Violences électorales/Et si on en parlait…
Par Michel Koffi Kouadio*
Parti libérateur de la Côte d’Ivoire du joug colonial et fondateur d’une Côte d’Ivoire moderne et modèle, le Pdci-Rda a été fondé en 1946 par feu le Président Houphouët Boigny. Depuis cette date à ce jour, cette formation politique est resté fidèle non seulement à lui-même mais aussi et surtout fidèle à son engagement d’offrir aux Ivoiriens des conditions de vie meilleure.
Le Pdci-Rda s’est toujours opposé à la violence comme moyen de revendications, comme expression de communication et d’échange. Et tout le parcours de ce parti faiseur de paix, partisan de la non-violence en est un témoignage. Le premier président de la République de Côte d’Ivoire Félix-Houphouët-Boigny, de son vivant s’est toujours servi du dialogue pour le règlement des incompréhensions même quand en face les adversaires lui imposaient la voie de la violence…
Souvenons-nous des soulèvements militaires dont le plus récent date des années 80 à 90, souvenons-nous aussi de l’avènement du multipartisme dans le microcosme politique ivoirien, lequel s’est déroulé avec une violence extrême. Malgré la possession de la force dont il disposait en vertu de son statut de Président de la République et chef de l’état pour imposer l’ordre, le président Houphouët a toujours recouru au dialogue en vue d’un règlement pacifique.
Sous le règne de son successeur, feu Aimé Henri Konan Bédié, à la suite de son rappel à Dieu, la même philosophie, la même culture de paix a prévalu. Le président Bédié a été confronté à la volonté farouche des opposants d’alors à vouloir obtenir par tous les moyens le pouvoir y compris par la force. Mais, digne successeur de feu Houphouët, il a opposé à cette option brutale le dialogue, quand bien même il avait la possibilité de par son statut d’user de la force.
A titre d’exemples, nous pouvons citer le chaos envisagé par le Front Républicain dont les chefs de fil n’étaient autres que Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara lors de l’élection présidentielle de 1995, le funeste et stupide coup d’état de 1999 que feu le président Bédié a refusé d’annihiler pour éviter à son pays et à ses concitoyens une effusion de sang. Son appel au rassemblement lorsqu’à éclaté la grave crise politico-militaire jamais connue par notre pays, sous le règne de Laurent Gbagbo, alors président de la République de Côte d’Ivoire, afin de cesser les tueries et massacres massifs.
Oui le Pdci-Rda a suscité la création du groupement politique, Rhdp pour établir un contre-poids face aux adeptes de la guerre et ce, dans le seul et unique but de créer les conditions d’un règlement de la crise par le dialogue. Formation politique responsable à tout point de vue et sage, le Pdci-Rda reconnaît, avoir initié le Rhdp et assume en toute conscience sa part d’héritage jusqu’au mois de septembre 2018, date d’annonce de cessation de toute activité dudit parti au sein de ce groupement politique.
Qu’en est-il du FPI-PPA-CI ?
Le FPI a été officiellement créé entre 1989-1990 avec pour Président Laurent Gbagbo. Il faut rappeler que l’entrée en scène du FPI aujourd’hui PPA-CI s’est faite dans la violence. Son allié d’hier, le Rdr devenu aujourd’hui Rhdp a été porté sur les fonts baptismaux en 1994. Les deux ont un dénominateur commun qui saute aux yeux, à savoir le changement de dénomination.
En quête du pouvoir d’état par tous les moyens, Laurent Gbagbo, alors chef de fil de l’opposition s’approcha du RDR d’alors pour créer une alliance qu’ils ont communément appelé « Front Républicain » avec pour objectif principal la conquête du pouvoir par tous les moyens. C’est ainsi que prétextant de conditions d’élection présidentielle en leur défaveur décidèrent du boycott actif de l’élection présidentielle de 1995 avec son cortège de désolation, de tristesse et d’amertume.
Non contents de n’avoir pas obtenu satisfaction de ce boycott (création d’un chaos) ils poursuivirent leurs manœuvres jusqu’au funeste et stupide coup de massue de décembre 1999. Mais le partage du butin du coup de massue du général Guéï séparera les frères du Front Républicain jusqu’à l’élection calamiteuse du premier, à savoir le président Gbagbo, en 2000. Non content de son frère, le second n’a même pas attendu l’investiture du premier pour se venger. C’est ainsi qu’estimant que le pouvoir était dans la rue, il appela ses militants et partisans à le récupérer.
Ainsi, s’en est suivi alors des manifestations d’une rare violence ayant occasionné « le charnier de Yopougon-n’dotré ». Là où le Pdci-Rda prône le dialogue, nos frères préfèrent la violence, et cela n’était que le premier round. Passé cette vague de violence, le président Laurent Gbagbo fut investi chef de l’état et président de la république de Côte d’Ivoire.
Ruminant toujours sa vengeance, l’allié d’hier revint à la charge avec une première tentative infructueuse qualifiée de « l’affaire du cheval blanc » puis une seconde fois en septembre 2002. Cette tentative de coup d’état ayant échoué s’est muée en guerre civile et en rébellion armée et consacré la partition du pays en deux et ce jusqu’en 2011.
L’élection présidentielle de 2010 devant ramener la paix et la quiétude a été l’une des plus catastrophiques, meurtrières, dévastatrices jamais connue dans l’histoire de la Côte d’Ivoire moderne. Nous en sommes arrivés par la faute des héritiers du Front Républicain tous assoiffés de pouvoir.
L’un Laurent Gbagbo refusa sa défaite s’y est opposé violemment avec pour adversaire son frère, Alassane Ouattara qui a défendu bec et ongles son trophée. Voici présentés deux systèmes, deux idéologies, deux visions, deux genres de politique, deux philosophies politiques, deux tendances. Et l’une des deux tendances est pacifique et est incarnée par le Pdci-Rda du président Tidjane Thiam qui a une histoire qu’il assume, un passé qu’il revendique et défend avec vigueur, l’autre tendance violente qu’incarnent le Fpi-PPA-CI et le Rdr-Rhdp qui renient leur propre histoire et qui rejettent leur passé.
Pour conclure, que les Ivoiriens et les Ivoiriennes ouvrent les yeux pour faire le meilleur choix pour nous-mêmes et pour nos enfants, en vue de préserver la quiétude au sein des générations présentes et futures au moment où les uns et les autres viendront solliciter notre suffrage. Et pour y parvenir le Pdci-Rda ne lésine pas sur les voies et moyens qui s’accommodent avec sa philosophie et son idéologie, notamment le dialogue et le pacifisme.
Membre du grand conseil régional du Pdci-Rda*