Litiges fonciers : l’Ong Jury International PDH à l’écoute des villages Tchaman
Conflit foncier
Saisi par trois villages Tchaman – Akandjé, Abatta et Abouabou – le 6 décembre 2024 au sujet des expropriations foncières dont ils sont victimes, l’Ong Jury International PDH a entamé une série de rencontres pour échanger directement avec les communautés villageoises concernées.
Ce mercredi 12 février 2024, la première étape de cette consultation s’est déroulée à Akandjé, où les villageois ont exposé leurs préoccupations.
Au cours de cette rencontre, plusieurs inquiétudes ont été soulevées concernant les droits des détenteurs coutumiers. Selon Mobio Franck, porte-parole des villageois pour l’occasion, la question de la délimitation des terres du village d’Akandjé demeure source de tensions, tandis que l’expropriation progressive de leurs terres par d’autres villages est perçue comme une menace urgente.
« Nous avons des terres du côté de Djorobité 1 et 2 qui sont en voie de disparition… La parcelle de Irho Lamé, qui est une station de recherche depuis longtemps, fait partie du territoire d’Akandjé, mais aujourd’hui, les villages environnants bradent toutes nos terres », a-t-il dénoncé.
Poursuivant son intervention, il a évoqué une réunion organisée sur la question de la délimitation des terres, à laquelle Akandjé n’avait initialement pas été convié. « On nous a fait savoir qu’Akandjé ne pouvait pas disposer de terres de l’autre côté de la lagune. Lorsque nous avons appris cela, nous avons formulé une opposition et avons finalement été invités … Mais lors des discussions, une autorité locale a affirmé que la redéfinition des limites n’affectait pas la propriété des terres. En d’autres termes, nous pouvons posséder des terres de l’autre côté sans avoir de pouvoir sur celles-ci. Si la zone située derrière la lagune est attribuée à Brofodoumé, cela ne signifie pas qu’elle n’appartient plus à Akandjé. Une explication que nous avons du mal à comprendre. Notre position n’a pas été prise en compte et nous sommes en train de perdre nos terres », a-t-il regretté.

Pour sa part, M. Tausciagnon Grah Kouassi, président de l’Ong Jury International PDH, a rappelé les missions de son organisation et présenté la procédure qui sera engagée pour traiter cette situation.
« Nous sommes une organisation de défense des droits de l’homme. Notre mission est d’intervenir lorsque les populations rencontrent des difficultés, d’ouvrir une enquête et de mener des investigations afin de faire ressortir la réalité des faits sous tous ses aspects. Nous transmettons ensuite un rapport aux autorités compétentes, notamment au Président de la République, au ministère de la Justice, au ministère de la Construction et au ministère de l’Intérieur. Nos partenaires internationaux peuvent également en être informés », a-t-il expliqué.

Il a également rassuré les plaignants qu’une enquête approfondie sera menée en collaboration avec un commissaire de justice afin de produire un rapport destiné à alerter l’opinion nationale et internationale.
« Nous allons examiner tous les documents avec minutie et poursuivre nos investigations. Ne cédez pas à la provocation. Des pièces nous ont été remises et nous allons continuer nos consultations », a assuré M. Tausciagnon Grah Kouassi.
Les consultations se poursuivront dans les jours à venir dans les villages d’Abatta et d’Abouabou. À noter que des délégations de ces deux villages étaient présentes à la rencontre d’Akandjé pour témoigner de leur solidarité.