Burkina Faso /Coup d’Etat de 2015 : Vagondo Diomandé, chef d’état-major particulier de Alassane Ouattara impliqué.

Par Serikpa Djeckou De Sylva-Afriquematin.net

Au Burkina Faso, le colonel major Boureima Kéré, ex-chef d’état-major particulier du président de la transition, témoignait ce lundi 12 novembre dans le procès de Gilbert Didendéré, l’artisan du coup d’Etat raté de septembre 2015.

C’est la Radio France Internationale-Afrique qui l’annonce. Le Général Vagondo Diomandé, Chef d’Etat Major particulier d’Alassane Ouattara, le président ivoirien est impliqué dans le coup d’Etat manqué de 2015 au Burkina Faso. Selon le procureur militaire, des officiers généraux ivoiriens suivaient avec intérêt la situation au Burkina Faso durant le coup d’Etat.  « Coupez l’électricité et toutes communications, ensuite positionnez des armes lourdes aux différentes entrées de la capitale et faites des tirs de sommation » conseille un officier ivoirien. Un autre officier transmet ce message à l’accusé : « Mon patron cherche à joindre le général en urgence ».

C’est l’un des avocats des parties civiles qui après la lecture de plusieurs messages, a exigé l’identité des interlocuteurs du colonel major Boureima Kéré, le mis en cause. Au départ, le procureur Burkinabé n’a pas voulu dévoilé les auteurs des messages lus à l’audience. Car pour lui, son intension n’est pas de raviver la tension entre Burkina Faso et la Côte d’Ivoire : « Je ne veux pas compliquer les relations entre les deux pays. Nous ne voulons pas remuer le couteau dans la plaie », se défend-il. Réplique de l’avocat, qui souligne que le tribunal ne doit pas se préoccuper des questions politiques. « L’argument n’est pas légal. Nous ne sommes pas ici pour une gestion diplomatique du coup d’Etat », dénonce maitre Prosper Farama.

LIRE AUSSI :   La Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance et le RJPS s’unissent contre la corruption  

Après une suspension de quelques minutes du procès, le temps que le président se concerte avec les autres membres du tribunal, l’audience a repris une vingtaine de minute plus tard. C’est alors qu’il est autorisé au procureur à poursuivre la présentation de ses éléments à charge comme il le souhaite.

Au cours de l’interrogatoire du colonel major Boureima Kéré, ex-chef d’état-major du président de la transition, le parquet militaire a confronté l’accusé aux messages extraits de son téléphone. « Durant le coup d’Etat, l’accusé était en contact avec des officiers généraux et le chef d’état-major particulier de la présidence ivoirienne. En plus du soutien financier et matériel, les officiers ivoiriens ont apporté leur aide en termes de stratégies militaires aux hommes du général Gilbert Diendéré jusqu’à la fin du coup d’Etat manqué », peut-on lire sur le site.

Selon plusieurs sources, c’est le général Vagondo Diomandé, chef d’état-major particulier du président ivoirien Alassane Ouattara qui communiquait avec le colonel major Boureima Kéré. Durant leurs conversations, il aurait même envoyé les numéros spéciaux de son patron à l’accusé afin que ce dernier les transmette au général Gilbert Dienderé, a publié Rfi-Afrique sur son site internet.