Comment grossir : conseils efficaces pour prendre du poids
Comment savoir si on est trop maigre ?
L’indice de masse corporelle (IMC) donne une première indication. Pour calculer le vôtre, il suffit de diviser votre poids (en kilos) par votre taille (en m) et de diviser à nouveau le résultat obtenu par votre taille. Par exemple, si vous pesez 50 kilos pour 1,60 m, votre IMC est égal à : (50 : 1,6) : 1,6, soit 19,5. (Calculez ici votre indice de masse corporelle.
Selon l’Organisation mondiale de la santé, un poids de forme compatible avec un bon état de santé, correspond à un IMC compris entre 18,5 et 25. Au-delà, on est en surpoids et en deçà, on est maigre. Il existe toutefois une petite marge : pour des personnes qui ont toujours été rondes, un IMC compris entre 25 et 27 est acceptable. Pour des personnes qui ont toujours été ultra minces, un IMC à 17,5 (soit 45 kilos pour 1,60 m) n’est pas inquiétant.
En revanche, à moins de 17, à la suite d’une perte de poids rapide, on parle de dénutrition, dont la gravité augmente avec la baisse de l’IMC.
La mesure de la composition corporelle donne une seconde indication, permettant de savoir si la masse grasse ou la masse maigre est affectée. Les balances familiales à impédancemétrie (dont le fonctionnement est basé sur la capacité de la masse maigre à conduire du courant électrique) ne sont pas très précises, mais elles permettent d’identifier une tendance.
Plus la masse musculaire est faible, plus la maigreur présente de risques pour la santé. La fonte musculaire se voit souvent à l’œil nu, notamment au niveau des jambes (muscles quadriceps).
Les causes de la maigreur
LA MAIGREUR CONSTITUTIONNELLE
On parle de maigreur constitutionnelle pour des personnes dont le poids est stable et qui ont toujours été très minces, avec une courbe de poids sans cassure lorsqu’elles étaient enfants ou adolescentes. Bien souvent, d’autres membres de la famille sont concernés. Pour le Pr Bruno Estour, du service d’endocrinologie, des maladies métaboliques et des troubles du comportement alimentaire au CHU de Saint Etienne, des facteurs génétiques sont probablement en jeu. Ce médecin, qui depuis des années, suit avec son équipe des femmes « naturellement » maigres (dont l’IMC est parfois tout juste égal à 15), constate que ces dernières ont un apport énergétique tout à fait normal. Comparées à des femmes témoin dont l’IMC est compris entre 19 et 22, elles ont une masse grasse légèrement inférieure, mais surtout une masse musculaire et une masse osseuse réduite, ce qui augmente leur risque de fracture à moyen ou long terme2.
L’AMAIGRISSEMENT
Un poids trop bas peut aussi résulter d’un amaigrissement, volontaire ou non. Dans le cas de l’anorexie mentale, un régime trop restrictif, parfois justifié par quelques rondeurs initiales, aboutit à une perte de poids excessive. Le souhait exprimé par les jeunes filles ou les femmes concernées de reprendre des kilos, souvent motivé par des remarques de l’entourage, s’oppose à une vision déformée de l’image corporelle, avec le sentiment d’être toujours « grosse »3. D’autres régimes, trop stricts et monotones, suivis pour des raisons de santé (hypercholestérolémie familiale, diabète, syndrome de l’intestin irritable, hypertension artérielle), peuvent induire une perte de poids involontaire.
Il en est de même des chocs affectifs, qui coupent l’appétit via les hormones de stress libérées. De nombreuses maladies (maladie cœliaque, maladie de Crohn, hyperthyroïdie, maladies infectieuses, cancers, etc.) font maigrir en dépit de repas normo-caloriques, induisant une mauvaise assimilation des nutriments énergétiques ou augmentant le métabolisme, autrement dit faisant brûler plus de calories que d’habitude. Si vous constatez que votre poids diminue alors que vous ne suivez aucun régime, consultez rapidement votre médecin, afin rechercher la cause.
Maigreur : quelles conséquences sur la santé ?
Les conséquences sur la santé sont moindres en cas de maigreur constitutionnelle, qui expose toutefois à l’ostéoporose (diagnostiquée dès l’âge de 20 ans pour 25 % des femmes suivies par l’équipe du Pr Bruno Estour), voire à une déprime1.
Dans les autres cas, la maigreur entraîne des troubles de la fertilité. Des réserves trop faibles et/ou un apport en énergie et en lipides (graisses) insuffisant, induisent une aménorrhée (absence de règles liée à une interruption du cycle ovarien) qui s’accompagne d’un risque accru d’ostéoporose par carence oestrogénique. Le retour à un poids de forme permet heureusement de restaurer la fertilité et de réactiver la minéralisation osseuse.
La maigreur associée à une fonte musculaire, s’accompagne :
de fatigue ; d’une moindre capacité à l’effort ; d’un affaiblissement du système immunitaire exposant aux infections ; d’un temps de guérison ou de cicatrisation plus long en cas de maladie ou d’intervention chirurgicale.
La maigreur extrême a des répercussions sur le fonctionnement cardiaque. En l’absence de prise en charge, elle peut occasionner le décès5-6.
Prendre du poids : les bons conseils pour grossir
Quelle que soit la raison pour laquelle l’IMC est insuffisant, la reprise de poids est conditionnée à une augmentation de l’apport énergétique.
Assurez-vous d’avoir une alimentation équilibrée selon les repères du Programme National Nutrition Santé : 3 à 4 produits laitiers et minimum 5 fruits ou légumes par jour, de la viande, du poisson, des œufs ou des légumineuses au moins une fois par jour, du pain ou des féculents à chaque repas, de l’huile de colza ou de noix en cuisine, au moins 1,5 l de boissons quotidien.
Si vous êtes vite rassasiée au cours des repas principaux, multipliez les collations, dans la matinée et dans l’après-midi, éventuellement en fin de soirée : un pain individuel avec du fromage, des biscuits et un verre de lait, un fruit et un yaourt, une poignée de fruits à coque et un fruit pressé…
Si vous avez un tout petit appétit, enrichissez vos yaourts, purées, potages…, de lait en poudre, de jaune d’œuf, de fromage râpé, de jambon haché…Sauf avis médical contraire, vous pouvez effectuer une cure de un mois d’un complément alimentaire multivitaminé, afin d’optimiser vos apports de vitamines et de minéraux.
Donnez du goût à vos plats grâce aux herbes et aux épices pour vous donner de l’appétit ; soignez leur présentation.
Avec l’accord de votre médecin, assouplissez un éventuel régime (sans sel, sans graisses, sans sucre…) suivi pour des raisons de santé.
Le cas échéant, limitez votre consommation de tabac, de caféine (café, thé, sodas à base de cola…) ou d’alcool, qui augmentent les dépenses énergétiques ou coupent l’appétit.
Ne dédaignez pas le sport, complémentaire d’un apport correct de protéines (viandes, poissons, œufs, légumineuses, produits laitiers) pour reprendre de la masse musculaire. Les exercices de résistance sont les plus efficaces : travail avec des haltères, des élastiques, des bûches en mousse dans l’eau ou des appareils de musculation en salle.
Si vous êtes concernée par la maigreur constitutionnelle, soyez patiente, car vous luttez contre la nature. Dans une petite étude menée par le service du Pr Estour, un supplément de 700 kcal par jour pendant un mois n’a permis aux femmes maigres que de prendre 700 g, tandis que les femmes témoins (IMC entre 19 et 22) ont pris 1,3 kilo. Vos efforts finiront néanmoins par porter leurs fruits, d’autant que les personnes maigres et les personnes d’IMC « normal » prennent autant de poids au cours de la vie : environ une dizaine de kilos entre 20 et 50 ans.
N’hésitez pas à prendre conseil auprès de votre médecin généraliste, d’un diététicien ou d’un nutritionniste.
Si vous ne parvenez pas à manger certains aliments ou si vous ne supportez pas l’idée de reprendre du poids, faites-vous aider par un psychothérapeute, un psychiatre ou rapprochez-vous d’une association d’entraide de patientes souffrant de troubles du comportement alimentaire.
Source : www.doctissimo.fr