Dépêches du 02 août 2019

Côte d’Ivoire: une médiation pour organiser l’élection du nouveau président des journalistes

APA/ Un Comité spécial de médiation composé d’anciens présidents de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire ( UNJCI), la principale faîtière des hommes de médias du pays, a été mis en place jeudi à Abidjan en vue de travailler à la convocation d’un congrès extraordinaire pour élire le nouveau président de cette organisation.

La mise en place de ce Comité intervient quelques jours après le blocage du 10è congrès ordinaire de l’UNJCI qui n’a pu arriver à son terme en raison de dissensions entre les trois candidats en lice sur les modalités du vote du président de cette organisation.

« Les anciens présidents de l’UNJCI officiellement et longuement informés des incidents survenus au 10è congrès ordinaire ainsi que sur la nature des démarches entreprises par les uns et les autres en vue sortir de l’impasse, après une analyse approfondie de la situation, ont proposé de prime abord, une gestion inclusive…Un comité spécial de médiation devant faire face au blocage électoral à l’UNJCI a été mis sur pied», a dit dans une conférence de presse Amos Beonaho, le porte-parole de ce Comité.

« Ce comité est présidé par M. Yao Noël. Il a pour porte-parole Amos Beonaho. Il comprend MM. Honorat De Yedagne, Mam Camara, tous des ex-présidents de l’UNJCI, Moussa Traoré, le président sortant du Conseil exécutif et César Etou, le président du 10è congrès interrompu », a-t-il précisé.

Poursuivant, M. Beonaho a indiqué que tous les membres de cet nouvel organe de médiation se sont donnés pour mission de consulter «dès à présent » tous les acteurs impliqués dans la vie de l’Union dont les trois candidats du 10è congrès interrompu ( Lance Touré, Franck Ettien et Jean-Claude Coulibaly) et ont invité Moussa Traoré, le président sortant de l’UNJCI, à assurer la continuité du service au niveau du conseil exécutif de l’Union en expédiant les affaires courantes jusqu’à la passation de charges avec la nouvelle équipe dirigeante élue.

Ce dernier (Moussa Traoré) a également été chargé par le Comité de déterminer dans ce mois d’août 2019 la nouvelle date et le lieu du congrès extraordinaire avec un seul point à l’ordre du jour, l’élection des instances dirigeantes.

« Quant à César Etou, le président élu du 10è congrès et son bureau, ils sont maintenus pour la conduite du congrès extraordinaire. Les modalités d’organisation du congrès et les réponses à certaines questions feront l’objet de discussions ultérieures », a conclu M. Beonaho.

Le 10è congrès ordinaire de l’UNJCI qui s’est tenu les 20 et 21 juillet dernier et qui devait aboutir à l’élection du nouveau président des journalistes de Côte d’Ivoire, n’a pu arriver à son terme en raison de divergences entre les candidats et leurs staffs respectifs sur les modalités du vote par procuration suspendant ainsi le congrès.

Destruction de panneaux publicitaires à Abidjan: plus d’un milliard FCFA de préjudice à ce jour (Afficheurs)

APA/préjudice financier enregistré par la Chambre des afficheurs de Côte d’Ivoire ( CAFCI) du fait de l’opération de démantèlement des panneaux publicitaires « non autorisés » entamée par les autorités ivoiriennes dans le district autonome d’Abidjan depuis quelques semaines, se chiffre au-delà du milliard FCFA à ce jour, a indiqué jeudi à Abidjan, Mahama Coulibaly, le président de cette organisation.

« Cette opération se fait de façon cachottière. Nous enregistrons un préjudice financier qui va au-delà du milliard FCFA à ce jour. Nous sommes aux abois », a dit M. Coulibaly dans une conférence de presse, soulignant cependant que son organisation ne pourra évaluer le préjudice complet qu’à la fin de cette opération de destruction.

« Il ne faudrait pas qu’on nous fasse passer pour des réfractaires au développement de ce pays », a-t-il affirmé, soutenant que l’assignation de l’État de Côte d’Ivoire en justice, vise à faire cesser et dénoncer une« voie de fait».

Dans la même veine, Me Oupoh Carine, l’avocate des afficheurs de Côte d’Ivoire a estimé que cette opération de démantèlement des panneaux publicitaires initiée par le ministère ivoirien de la communication et des médias à Abidjan « ne repose sur aucune base légale ». Selon elle, ce sont les maires des différentes communes où sont implantés les panneaux publicitaires qui sont fondés pour notifier aux afficheurs par arrêté, de démanteler tel ou tel panneaux jugé illégal.

« Nous voulons informer l’opinion publique sur la nature et la portée de l’action des afficheurs. Nous ne sommes pas opposés à l’embellissement d’Abidjan. Mais, nous nous opposons à la procédure », a-t-elle insisté.

Me Oupoh a poursuivi en réitérant sa foi en la justice ivoirienne qui tranchera, espère-t-elle, en faveur de ses clients (les afficheurs) en vue de faire cesser la destruction de ces panneaux publicitaires. Les afficheurs professionnels de Côte d’Ivoire ont assigné en justice le ministère ivoirien de la communication et des médias (leur tutelle) en vue de faire cesser la « destruction illégale» de leurs dispositifs publicitaires en cours dans le district autonome d’Abidjan.

De son côté le ministre ivoirien de la communication et des médias, Sidi Tiémoko Touré, justifiant cette opération, a soutenu être dans « son rôle institutionnel de garantir la sécurité des ivoiriens ». Il a dénoncé une « anarchie visuelle» du fait de ces panneaux à Abidjan où 1629 « dispositifs publicitaires irréguliers» ont été dénombrés.

« Nous n’allons pas reculer sur ce sujet. Nous irons jusqu’au bout », a affirmé le ministre relativement à cette opération de démantèlement de « panneaux publicitaires non autorisés ». Mercredi le Tribunal de première instance d’Abidjan a rabattu le délibéré du procès opposant les afficheurs à l’État de Côte d’Ivoire en renvoyant l’affaire au 09 août prochain.

 

Soudan: quatre manifestants tués lors d’un rassemblement à Omdourman

RFI/ Quatre manifestants ont été tués ce jeudi 1er août au Soudan, alors que des milliers de personnes se sont rassemblées à travers le pays contre l’impunité dont bénéficient les auteurs et les commanditaires des meurtres de manifestants.

Selon le comité des médecins, lié au mouvement de contestation, quatre manifestants ont été abattus lors d’un rassemblement à Omdourman, ville jumelle de Khartoum, ce qui porte à douze le nombre de victimes cette semaine. Le comité des médecins parle également de plusieurs blessés.

Ces tirs se sont produits alors que des milliers de manifestants s’étaient rassemblés dans tous les États du pays pour réclamer « une punition juste » pour ceux qui ont ordonné de tirer sur la foule lundi 29 juillet à El Obeid, dans l’État du Nord-Kordofan. Ces tirs à balles réelles avaient fait huit morts, dont quatre étudiants, et plus de 60 blessés lors d’une manifestation.

LIRE AUSSI :   Santé/ La Covid-19 perturbe les services de santé ‎mentale dans la plupart des pays

La junte au pouvoir a essayé de se dédouaner en annonçant ce jeudi avoir arrêté sept personnes, des membres des forces de soutien rapide (FSR) qui auraient agi de leur propre chef. Le Conseil militaire a affirmé qu’il s’agissait de gardiens d’une banque située sur le parcours de la manifestation.

Mais selon les vidéos et les photos diffusées au moment de l’attaque, il s’agirait bien de snipers armés de mitraillettes qui ont visé les manifestants au cœur et à la tête. Les témoins affirment que les snipers des FSR avaient pris position sur le toit de cette banque juste avant le début de la marche.

La situation politique est toujours bloquée après plusieurs reports de la réunion entre le Conseil militaire de transition (CNT) et la coalition des forces pour la liberté et le changement. Les deux parties avaient annoncé jeudi reprendre les discussions dans le but de finaliser certains points de l’accord de partage du pouvoir conclut le 17 juillet. Mais ces nouvelles violences risquent de compliquer un peu plus les négociations, plusieurs partis ayant annoncé qu’ils bouderaient les discussions tant que la répression n’aura pas cessé et que les responsables n’auront pas été traduits en justice.

Depuis la prise de pouvoir de la junte militaire le 11 avril dernier, 242 manifestants ont été tués au Soudan, selon le comité central des médecins, soit quatre fois plus que le nombre de personnes tuées de décembre à avril, lorsque le président Omar el-Béchir était encore au pouvoir.

Meurtre des experts de l’ONU en RDC: 3 agents de l’État sur le banc des accusés

RFI/ Un nouveau procès s’ouvre ce vendredi 2 août en RDC dans le cadre du meurtre des experts de l’ONU, l’Américain Michael Sharp et la Suédoise Zaida Catalan, en mars 2017 au Kasaï central. Le colonel Mambweni et les inspecteurs Jose Tshibuabua et Thomas Nkashama vont comparaître pour la première fois sur le banc des accusés. Ces trois agents de l’État, dont l’implication est pointée par RFI et d’autres médias étrangers depuis septembre 2017, font partie d’une liste d’une vingtaine de suspects appelés à se présenter devant la cour militaire de l’ex-Kasaï occidental.

Pour juger un colonel, il faut plus qu’un tribunal militaire de garnison. C’est la raison principale de ce changement d’échelon, selon la justice militaire congolaise. Le colonel Jean de Dieu Mambweni, qui est soupçonné d’avoir piégé les experts et livré les armes qui les ont tués, sera bien cette fois sur le banc des accusés. Il devra répondre, comme ses comparses, les inspecteurs Jose Tshibuabua et Thomas Nkashama, qui étaient à l’époque des faits deux honorables correspondants des services, de meurtre comme crime de guerre, de terrorisme, d’association de malfaiteurs et de non-respect des consignes.

Car il ne faut pas s’y tromper. La comparution de ces trois agents devant la cour militaire de l’ex-province du Kasaï occidental n’est pas la reconnaissance d’une responsabilité de l’État congolais dans ce double assassinat. La cour va encore devoir, selon l’auditeur général de l’armée, travailler à identifier les commanditaires.

C’est donc bien un nouveau procès qui s’ouvre ce vendredi. Officiellement, la procédure devant le tribunal militaire de Kananga n’est pas close, mais les deux dossiers devraient être joints dans les prochaines semaines. Ce qui devrait retarder un peu le déroulement des débats. Les juges de la cour militaire devraient reprendre toutes les minutes du premier procès pour s’imprégner de l’affaire et pourraient convoquer, au besoin, accusés et suspects qui ont déjà témoigné dans le premier procès.

Une fois de plus, ce procès ne concerne pas les trois accompagnateurs congolais des experts, toujours portés disparus selon l’ONU. Pour les familles de Betu, Pascal et Isaac, il faudra encore attendre pour espérer que justice soit faite. Les enquêtes les concernant sont toujours en cours.

Guinée: il y a vingt ans, Fodé et Yaguine s’envolaient pour fuir la misère

RFI/ Il y a vingt ans, la lettre de Fodé et Yaguine, adressée aux dirigeants européens, émeut le monde entier. Avec leur vocabulaire juvénile, en porte-parole de la jeunesse guinéenne, ils dépeignent leurs difficultés mais surtout leurs rêves et espoirs d’une vie meilleure. Le 2 août 1999, les corps des deux amis sont retrouvés dans le train d’atterrissage d’un avion Conakry–Bruxelles

C’est probablement le cœur tremblant que Fodé et Yaguine partent en direction de Gbessia, l’aéroport de Conakry à l’été 1999. Quelques jours plus tôt, dans la chambre de l’un des deux jeunes, ils imaginent une lettre. Leurs brouillons seront retrouvés plus tard par le père de l’un d’entre eux. « Je les avais surpris en train d’écrire mais je ne savais ce qu’ils faisaient », se rappelle Liman Koïta. Son fils Yaguine lui annonce qu’il va s’absenter quelques temps pour aller voir sa grand-mère en ville. Il ne reviendra jamais à la maison.

Le 2 août 1999, les cadavres des inséparables sont découverts dans le train d’atterrissage d’un avion de la Sabena, l’ancienne compagnie aérienne belge. A leurs pieds, deux certificats de naissance et une lettre, adressée aux dirigeants européens. « Messiers les membres et responsables d’Europe, c’est à votre solidarité et votre gentillesse que nous vous appelons au secours en Afrique. Aidez-nous, nous souffrons énormément en Afrique, aidez-nous, nous avons des problèmes et quelques manques de droits de l’enfant », écrivaient-ils en date du 29 juillet 1999. Publié ensuite dans la presse internationale, cet appel au secours a ému le monde entier. Derrière leurs mots d’adolescents, un message politique fort : ils dépeignent une génération de jeunes Africains sans avenir mais avec l’espoir de venir en Europe pour apprendre et pour changer leur pays.

Vingt ans plus tard…

« Ça n’a pas eu d’effet. En ce moment, dans les années 1999-2000, cette lettre a fait un peu trembler les gens mais ensuite ils ont tout oublié », poursuit Liman Koïta. S’il y a vingt ans, les Guinéens étaient loin d’être les premiers à emprunter la route migratoire, depuis 2015, leur nombre ne cesse de croître. Les demandes d’asile guinéennes ont augmenté en France de 40 % en une année, de 2016 à 2017. Un an plus tard, en 2018, les ressortissants de ce pays d’Afrique de l’Ouest étaient même la première nationalité parmi les mineurs non accompagnés. Cette explosion du nombre de jeunes risquant leur vie pour atteindre l’Europe, Mohamed Camara de l’ONG Iday à Conakry, ne se l’explique pas. Il n’y a pas eu de bouleversements politiques majeurs et « la Guinée est un pays très riche : on la bauxite, l’or, le diamant. On peut cultiver, on peut faire tout ce que l’on veut. Mais c’est parce que les jeunes n’ont pas à l’esprit que c’est possible ici. (…) C’est dans l’éducation qu’il faut beaucoup plus s’impliquer. »

LIRE AUSSI :   Dépêches du Mardi 09 juillet 2019

L’accès à l’éducation, c’était d’ailleurs le principal message de Yaguine et Fodé. « S’il n’y a rien au pays, les enfants le quittent », s’indigne encore Damaye Kourouma, la mère de Fodé. Selon la banque mondiale, le taux d’alphabétisation a très légèrement augmenté. De 20 % en 1996, seulement 32 % de la population savait lire et écrire en 2014.

Un rêve d’Europe, une source d’inspiration

La triste aventure de Fodé et Yaguine a fait le tour du monde et a animé de nombreux artistes et œuvres. En 2005, le cinéaste guinéen Gahité Fofana fait de la voisine de Yaguine la narratrice d’un conte nostalgique, dans son film Un matin bonne heure. Ce destin brisé a aussi inspiré un autre réalisateur italien, Paolo Biancini dans Il sole dentro.

Cette histoire a servi de point de départ à Hakim Bah pour écrire une fiction tragique. Dans sa pièce de théâtre A bout de sueurs, Binta quitte son mari pour aller rejoindre un autre homme, ses enfants décident de s’engouffrer dans un train d’atterrissage pour la rejoindre. « L’envie est venue de ce fait divers. Ce qui m’intéressait surtout c’était de raconter l’histoire de ces enfants en passant par la famille : le père, la mère et les voisins ou la ville », raconte l’auteur guinéen. Un autre dramaturge togolais, Kangni Alem évoque cet effroyable fait divers dans sa pièce Atterrissage.

La figure de Fodé et Yaguine apparaît également dans une pièce du chorégraphe Raimund Hoghe, Jeter son corps dans la bataille. Dansla toile Nage Icare, l’artiste Hassan Musa peint des jambes nus en contraste avec le train d’atterrissage métallique d’un avion, en référence à jeunes guinéens et aux morts en méditerranée. Enfin, le chanteur John Legend, dans son titre populaire Show me, lors d’une campagne contre la pauvreté rend hommage à ces deux jeunes.

A Conakry, à Bruxelles ou partout sur la planète, personne ne semble avoir oublié le rêve brisé de ces adolescents de quatorze et quinze ans. Malgré tout, les Guinéens étaient, l’année dernière, 6454 à demander l’asile à l’Office français de protection des réfugiés et apatrides. Certainement beaucoup plus à avoir tenté le chemin du désert puis de la méditerranée en vue d’atteindre les côtes européennes. Aucune statistique ne permet d’affirmer combien d’entre eux y ont laissé leur vie.

La lettre des deux jeunes Guinéens a été largement diffusée par les médias en août 1999

Conakry, le 29-7-99

Excellences, Messieurs les membres et responsables d’Europe,

Nous avons l’honorable plaisir et la grande confiance pour vous écrire cette lettre pour vous parler de l’objectif de notre voyage et la souffrance de nous, les enfants et jeunes d’Afrique.

Mais tout d’abord, nous vous présentons les salutations les plus délicieuses, adorables et respectées dans la vie. À cet effet, soyez notre appui et notre aide, soyez envers nous en Afrique, vous à qui faut-il demander au secours ?

Nous vous en supplions pour l’amour de votre beau continent, le sentiment de vous envers votre peuple, votre famille et surtout d’affinité et l’amour de vos enfants que vous aimez comme la vie. En plus, pour l’amour et l’amitié de notre créateur, Dieu, le Tout-Puissant, qui vous a donné toutes les bonnes expériences, richesses et pouvoirs de bien construire et bien organiser notre continent à devenir le plus beau et admirable ami les autres.

Messieurs les membres et responsables d’Europe, c’est à votre solidarité et votre gentillesse que nous vous appelons au secours en Afrique. Aidez-nous, nous souffrons énormément en Afrique, aidez-nous, nous avons des problèmes et quelques manques de droits de l’enfant.

Au niveau des problèmes, nous avons : la guerre, la maladie, la nourriture, etc. Quant aux droits de l’enfant, c’est en Afrique, surtout en Guinée, nous avons des écoles, mais un grand manque d’éducation et d’enseignement ; sauf dans les écoles privées, qu’on peut avoir une bonne éducation et un bon enseignement, mais il faut une forte somme d’argent, et nous nos parents sont pauvres. La (?) c’est de nous nourrir, ensuite nous avons des écoles de sports telles que football, basket (?), etc.

Donc dans ce cas, nous les Africains, surtout les enfants et jeunes Africains, nous vous demandons de faire une grande organisation efficace pour l’Afrique, pour qu’il soit progressé.

Donc, si vous voyez que nous nous sacrifions et exposons notre vie, c’est parce qu’on souffre trop en Afrique et qu’on a besoin de vous pour lutter contre la pauvreté et mettre fin à la guerre en Afrique.

Néanmoins, nous voulons étudier, et nous vous demandons de nous aider à étudier pour être comme vous en Afrique.

Enfin, nous vous en supplions de nous excuser très très fort d’oser vous écrire cette lettre en tant que vous les grands personnages à qui nous devons beaucoup de respect. Et n’oubliez pas que c’est à vous que nous devons plaigner (?) la faiblesse de notre force en Afrique.

Écrite par deux enfants guinéens : Yaguine Koïta et Fodé Tounkara.

AILLEURS

L’avortement toujours plus limité en Argentine

En Argentine, des activistes fêteront dans une semaine, le 8 août, l’anniversaire du rejet par le Parlement de la légalisation de l’avortement. Dans ce pays l’interruption d’une grossesse est illégal, sauf quand la vie ou la santé de la mère est en danger ou lorsque la grossesse est le résultat d’un viol. C’est en tout cas la théorie, car dans les faits, ce droit à l’avortement déjà très limité est constamment remis en cause. On le découvre dans plusieurs articles aujourd’hui.

Clarin, par exemple, raconte une histoire qui s’est déroulée à Corrientes, une province du nord-est du pays : une jeune fille de 18 ans, violée systématiquement par son beau-père et qui avait déjà eu un enfant de lui trois ans plus tôt, n’a pas pu avorter comme elle le désirait et comme sa mère l’y autorisait. Son fœtus a été confié à l’adoption par une juge de cette province qui s’est déclarée ouvertement « pro-vie » en 2011. C’est aussi l’une des provinces où le nombre de grossesses chez les adolescentes est le plus élevé. Chaque jour, dix bébés naissent de mères âgées de 15 à 19 ans. Et tous les trois jours, une fille âgée de 10 à 14 ans devient mère à cause d’un viol.

LIRE AUSSI :   Migrations contemporaines : Un colloque international pour mener la réflexion à l’université de Cocody

Un autre long article, édifiant, est publié par Buzzfeednews ce jeudi. Il relate comment à Tucuman, « les médecins et l’Église ont collaboré dans le but d’empêcher une fillette de 11 ans de subir un avortement après son viol » par le compagnon de sa grand-mère, alors même que sa famille demandait d’interrompre la grossesse. En résumé: pression psychologique, des prêtres qui font fuiter les bilans médicaux et le nom complet de la fillette pour faire de ce cas une affaire dans le pays. L’objectif étant de prolonger le plus possible la grossesse dans l’espoir de parvenir à un fœtus viable. Lucia, c’est son nom, a subi une césarienne à 24 semaines de grossesse. Le bébé n’a pas survécu plus de 4 jours.

Mort du fils d’Oussama ben Laden, selon les médias américains

En s’appuyant sur deux sources officielles anonymes, le New York Times révèle la mort du fils d’Oussama ben Laden, Hamza ben Laden. Ce dernier était vu comme l’héritier du groupe Al-Qaïda et avait plusieurs fois menacé d’attaquer les États-Unis. Le journal ne donne pas de détail sur l’opération qui a mené à son l’élimination, ni la façon dont les États-Unis y ont participé. Cela s’est passé en tout cas « au cours des deux premières années de l’administration Trump », « avant que le département d’État n’annonce une récompense d’un million de dollars pour des informations sur sa localisation au mois de février ». À ce moment-là, précise le journal, « l’armée et les services de renseignement américains n’avaient pas confirmé sa mort ». La disparition d’Hamza ben Laden est pour les États-Unis, davantage « une victoire symbolique » que « l’élimination d’une menace » car, comme le souligne le New York Times, « al-Qaïda n’a pas mené d’attaque à grande échelle depuis des années ».

Un ministre vénézuélien recherché pour trafic de drogue

On passe à ce bras de fer entre les États-Unis et le ministre vénézuélien de l’Industrie. L’image circule notamment sur les réseaux sociaux : le visage de Tareck El Aissami apparaît sur une fiche de police des services américains de l’immigration, avec sa taille, son poids, la couleur de ses yeux et ce message : « Vous avez vu ce fugitif ? Il est recherché pour trafic international de drogue ». L’ancien ministre de la Justice est accusé d’avoir participé à l’expédition d’importantes cargaisons vers les États-Unis en utilisant des ports et une base aérienne vénézuélienne. Alors qu’il est déjà sous le coup de sanctions de l’administration américaine, il et désormais l’une des dix personnes les plus recherchées. S’il était extradé, il risquerait 30 ans de prison.

La réponse de Tareck El Aissami est à découvrir sur les réseaux sociaux et dans toute la presse vénézuélienne aujourd’hui, comme par exemple dans TalCual. Le ministre a enregistré son message devant le barrage de Guri, le 4e plus grand barrage du monde, ce qui rend d’ailleurs le message très peu audible. « Accusez-nous de ce qui vous chante », lance le ministre vénézuélien, dans une déclaration très patriotique où il réitère sa loyauté au commandant Hugo Chávez, à son peuple et à Nicolás Maduro.

Chute du salaire minimum légal au Venezuela

Ce jeudi, Diario 2001 nous explique que le salaire minimum légal est tombé à 3,55 dollars par mois au Venezuela et que « La monnaie locale, le bolivar, continue sa chute vertigineuse par rapport à la devise américaine ». Cette baisse a un impact immédiat sur le salaire minimum « de 40 000 bolivars touché par 3 millions de travailleurs dans l’administration publique ». Ainsi, « ces revenus sont insuffisants pour acheter même la nourriture d’une journée pour une famille de quatre personnes », souligne le journal.

À Porto Rico, c’est l’heure du vote

Mercredi, Pedro Pierluisi a été nommé secrétaire d’Etat par le gouverneur démissionnaire Ricardo Rossello. Il doit maintenant être confirmé par les deux chambres de l’Assemblée législative et le toujours très bien informé El Nuevo Dia indique qu’au moment de boucler le journal, Pedro Pierluisi n’avait pas suffisamment de voix au Sénat, ni à la Chambre des représentants.

Haïti : « la bombe du crédit » explosera-t-elle ?

Frantz Duval, rédacteur en chef du Nouvelliste, revient sur les grands titres du journal de ce jeudi. À la Une, « la bombe du crédit » à Haïti. Selon lui, l’augmentation des taux directeurs de la Banque de la République d’Haïti (BRH) est à l’origine de ce phénomène.

Pays-Bas: l’interdiction du port du voile intégral entre en vigueur

Le port du voile intégral, tel que la burqa ou le niqab, est interdit aux Pays-Bas à partir de ce jeudi dans les écoles, les hôpitaux, les bâtiments publics et les transports en commun. C’est le député anti-islam Geert Wilders qui avait proposé en 2005 le vote d’une législation sur le voile intégral. Après une quinzaine d’années de débat, la loi avait finalement été votée en juin 2018 pour entrer en vigueur aujourd’hui.

Avec notre correspondante à Bruxelles, Laxmi Lota

RFI/ Les contrevenants risquent une amende de 150 euros. Le port du voile intégral reste possible dans la rue, sauf dans les transports en commun. Mais le réseau des bus, tram, train ou métro annonce que les chauffeurs n’arrêteront pas leur véhicule pour faire descendre une femme en infraction, car cela entraînerait des retards.

Pas de vêtement couvrant le visage également dans les établissements de soin. Là encore, plusieurs hôpitaux du pays ont déclaré qu’ils « ne refuseraient pas de prodiguer des soins à qui que ce soit, peu importe les vêtements portés ».

Selon le ministère de l’Intérieur néerlandais, c’est aux employés des écoles, des hôpitaux, des institutions et aux chauffeurs de refuser l’accès à une femme portant un voile intégral ou d’appeler la police.

Selon les estimations, sur 17 millions d’habitants, entre 200 et 400 femmes portent ce vêtement aux Pays-Bas. « Dans ces endroits, il est important pour la sécurité et pour le bon fonctionnement des services publics que tout le monde puisse se reconnaître et se regarder », estime le ministre.

Prochaine étape selon député anti-islam Geert Wilders, l’interdiction du foulard.