Journée internationale de la femme/Sita Coulibaly : « La sous-représentation féminine au sein des Instances décisionnelles du pays ne se justifie plus »

Ce lundi 8 mars qui marque la journée internationale de la femme (Jif 2021) renvoie à la problématique de l’autonomisation de la femme, qui est un sujet d’actualité brûlante tant au niveau national qu’international. La Jif est pour nous une occasion de revenir sur quelques lignes d’une conférence, animée le mercredi 30 octobre 2019, à la maison du Pdci-Rda à Cocody par la présidente de l’Ufpdci Urbaine, Sita Coulibaly.

 Ci-dessous un extrait de ladite conférence.

 Ce Mercredi 30 octobre 2019 est une grande première à graver dans les Annales de notre Grand Parti (Pdci-Rda). C’est une belle opportunité pour nous de faire connaitre nos points de vue en tant que militantes et citoyennes à part entière, sur l’avenir de notre Pays.

 Que représentent les femmes ?

A cette question on pourrait répondre par une autre, que serait le monde sans les Femmes ? Sans leur beauté, sans leur douceur, sans leur charme, sans leur intelligence,  sans leur don de soi et sacrifices, la liste serait longue, je voudrais m’arrêter là.

Selon les statistiques de l’INS,  en Côte d’Ivoire les Femmes représentent 49 % de la population. Ce n’est donc pas exagéré d’affirmer que les Femmes constituent l’autre moitié du monde.

Mme Sita Coulibaly saluant le président Félix Houphouët-Boigny après son discours .

Actrices à part entière du développement économique, social, culturel et politique. Il importe cependant de noter que les Femmes ont étés confinées pendant des décennies, voire des siècles, dans des rôles d’exécution et à des tâches domestiques en raison du poids des traditions culturelles des préjugés sociaux et toutes formes de discriminations

Pour les maintenir dans ce statut d’infériorité qu’elles ont  elles-mêmes intériorisé, la société  a conféré aux Femmes  le titre ronflant  de « gardiennes des traditions » qui, loin de les valoriser, font d’elles des instruments de la pérennisation de pratiques néfastes telles que :

  • L’excision,
  • La polygamie qui, sont des violences exercées contre les Femmes, ainsi que d’autres pratiques discriminatoires dont :
  • L’interdiction de prendre la parole en public
  • Le non-accès à l’héritage et à la propriété foncière etc …
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La population féminine se caractérise également par son extrême pauvreté et le taux élevé d’analphabétisme en son sein (environ 70%).

Par ailleurs, sans vouloir faire de polémique, comment passer sous silence l’impact des Religions sur le renforcement du statut d’infériorité de la Femme à travers le sacro-saint principe de la soumission de la femme à l’homme. Il découle naturellement de cette situation, des rapports déséquilibrés entre Hommes et Femmes toujours au détriment des femmes en matière d’égalité des droits et des chances, de représentation dans les Instances de prise de décisions, d’accès aux moyens de production et d’infrastructures.

 La vision éclairée du Président Félix Houphouët-Boigny

En Côte d’Ivoire , grâce à la vision éclairée du Président Félix Houphouët-Boigny, une véritable révolution va s’opérer dans la sphère de l’Education : une première rupture à travers ce qu’il est convenu d’appeler « L’Aventure 46 » qui va permettre à  cent quarante-sept (147) jeunes gens dont quarante-sept (47) jeunes filles issus de milieux sociaux divers et sélectionnés parmi les meilleurs de tous les établissements du Pays pour aller à la conquête du savoir Outre-Atlantique.

Au niveau des Droits des Femmes ce domaine va également connaitre sous l’impulsion du Président Félix Houphouët-Boigny des avancées notoires dont:

  • L’institution de la monogamie en 1964 en lieu et place de la polygamie
  • Le droit pour les femmes d’exercer une fonction libérale
  • Le droit d’ouverture d’un compte bancaire sans l’autorisation de l’époux, etc…

D’autres acquis viendront s’ajouter à cette liste :

Ainsi en 1976, 16 ans après l’Indépendance, une Femme faisait pour la 1ère fois son entrée dans le Gouvernement ivoirien en qualité de Ministre de la Condition Féminine. Il s’agit de Madame Jeanne Gervais, alors Présidente de l’Association des Femmes Ivoiriennes (AFI). Et depuis, les Femmes ont occupé des postes au sein des différents Gouvernements du Président Félix Houphouët-Boigny en passant par les présidents Henri Konan Bédié, Guei robert, Gbagbo Laurent, et le président actuel Alassane Ouattara.

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Par ailleurs, l’agriculture a été pendant longtemps le fer de lance du développement de la Cote d’Ivoire, l’agriculture a nourri le Pays, l’Agriculture a soigné les familles, l’Agriculture a produit de hauts cadres de ce Pays, sans oublier que de nombreuses femmes se sont illustrées de fort belle manière dans ce secteur par la force de leur travail et la qualité de leur engagement, nous  pensons notamment aux commerçantes du vivrier et à toutes les Lauréates de la défunte Coupe Nationale du Progrès.

Nous assistons aujourd’hui le cœur meurtri à la régression de ce secteur  qui se caractérise par une paupérisation généralisée de ses différents acteurs (planteurs de cacao, hévéa, café,  palmier à huile etc….). Cette situation a eu un impact négatif sur la vie des familles et singulièrement celles des femmes.

Concernant les Droits des Femmes, nous exhortons le gouvernement et-ses démembrements à mettre en pratique tous les instruments juridiques que l’Etat de Côte d’Ivoire a adopté ou ratifié.

Nous assistons avec amertume que la sous-représentation des femmes dans les instances dirigeantes dont elles ne peuvent influencer les décisions et susciter par conséquent des changements majeurs en leur faveur.

 La femme et l’avenir du pays

Les Femmes doivent sortir de l’ombre, de l’anonymat pour être désormais visibles et engagées. Car, le pays regorge de compétences féminines, aussi la Sous-Représentation féminine au sein des Instances décisionnelles du pays ne se justifie plus.

Dans la vision d’une Côte d’Ivoire réconciliée, le gouvernement gagnerait énormément à s’appuyer sur ses Femmes-mères et épouses qui sont par essence des ambassadrices de paix et de cohésion sociale.

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NB : Le titre et le chapeau sont de la rédaction