Bas-Sassandra-Campagne cacao/ Un calme plat règne  dans des usines à San Pedro

Par Haidmond Kaunan/afriquematin.net, envoyé spécial dans le

Des usines tourneront-elles ? Ne tourneront-elles pas ? Des sociétés de négoces café-cacao ne travailleront-elles pas? Voici entres autres réflexions qui s’imposent  à plus d’un observateurs, après une étude comparative  par rapport aux activités des multinationales des années précédentes à celles  de cette campagne en cours.

 

Des entrepôts de ces usines sont vides, il n’y a pas d’ouvriers qui s’affairent. Ni de longues files de véhicules- remorques chargés de cacao, attendant d’être déchargés. A l’exception des vigiles et quelques bureaucrates pour l’assurance d’un service minimum.

Nous avons joint le Directeur général d’une société d’entreprise de chocolaterie au téléphone. « Je  suis à l’extérieur de la Côte d’Ivoire, s’il vous plaît », nous a- t-il répondu. Dans cette entreprise, règne un silence de mort, comme dans cette autre centrale d’usinage. Idem à Barry Callebault, où nous n’avons même pas eu d’interlocuteurs. Notre curiosité nous  a poussés jusqu’à cette usine d’origine indienne. Là -bas, il y a un minimum de service. Mais un service au ralenti à l’image de la production du cacao de la région, constatée cette année. Mais le vigile nous annonce à la secrétaire de direction qui trouve des astuces pour ne pas nous recevoir sur instruction de sa hiérarchie. Dans une société de négoce de cacao tenue par un africain bon teint, le responsable est catégorique. « Vous savez que je ne suis content », grogne-t-il.  Et dans un souci d’approfondir notre enquête et d’équilibrer nos informations, certains acteurs de la filière  ont répondu à nos attentes. « Ils sont nombreux les exportateurs  qui ne veulent pas  prendre des risques, ils connaissent l’actualité mondiale du cacao, car trouvant que  leur marge bénéficiaire est très maigre or l’Etat de Côte d’Ivoire est autoritaire, d’où cette méfiance,suppose Soulaman Isaac, PCA d’une société coopérative. Mais Antoine Kouadio Kouassi, consultant manager de durabilité cacao auprès d’une société coopérative se veut plus explicite. « L’année dernière, les exportateurs qui avaient déserté et même fui après la chute vertigineuse du cours du cacao étaient nombreux. L’Etat leur exige donc assez de documents qui pourraient sécuriser et garantir la campagne. Certains seraient en train d’y réfléchir ou s’apprêter. D’autres par contre qui maîtrisent l’actualité – pourraient ne pas  travailler cette année », soutient-il. En revanche Jean Aimé Nguessan, Directeur de la société coopérative Socopagagny estime qu’il est normal qu’après une année de surproduction l’arbre se repose,  « deux facteurs rentrent en ligne de compte, soient les plans de cacaoyers ont fait des surproductions et c’est normal qu’ils soient au repos, soit du fait de la sécheresse qui a ravagé des plantations victimes d’incendies », explique-t-il .