Côte d’Ivoire : Fabrice Sawegnon mise sur le divertissement pour sa Télévision.

Le groupe de communication Voodoo privilégie le contenu local pour sa nouvelle chaîne de la TNT, dont le français M6 est actionnaire à hauteur de 12,5 %.

Plus de deux ans après avoir annoncé la création de sa chaîne Life TV, Fabrice Sawegnon, fondateur du groupe de communication Voodoo, a présidé ce 26 juin à son lancement effectif, à son siège de Cocody Riviera Golf bâti sur 3 000 mètres carrés et composé de deux studios de 320 et de 40 mètres carrés avec un auditorium de 70 places et des bureaux.

La nouvelle chaîne, qui se veut généraliste et mise sur le divertissement et sur l’information en décalé, arrive sur un marché qu’ont déjà investi depuis plusieurs mois A+ de Canal+, RTI3 du groupe de l’audiovisuel public et Nouvelle Chaîne ivoirienne (NCI).

M6 moins présent que prévu

Pour se démarquer durant ses huit heures de programmes quotidiens, Life TV, qui emploie à ce jour 75 salariés, a fait le choix du contenu local, en allant chercher des stars des réseaux sociaux et des médias locaux et mise aussi sur le cinéma africain, dont certaines productions sont réalisées par Voodoo. Des contenus internationaux, notamment des blockbusters, et des séries américaines inédites dans le pays, feront également leur entrée dans la grille des programmes.

Aux manettes de la chaîne, Fabrice Sawegnon a joué la carte de la jeunesse : Florian Déhoué, 33 ans, ancien chef de la publicité, a été nommé directeur des programmes, tandis que la direction marketing et communication a été confiée à Hans Lamblin, 29 ans, ex-chef senior de publicité chez Voodoo.

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Le fondateur de Voodoo, qui avait communiqué en décembre 2017 sur un budget de lancement de 20 millions d’euros et une répartition du capital de 67 % pour Voodoo et de 33 % pour M6, a entretemps dû revoir sa copie : le groupe de média français, qui entretemps a lancé une chaîne francophone à l’international, a préféré réduire sa participation à 12,5 %, d’un commun accord avec son partenaire local, assure Fabrice Sawegnon, qui reconnaît que « les montants de la réalisation de ce projet ont varié », sans plus de précision.

Mais le chef d’entreprise, qui « travaillait depuis douze ans à ce projet de chaîne de télévision », maintient ses ambitions et envisage toujours la construction d’une plateforme de production composé d’un studio de 1 000 mètres dans le parc technologique VITIB de la ville de Grand Bassam au cours des deux prochaines années.

Lourdes charges d’exploitation

Il faudra pour cela que le business plan de la chaîne, bâti sur les recettes publicitaires et le sponsoring, fasse ses preuves et permette de rembourser la dette bancaire contractée pour monter le projet, dans un secteur où la concurrence est rude et où l’État n’accorde aucune subvention. Les charges d’exploitation sont en outre alourdies par l’instauration d’un règlement de frais de 150 millions de francs CFA (près de 230 000 euros) par an à la Société ivoirienne de télévision, l’opérateur technique public.

Des discussions sont en cours avec les autorités pour faire des ajustements. « Nous estimons que l’État doit consentir des efforts pour rendre viable les chaînes de la TNT, et revenir notamment sur la forme de la redevance qui ne profite qu’à la RTI » commente Fabrice Sawegnon.

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Maintes fois repoussée, la libéralisation de l’audiovisuel ivoirien, qui met un terme aux décennies de monopole de la RTI, a été actée en 2019 avec le lancement d’A+, l’une des 5 chaînes gratuites autorisées à émettre via la TNT – dont l’une, la chaîne d’information 7info, n’est pas encore opérationnelle. Mais le passage à la TNT n’est pas encore effectif sur l’ensemble du territoire national, la généralisation du système étant désormais prévu pour la fin de 2020.

Source: Jeune Afrique.