Dépêches du lundi 11 juillet 2022

Une sélection de Masseu Tally (stagiaire ) /afriquematin.net

Afrique

Législatives au Sénégal/ premier jour de campagne et premières déclarations politiques

La campagne pour les élections législatives du 31 juillet a officiellement commencé dimanche pour 21 jours. Un début calme et timide car ce jour coïncidait – hasard du calendrier – avec la fête de la Tabaski, l’Aïd-el-Kébir dans le pays à 95% musulman. Mais les différents camps politiques n’ont pas manqué de prendre la parole pour marquer le coup d’envoi de la compétition électorale.

La première journée de campagne électorale s’est terminée par les déclarations des représentants des huit listes en compétition, lors du journal quotidien dédié sur la RTS, chaîne de télévision publique sénégalaise.

Plus tôt dans la matinée, le président Macky Sall a pris la parole à la sortie de la Grande mosquée de Dakar après la prière de la Tabaski. Il a appelé les acteurs politiques à bannir la violence pendant la campagne électorale à venir, « qui n’est pas une période de non droit ».

Togo/ au moins sept enfants morts dans une ou plusieurs explosions dans l’extrême nord du pays

Sept enfants sont décédés et deux autres grièvement blessés dans la nuit du 9 au 10 juillet dans la région des savanes, à la frontière du Bénin et du Burkina Faso, pas loin du parc de Pendjari et de la réserve de Pama. Dans cette région, des groupes armés attaquent régulièrement, côté burkinabè et béninois, et ces dernières semaines, côté togolais, il y a eu des attaques armées. Ces enfants ont-ils été victimes d’un acte terroriste ou d’une bavure ? Pour le moment, on ne sait vraiment pas ce qui s’est passé.

Le drame s’est produit à Natigou au nord-est de la préfecture de Tône dans la région des savanes. Des enfants à vélo revenaient d’un bal tard dans la nuit quand ils ont trouvé la mort.

Une confusion règne encore autour de la mort de ces enfants âgés de 10 à 15 ans. Plusieurs témoins de la localité attestent avoir entendu deux explosions dans la nuit, ce qui pourrait s’apparenter à des mines antipersonnel. Quand ils se sont rendus sur les lieux, des corps d’enfants difficilement reconnaissables gisaient au sol.

D’autres sources contactées affirment que les enfants ont été touchés par des tirs venant d’engins volants.

Explosion d’engin improvisé ou tir à partir de drone, impossible pour le moment de savoir ce qui s’est réellement passé cette nuit. Mais le chef d’état-major général des Armées indique dans un communiqué qu’une enquête est ouverte pour élucider les circonstances de cette explosion et identifier les auteurs.

LIRE AUSSI :   Boundiali/ Les autorités préfectorales apprécient le matériel et les activités de l’ABN

Europe

Royaume-Uni / Liz Truss se lance dans la course pour succéder à Boris Johnson

La cheffe de la diplomatie britannique Liz Truss s’est lancée dimanche 10 juillet dans la course à la succession du Premier ministre britannique Boris Johnson, dans une campagne marquée par le débat sur la politique fiscale et qui s’annonce particulièrement âpre. « Je me battrai dans cette élection en tant que conservatrice et gouvernerai en tant que conservatrice« , a déclaré Liz Truss, 46 ans, annonçant une candidature qui ne faisait aucun doute  dans les colonnes du Daily Telegraphe.

Petite, elle a joué Margaret Thatcher dans une pièce de théâtre à l’école. Aujourd’hui, elle espère lui succéder et devenir la troisième femme à Downing Street. Comme la « Dame de Fer », Première ministre de 1979 à 1990, Liz Truss est une championne du libre-échange, et se lance dans la campagne en voulant incarner l’essence du conservatisme britannique.

Avec sa candidature, elle rejoint ainsi plusieurs poids lourds du parti conservateur dans une course qui compte au total 11 concurrents.

Italie/des migrants dans une situation inhumaine à Lampedusa

À la suite de récents débarquements massifs de migrants à Lampedusa, l’unique hotspot de l’île hébergeait dans des conditions hygiéniques et sanitaires abominables 2 000 migrants, principalement des Égyptiens et des Tunisiens, pour une capacité de 350 places. Le problème commence tout juste à se dénouer.

De vieux matelas en mousse, crasseux, entassés à même le sol, à l’intérieur et à l’extérieur des bâtiments, sous une chaleur suffocante. Des montagnes de sacs-poubelle nauséabondes, laissées à l’abandon dans les couloirs et les toilettes, infestés de blattes. Des migrants positifs au Covid-19, non séparés des enfants et des femmes enceintes… Voilà comment était depuis des jours la situation du hotspot de Lampedusa.

Un navire de la Marine militaire a transféré hier quelques centaines de personnes qui seront réparties dans d’autres centres d’accueil. Sur les 2 000 personnes présentes, pour une capacité d’accueil de 350 places, 600 parmi les plus vulnérables ont été amenées samedi 9 juillet à bord du navire militaire San Marco pour être transférées dans d’autres centres d’accueil.

Hongrie/ face à l’inflation exceptionnelle, les Hongrois au régime sec

Une inflation hors norme en Hongrie, avec 11,7 % d’augmentation au mois de juin par rapport à l’an dernier. Face à la valse des étiquettes, et bien que les prix de l’essence et du lait soient plafonnés par le gouvernement, les Hongrois réduisent leur train de vie.

LIRE AUSSI :   Festival de Cannes/Un coup de vent indispose une actrice

Krisztina est vendeuse dans une boutique de fleurs. Le prix de la nourriture a tellement grimpé qu’elle est obligée de se serrer la ceinture : « Le prix des œufs a triplé depuis l’an dernier ! Un œuf coûte 80 forints. Le fromage le moins cher est à trois mille forints le kilo. Moi, je n’achète que les produits à prix réduit, et je ne mange plus de fromage. »

En Hongrie, l’inflation caracole autour de 12 %, c’est plus que les 8,6% de la zone euro. Cette hausse n’est pas seulement due à la guerre en Ukraine et à la flambée des prix de l’énergie : le gouvernement populiste de Viktor Orbán a beaucoup dépensé avant les élections du printemps dernier. Résultat, les hausses de salaire et des allocations sociales ont nourri l’inflation.

Amérique

En Uruguay/ la suspension de la vaccination pour les enfants sidère la présidence

Polémique en Uruguay, où un juge a ordonné jeudi la suspension immédiate de la vaccination pour les enfants de moins de 13 ans. Une mesure « de précaution » selon le magistrat, qui intime au gouvernement uruguayen de publier les contrats d’achat des vaccins ainsi qu’un document détaillant leur composition.  

Pour le secrétaire général de la présidence uruguayenne, Álvaro Delgado, la décision du juge Alejandro Recarey de suspendre la vaccination des mineurs est une « absurdité » : « La science a démontré avec toutes les garanties possibles que les vaccins sont efficaces. Que la décision d’un juge suspende obligatoirement une vaccination qui est volontaire en dépit l’opinion des scientifiques nous inquiète énormément. »

Quelques heures après l’entrée en vigueur de cette suspension, Álvaro Delgado a annoncé en conférence de presse que le gouvernement allait faire appel de cette décision, afin que les parents qui souhaitent faire vacciner leurs enfants puissent le faire le plus vite possible. « Aujourd’hui, 5 800 mineurs étaient inscrits pour recevoir leur seconde dose. La décision de ce juge rend la justice responsable de la possible dégradation de la santé de nombreux enfants uruguayens, qui pour beaucoup ont des comorbidités et une prescription médicale. » La décision du juge Recarey, qui fait suite à un « recours en protection » déposé par un avocat, a également été critiquée par l’opposition, qui l’a qualifiée de « profonde erreur ». La communauté médicale et pédiatrique uruguayenne a elle aussi exprimé son désaccord avec cette suspension, en réaffirmant l’efficacité et la sûreté des vaccins chez les enfants.

LIRE AUSSI :   Côte d’Ivoire : L’Ong Tolerance in the world invite à des élections locales apaisées.

En Équateur/ les règles du dialogue fixées entre gouvernement et autochtones

En Équateur, le gouvernement et la Confédération des nationalités indigènes d’Équateur (la Conaie), ont commencé des discussions jeudi à Quito. C’est ce que prévoyait l’accord signé fin juin après 18 jours de manifestations anti-gouvernementales qui ont fait 6 morts et plus de 600 blessés.

Les deux parties se sont accordées sur les règles de ce dialogue, qui commencera formellement le mercredi 13 juillet, sous la médiation de la Conférence épiscopale équatorienne. Les discussions vont durer 90 jours.  Pour l’heure, gouvernement et dirigeants autochtones se félicitent de s’être entendus sur des questions de méthodologie. Le ministre des Affaires gouvernementales, Francisco Jiménez, représente l’exécutif : « Il y a eu une série de concordances, tout d’abord sur la nécessité d’avancer dans ce dialogue de bonne foi. Nous avons pu nous mettre d’accord sur la constitution des tables-rondes, sous l’égide de la Conférence épiscopale. »

Dix tables rondes thématiques : santé, éducation, emploi et subvention au carburant pour les populations en zone rurale. Ce sera l’objet des premières négociations mercredi. Le coût de la vie, et notamment de l’essence, était l’une des raisons qui avait poussé les communautés autochtones à sortir dans la rue. Selon la Banque centrale, la contestation a coûté un milliard de dollars à l’économie.

Aux États-Unis/ le Texas teste les limites avec l’État fédéral sur l’immigration

La Cour suprême a accordé il y a une semaine à Joe Biden le droit de suspendre le titre 42 qui autorisait, en raison d’une pandémie, à expulser les immigrants clandestins sans avoir à étudier leur demande d’asile. Donald Trump l’avait mis en place. Au Texas, le gouverneur a décidé malgré tout de ne plus traiter les dossiers des migrants et de les renvoyer à leur points d’entrée aux États-Unis.

Ils avaient été envoyés par bus à Washington, maintenant les forces de sécurités du Texas vont devoir ramener tout migrants sans papiers à la frontière, comme l’explique le gouverneur Greg Abbott : « On a pris des mesures sans précédents pour répondre à la crise (migratoire). Maintenant toutes personnes qui est entrée illégalement et est arrêtée par les forces de l’ordre et les gardes nationaux sera renvoyée à la frontière. »

En fait, par cette mesure, le gouverneur du Texas teste les limites de l’autorité de l’État fédéral, et s’apprête à aller au clash avec ses autorités, seules autorisées à appliquer les lois sur l’immigration et les expulsions.

Source : RFI