Burkina-Faso-Guinée-Mali/La Cédéao est-elle en difficulté !

Commissaire au département Politique, paix et sécurité de la commission de la Cédéao, le général Francis Béhanzin était  à Ouagadougou depuis le week-end dernier. Il a été reçu par le chef de la junte – le lieutenant-colonel Paul-Henry Damiba, en présence des chefs d’état-major des armées de la sous-région. Au centre des échanges la situation sécuritaire au Burkina Faso.

Vous êtes à Ouagadougou, en compagnie d’autres membres d’une délégation composée des chefs d’état-major de la sous-région. Avez-vous rencontré le président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration ?

 Oui, avec le groupe des chefs d’état-major, désigné par le comité des chefs d’état-major des forces armées de notre sous-région -les quinze États membres- sur instruction du sommet des chefs d’État, pour venir voir ce qui se passe au Burkina. C’était une délégation de sept chefs d’état-major de la sous-région, dirigée par le chef d’état-major du Ghana. J’ai entendu, sur certains médias, qu’il n’y avait que trois chefs d’état-major. Non. C’est, sept. Une délégation du mouvement nous a rencontrés et par la suite et nous avons eu un entretien avec le président du Mouvement, qui a donc pris les rênes du pouvoir, ici, au Burkina Faso.

Quels ont été les points saillants de vos échanges ?

Selon le général Béhanzin,  » il est dit qu’il ne doit y avoir aucune accession au pouvoir dans la sous-région, sans passer par les urnes. -Cette irruption des militaires -se rajoute à la situation au Mali et en Guinée et cela devient inquiétant aussi pour nous, les forces de défense et de sécurité« .

Je ne vous les dirai pas ici, puisque ce sont les chefs d’État qui nous ont missionnés pour ce déplacement. C’est à eux que nous devons rendre compte dès la semaine prochaine.

Avez-vous au moins énuméré quelques priorités ?

Pardonnez-moi aussi de ne pas en parler, parce que c’est une mission des chefs d’État… Mais cela s’est passé de façon globale dans la sérénité.

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La junte a justifié sa prise de pouvoir- par la question sécuritaire. Comment entend-elle prendre à bras-le-corps cette question ?

Nous étions entre hommes du métier des armes. Il est dit qu’il ne doit y avoir aucune accession au pouvoir dans la sous-région, sans passer par les urnes. Donc cette irruption des militaires ici, se rajoute à la situation au Mali et en Guinée. Et cela devient inquiétant aussi pour nous, les forces de défense et de sécurité.

Quelle est la mission concrète assignée à la délégation conjointe Cédéao-UA qui était attendue au Burkina Faso ?

La délégation est venue pour une mission politique et nous attendons de voir cette délégation conjointe, pour revoir avec elle les membres de la junte-pour élaborer un tableau qui permette aux chefs d’État de comprendre ce qui s’est passé ici et quelles sont les perspectives à mettre en œuvre, pour que le retour à l’ordre Constitutionnel se réalise dans les délais raisonnables.

On parle en ce moment de l’envoi d’une force de la Cédéao, quel sera le rôle réel que va jouer cette force ?

Nous avons un état-major de la force en attente de la Cédéao. En réalité, cette force en attente-est composée des contingents que chaque État-membre est capable de mettre à la disposition de la sous-région. Il n’a pas encore été décidé de son envoi dans les trois pays qui ont des difficultés sociopolitiques actuellement. Mais ce qui est sûr, c’est qu’il y a eu des expériences positives de cette force en attente.

Le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba a-t-il demandé un soutien de cette force pour la question sécuritaire ?

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Le lieutenant-colonel Damiba, qui a pris les rênes du pouvoir ici, me paraît un homme disposé et disponible. Lui-même l’a dit… Il est du métier des armes, il a souhaité que la Cédéao soutienne ce qui se passe au Burkina Faso. Donc c’est une solidarité régionale, mais elle ne vient pas pour se substituer aux dispositions nationales, dans le cadre de la sécurité, dans le cadre de l’économie, dans le cadre du social… Et j’en passe.

On a parlé d’un sommet des chefs d’État. Pourquoi-ce sommet ? Va-ton vers des sanctions ciblées ?

On reproche à la Cédéao d’être sapeur-pompier. Mais je pense que c’est une méconnaissance de toutes les actions qu’elle  mène.

Source : rfi.fr

NB : le tire est de la rédaction afriquematin.net