Quand Facebook censure la nudité et pas les propos racistes

Un photographe allemand a décidé de mettre Facebook face aux défaillances de sa politique de censure avec un cliché qui a rapidement fait le tour du monde. Comprenant une femme dénudée ainsi qu’un commentaire raciste, il a rapidement été supprimé.

Depuis des mois, les réseaux sociaux ne cessent de faire la Une de l’actualité à cause de la censure liée à la nudité. C’est notamment le cas de Facebook qui supprime automatiquement les images ne respectant pas cette règle. Et comme on le sait, cela comprend les clichés où un simple téton de femme apparaît, alors que ceux des hommes sont acceptés. Une logique qui a fait naître le mouvement Free The Nipple (Libérer le téton) demandant l’égalité entre les sexes envers cette clause. Mais la nudité n’est pas la seule chose non tolérée par la plateforme : « Vous ne publierez pas de contenu incitant à la haine ou à la violence, pornographique, ou contenant de la nudité ou de la violence gratuite », peut-on lire dans les conditions d’utilisation du site. Mais en pratique, les choses ne sont pas aussi catégoriques. Quelque chose que le photographe allemand, Olli Waldhauer, a prouvé il y a quelques jours avec un cliché montrant une femme dénudée ainsi qu’un commentaire raciste.

« L’une de ces personnes viole les règles de Facebook ». Voici le message qui accompagnait la photo d’Olli Waldhauer. Sur cette dernière, on pouvait observer un homme assis dans un fauteuil avec une pancarte disant : « N’achetez rien chez les métèques ! », un terme négatif désignant les migrants. Derrière lui, se trouvait une femme topless. A peine deux heures après avoir été postée, l’image a été retirée. Et si l’on pourrait penser que c’est à cause du commentaire haineux, ce n’est absolument pas le cas. Ici, c’est bien la nudité du personnage féminin qui posait problème puisque une fois republiée avec les tétons cachés, elle n’a pas fait l’objet de censure. « Je veux que Facebook efface la photo en raison de son contenu (raciste) et non à cause de la nudité », a déploré l’auteur du cliché. Ainsi, de nombreux internautes se sont mobilisés avec le hashtag #nippelstatthetze, c’est-à-dire « téton plutôt que dénigrement ».

Un combat qui a déjà démarré

Notons que le photographe n’est pas le premier à s’insurger contre les commentaires xénophobes à l’encontre des migrants que l’on trouve sur les réseaux sociaux. Une journaliste allemande avait fait de même il y a quelques mois lors d’une émission en direct. Une cause qui tient aussi à cœur aux élus du pays puisqu’en août dernier, Heiko Maas, ministre de la Justice, avait demandé à Facebook une meilleure application de sa charte pour une suppression effective des commentaires racistes. Suite à cela, la branche allemande de la plateforme avait pris de nouvelles mesures comme la collaboration avec un organisme censé contrôler les contenus.

aufeminin.com