Abou Drahamane Sangaré, symbole de la dignité, la fidélité et la loyauté Par Yacouba Gbané.
Edito : Symbole de la dignité, la fidélité et la loyauté
Suite au décès du président Abou Drahamane Sangaré, nous avons décidé, à travers nos plumes, lui rendre un vibrant hommage. Mais comment le faire ? Difficile équation à résoudre. Or il faut le faire. Parce que c’est un devoir.
Pour avoir de l’inspiration, nous sommes allés sur la page facebook de Souleymane T Senn, un aîné mien. Et nous sommes frappés par une vidéo dénommée « le regard sur le passé ». Et il nous invite à l’écouter. Ce que nous fûmes. C’est une chanson culte de Bembeya Jazz national.
A travers cette chanson, Aboubacar Demba Camara rend également hommage, avec force mots, à Morifing Djan Diabaté, ami de l’Almamy Samory Touré. « Morifing Djan Diabaté grand capitaine et grand conseiller de l’Almamy a été son fidèle compagnon des jours de gloire et des jours sombres. Volontairement, il suivit l’Almamy dans son arbitraire exil gabonais.
Après la disparition de celui qu’il s’était choisi comme ami, il ne retourna pas en Guinée, bien qu’il en eut la possibilité. Il creusa sa propre tombe à côté de celle de l’empereur pour qu’après sa mort, on l’y enterra, démontrant ainsi à la postérité la valeur d’un serment et ce que doit être une amitié ». Et on se rend compte qu’Abou Drahamane Sangaré est l’incarnation de Morifing Djan Diabaté. Abou Drahamane Sangaré c’est Morifing Djan Diabaté.
Et Morifing Djan Diabaté c’est Abou Drahamane Sangaré. Ces deux hommes ont un point commun. A savoir : la fidélité. Et la chanson de dire : « Il est des hommes qui bien que physiquement absents, continuent et continueront à vivre éternellement dans le cœur de leur semblable, sont de ceux-là, l’Almamy Samory Touré, empereur du Wassoulou, le roi de Labé, l’illustre Alpha Yaya Diallo, et Morifing Djan Diabaté, symbole de l’amitié».
Et Sangaré, c’est Morifing Djan Diabaté. C’est-à-dire symbole de l’amitié et de la fidélité. Que retenir de ce grand homme. Il est resté juste, incorruptible, honnête, rigoureux. Très humain. Il savait tendre la main aux autres. Il était toujours aux côtés des opprimés. Le combat de l’enracinement de la démocratie en Côte d’ivoire, de l’instauration de l’état de droit, de la liberté et de la souveraineté était son cheval de bataille avec bien son frère jumeau, le Président Laurent Gbagbo.
« Dans la vie, il faut se battre. Rien ne s’obtient facilement. Battez vous les jeunes. ». Tel était ses conseils à nous, la nouvelle génération. Il a incarné la dignité, la fidélité et la loyauté et l’engagement politique. Nous devons sécher nos larmes. Et continuer le combat là où il l’a laissé. Nous sècherons nos larmes. Il part, mais il laisse derrière lui des valeurs. Le respect des autres, la générosité, le respect de ses choix. Il serait bien qu’on écrive sur la tombe du gardien du temple ceci comme le souhaite Fernand Dédeh, un autre aîné mien : « Ici repose un homme d’honneur, loyal et fidèle aux convictions inoxydables ».
Et Fernand Dédeh de révéler sur sa page facebook, le témoignage de son ami magistrat, directeur de cabinet d’un ministre aujourd’hui : « Le numéro 2 dans un parti ou dans une structure est le poste le plus difficile à tenir. S’il en fait trop, on le soupçonne de viser la place du chef. S’il ne fait rien, on le soupçonne de préparer un coup contre le chef. ». Et Fernand Dédeh de conclure : « Sangaré était le parfait numéro deux. Ni trop fort. Ni trop peu. Il a donné toute sa noblesse à cette place ».
Or de tout temps, il a pu et su tenir ce poste de numéro 2 du Fpi sans une autre forme de forfaiture et de prétention. Il n’a ni trahi, ni abandonné le combat. Bien au contraire, il l’a mené jusqu’au dernier souffle. Le Fpi a perdu un grand homme, un pilier, mais le parti du Président Laurent Gbagbo reste debout. Ce n’est pas un au-revoir. Encore moins un Adieu. Mais un «A bientôt» !Bonne lecture. Allons-y seulement. Haut les cœurs. La liberté vaincra. Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire. A la semaine prochaine. Inch’Allah !
Yacouba Gbané