Cour pénale internationale : un départ collectif des pays africains se prépare.
Contestée depuis longtemps pour sa «partialité», la CPI pourrait connaitre une véritable hémorragie si la menace de retrait collectif des pays africains, décidée lors du sommet de l’Union africaine, était mise à exécution.
Les dirigeants africains ont adopté une stratégie appelant à un retrait collectif de la Cour pénale internationale (CPI). Cette mesure, non contraignante, a été prise à huis clos le 31 janvier, à la fin du sommet de l’Union africaine.
Plusieurs chefs d’Etat se plaignent de la partialité de la CPI qui ne jugerait que des leaders africains. En effet, en 15 ans d’existence, la Cour n’a condamné que des Africains.
Une source anonyme, proche du comité judiciaire de l’organisation panafricaine, a confirmé la nouvelle à l’agence Associated Press, tout en indiquant que les pays africains étaient divisés sur la question de se retirer un à un ou collectivement. Cette source a par ailleurs précisé que la majorité des pays africains voulaient également amender la définition de l’immunité et de l’impunité dans le Statut de Rome, le traité à l’origine de la création de la CPI.
De son côté, Désiré Assogbavi, le chef du bureau de liaison d’Oxfam international (une confédération qui regroupe 18 organisations indépendantes, qui agissent «contre les injustices et la pauvreté») auprès de l’Union africaine, a également annoncé qu’un accord avait été trouvé le 31 janvier en vue d’un retrait commun des pays africains.
Il y a quelques jours, le 27 janvier, un document auquel a eu accès Reuters avait par ailleurs déjà fait état d’une stratégie de retrait à mettre en œuvre par les pays africains si jamais leurs demandes de réformes de la CPI n’étaient pas satisfaites.
Le retrait de la CPI est une question régulièrement évoquée par les dirigeants africains. En janvier 2016, une proposition adoptée par le 26e sommet de l’Union africaine mentionnait déjà la possibilité du départ des pays africains hors de la CPI. Cependant, les événement se sont accélérés au cours de l’année 2016 lorsque l’Afrique du Sud, la Gambie et le Burundi ont annoncé leur retrait de la Cour pénale internationale.
Près d’un tiers des 124 membres de la CPI sont africains. En cas de départ massif et collectif, la Cour pénale internationale se retrouverait fortement délégitimée.
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