Musique/Tshala Muana part et jette définitivement le « cauris »

Par Justin Kassy/afriquematin.net     

Élisabeth Tshala Muana Muidikayi, plus connue sous le nom Tshala Mwana, star de la musique congolaise, reine du « Mutuashi », danse traditionnelle du peuple Luba, dont l’origine remonte probablement au Moyen âge, est décédée le 10 décembre2022 à Kinshasa2. Tshala Mwana a vu le jour le 13 mai 1958 à Élisabethville (aujourd’hui Lubumbashi).

 Chanteuse, danseuse, productrice, actrice, et femme politique congolaise, originaire du Kasaï Occidental, Tshala Mwana a permis au « Mutuashi » d’écrire ses lettres de noblesse. Qui va faire d’elle, une célébrité – en Afrique.

Tshala Muana a tout donné, et à l’Afrique et à l’Europe, avec son timbre vocal et sur scène.

Deuxième d’une fratrie de dix enfants, Tshala Muana, est la fille d’Amadeus Muidikayi, militaire, et d’Alphonsine Bambiwa Tumba, mère au foyer. En 1964, à peine âgée de six (6) ans, elle perd son géniteur, assassiné à Watsha par les maquisards ulelistes, pendant la guerre du Katanga, ensuite élevée par sa mère, qui décède en 2005.

En 1997, Tshala rentre au pays, après une vingtaine d’années passées à Paris et s’engage en politique, aidée par le président Laurent-Désiré Kabila. Présidente de « l’Association Refeco », une structure regroupant en son sein des femmes congolaises.

De 2000 à 2002, elle siège comme Députée pour un groupement politique de l’Assemblée constituante et législative du Parlement de transition. Elle devient par la suite présidente de la Ligue des femmes du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD4), parti politique créé en 2002 par le président Joseph Kabila, fonction qu’elle occupe jusqu’à son décès.

En 2011, elle connaît la défaite aux législatives, dans la circonscription de Kananga, la ville de son enfance. Tshala a contesté les résultats. Pour elle, « l’élection fut truquée ». Son engagement politique lui donne de réaliser des chants politiques et patriotiques à succès. Sa dernière production scénique à Paris date de 2010.

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Le nom Tshala Mwana restera graver à jamais dans l’esprit des Ivoiriens, des Africains et des habitants de la planète terre.

En 2000, Tshala Muana s’autoproduit, à partir de 2008, elle opte pour produire de jeunes talents, notamment MJ30, Jos Diena, Lula Tshanda, et Boss Bossombo. Sa dernière collaboration musicale était avec Peter Komondua dans la chanson « afrotopia ».

  Faut-il rappeler que cette grande artiste devenue une icône de la musique africaine a longtemps séjourné en Côte d’Ivoire à partir des années1980. C’est à partir de la capitale ivoirienne, Abidjan, que sa carrière va prendre son envol. Avec des titres à succès, comme « Jeter cauris ». Qui fut un tube dont parlent encore aujourd’hui, certains mélomanes de cette époque.

 Tshala Mwana qui, depuis la  journée du 10 décembre dernier est partie, elle  est celle qui  reste, elle est celle là aussi  dont le nom restera graver à jamais dans l’esprit des Ivoiriens, des Africains et des habitants de la planète terre.  Ainsi, les cauris sont-ils  définitivement jetés? Oui et pour toujours.