Tiébissou/Les populations et les autorités plaident pour la pérennité de la paix en période électorale

Par AMK/afriquematin.net

Depuis 1996, la Journée nationale de la paix est célébrée en Côte d’Ivoire chaque 15 novembre. Cette année, la 28ᵉ édition, qui s’est tenue le vendredi 15 novembre 2024, a revêtu une importance particulière, notamment à Tiébissou, alors que le pays s’apprête à entrer en 2025, une année marquée par l’élection présidentielle. Compte tenu des violences électorales qui ont émaillé certaines consultations passées, les populations et les autorités locales ont profité de cette journée pour intensifier les appels à la paix et à la cohésion sociale.

Selon le Père Siméon Biaou, la paix repose sur des valeurs essentielles telles que l’amour et la tolérance. « La paix, ce sont des actes que nous devons poser quotidiennement. Elle regorge de valeurs. Nous devons tous prier ensemble et sensibiliser les populations à cultiver ces valeurs, telles que l’amour et la tolérance, afin de contribuer à faire en sorte que notre société vive dans la paix. Nous devons nous engager à adopter une attitude de bienveillance et veiller à ce que les élections à venir se déroulent dans la paix », a-t-il insisté.

Dans le même esprit, Kouadio Kouamé Séraphin, Directeur départemental de la Cohésion Nationale de Tiébissou, a souligné la nécessité de tourner la page des différends passés pour renforcer le vivre-ensemble. « Il faut rappeler aux Ivoiriens que nous devons vivre main dans la main. Le passé, c’est le passé, et nous sommes tous du même sang. Nous ne voulons plus de violences électorales à Tiébissou. Je salue cette Journée nationale de la paix. Si on pouvait la célébrer de façon trimestrielle, ce serait idéal afin d’expliquer aux populations la nécessité de vivre ensemble. Nous organiserons une tournée de sensibilisation dans les lieux de culte pour parler de paix », a-t-il affirmé.

LIRE AUSSI :   Municipales et régionales 2018 : Aboudramanne Sangaré : « Nous rejetons tout résultat de la CEI car elle est illégale et illégitime ».

Pour sa part, Konan Oi Konan Bienvenue, délégué départemental du Conseil National de la Jeunesse (CNJCI), a insisté sur le rôle crucial des jeunes dans la préservation de la paix. « Nous sommes à l’orée de 2025, une année d’élection présidentielle. Les jeunes, quelle que soit leur appartenance politique, doivent être soutenus et encouragés si leurs actions tendent à préserver la paix. Je souhaite que cette célébration ait lieu tous les trois mois jusqu’aux élections. Les jeunes, nous allons nous mobiliser pour sensibiliser nos frères et sœurs à la non-violence. Nous sommes l’avenir du pays, et c’est dans la paix que nous nous inscrivons », a-t-il déclaré.

Traoré Ibrahim, opérateur économique, a, quant à lui, exprimé une certaine réserve face à la portée réelle des discours sur la paix. Il a souligné que, bien que les gens cohabitent pacifiquement au quotidien, les périodes électorales viennent souvent briser cette harmonie. Il a insisté sur l’importance de poser des actions concrètes pour garantir une paix durable, seule condition pour bâtir un bonheur collectif pérenne.

Enfin, Mel Marcelle, secrétaire générale de la Préfecture de Tiébissou, a conclu en rappelant la responsabilité individuelle de chaque citoyen dans la préservation de la paix. Citant le président Félix Houphouët-Boigny, elle a souligné que « la paix n’est pas un vain mot, mais un comportement. » Elle a invité chacun à s’interroger sur ses propres actions et à œuvrer avec conviction pour maintenir la cohésion sociale.

À Tiébissou, les appels lancés en faveur de la paix traduisent une volonté collective d’éviter les erreurs du passé et de bâtir un avenir serein, surtout à l’approche des élections. Si ces engagements se concrétisent, ils pourraient devenir un socle solide pour une société ivoirienne unie et apaisée.

LIRE AUSSI :   Nigeria/Réélu, voici les priorités de Buhari