Mohamed Salamé, officier dans l’Ordre du Mérite National de Côte d’Ivoire : « La Nation ivoirienne est très mature »
Par Brou François et Vouzo Zaba /afriquematin.net
Président des Ambassadeurs du « Libres Ensembles, Vivre Ensemble », celui qui a été élevé à la dignité d’officier dans l’Ordre du Mérite National de Côte d’Ivoire au cours de la première quinzaine du mois de janvier 2020 est un personnage multidimensionnel. Mohamed Salamé, c’est de lui qu’il s’agit, est revenu sur des sujets ayant traits à son parcours personnel et la récente distinction qui lui a été faite. C’était ce vendredi 24 janvier 2020 lors d’un entretien qu’il a bien voulu accorder au site afriquematin.net.
Vous œuvrez dans les domaines du social, de la culture, du sport, des affaires. Vous êtes en outre président des Ambassadeurs du Programme « Libres Ensembles, Vivre Ensemble ». Que voulez-vous que le public retienne de vous ?
J’ai eu un parcours assez spécial, partant du monde sportif, culturel, ensuite celui des affaires et enfin pour en arriver à une nomination de reconnaissance par la commission nationale de la francophonie. Cette reconnaissance vient du fait des actes posés en faveur de notre prochain. Et c’est au cours d’une cérémonie qui a réuni plus d’une trentaine de membres, à la présidence de la république, et en présence du conseiller du président de la république en charge des affaires culturelles et de la francophonie, Ibitowa Philipe , qu’a été créé l’association internationale des ambassadeurs de la francophonie. Ainsi, au terme de cette assemblée j’ai été unanimement porté à la tête de celle-ci en qualité de président.
Depuis votre tendre adolescence à Abengourou, vous vous êtes illustrés dans l’organisation de grands rassemblements, notamment dans le sport, la culture. Qu’est-ce qui vous faisait tant courir ? Etais-ce la volonté de vous solidariser aux uns et aux autres?
Depuis l’école primaire, en passant par le lycée et la vie active, j’ai toujours essayé d’amenuiser mon temps, en communiant et en faisant en sorte que les élèves et différentes associations existantes dans la ville d’Abengourou et partout où j’étais, puissent se réunir autour de compétitions , notamment lors du tournoi Salamé. Ensuite, vint le festival des sports collectifs regroupant toutes les disciplines. Donc l’approche de la solidarité, je l’avais déjà depuis mon enfance. Aujourd’hui la Côte d’Ivoire est dirigée par plusieurs générations d’ivoiriens. Il y a celles qui sont en train de monter et qui n’ont pas forcement la connaissance de ce que le président Félix Houphouët-Boigny avait fait. Cela fait presque vingt ans que celui-ci a quitté la terre des vivants. Nous avons par conséquent contribué à la réussite d’une très grande génération d’Ivoiriens dans plusieurs domaines. Cela se ressent dans les aptitudes à reconnaitre à un moment donné qu’à telle période, telle personne a contribué au développement d’une région. Ces nouvelles générations essaient de suivre cet exemple tandis que d’autres dévient, malheureusement.
Beaucoup de personnes, dit- on, apprécie votre générosité. Pourquoi selon-vous, le président Félix Houphouët-Boigny vous qualifiait-il d’« ami de tous et d’ennemi de personne » ?
Le président Félix Houphouët- Boigny est un exemple à juste titre, pour nous qui avons vécu et qui savons un peu de quelles qualités l’homme était dotées. Donc, la générosité c’est d’abord le fait du cœur. Recevoir quelqu’un et l’accueillir à bras ouverts comme il l’a fait est un acte de grande générosité. Faire en sorte que la joie revienne en lui, c’est aussi cela. Et donc, Cela fait partie de mon crédo et tant que Dieu me donnera la possibilité d’être généreux, je ne manquerai pas de l’être.
Vous vous êtes distingués, au plan social, par ce que l’on pourrait considérer comme votre marque…
Sur le plan social, j’ai été vice-président de l’Asi d’Abengourou. J’ai remporté la coupe nationale de côte d’ivoire contre le stade d’Abidjan. J’ai ensuite été le promoteur du tournoi sportif Salamé, du festival du sport collectif à Abengourou, co-fondateur de la téléphonie Commium-KOZ. J’ai contribué, sans me vanter, à rehausser l’image de la culture ivoirienne pendant plus d’un quinquennat, notamment au travers des émissions telles que variétoscope, podium, karaoké, etc… donc comprenez que c’est tout à fait logique que je tire de toutes ces expériences de la satisfaction. Il est donc temps que chacun comprenne que servir, c’est à tous les niveaux.
Vous avez récemment été élevé à la dignité d’officier dans l’Ordre du Mérite National de Côte d’Ivoire. De prime abord, qu’est-ce que cette distinction vous inspire ?
Recevoir une médaille est un plaisir personnel de reconnaissance d’autrui envers votre personne. Quand il s’agit de l’Etat de Côte d’Ivoire, c’est déjà une très grande reconnaissance. J’avais déjà reçu plusieurs médailles, dans l’ordre du mérite sportif, ensuite officier du mérite sportif, Officier et grand Officier. Je ne suis pas surpris de l’attention et de l’observation que le gouvernement tient envers certains citoyens par rapport à leur évolution. C’est la reconnaissance à un moment donné de ce que vous avez fait. Vous reconnaitre officiellement vous donne un élan particulier de savoir comment vous devrez vous comporter dans le futur et de continuer encore davantage dans la dynamique qui a contribué à cette distinction.
Quelles sont vos perspectives d’actions ?
Les perspectives sont bonnes. Nous allons continuer à redoubler d’efforts dans un certain nombre de choses et dans le cadre de l’association que nous dirigeons. Nous avons obligation de faire comprendre aux uns et aux autres que la vie, le vivre ensemble, c’est une obligation, le libre ensemble est un commandement et donc la liberté d’expression doit se tenir de manière respectueuse de part et d’autre. C’est pour cela que nous invitons les politiciens à comprendre qu’une compétition électorale, c’est être ensemble afin que le meilleur gagne et que le peuple ivoirien puisse être l’arbitre de celui qui doit être sur le podium. Les mécontentements existent partout dans le monde, à n’importe quelle élection. Les difficultés pour arriver à une élection correcte existent partout. Mais les négociations, le fait de se parler, est d’abord la première des victoires, c’est pour cela que la conférence de l’association se tiendra le 30 janvier 2020 prochain et aura à donner des conseils et son mot à dire quand à l’exemplarité de chacun d’entre nous.
Quel est le message que vous voudriez porter à l’attention des populations pour cette année ?
La nation ivoirienne est très mature, elle est assez complice et dans le même temps, elle est témoin de tout ce qui a pu se passer ces dernières années. La Côte d’Ivoire est le seul pays où, pratiquement, tout le monde se connait, où les liens de fraternité et de familiarité sont consolidés. Que vous soyez du Sud, du nord, de l’ouest de l’est, vous avez toujours un parent dans ces quatre coins du pays. On ne peut pas, après la crise que nous avons vécue, retomber dans une autre crise sociale. Nous croyons, par ces mots, ne pas être dans des pensées de négativité vis-à-vis de notre pays et de nos concitoyens.