Mise en liberté provisoire de Gbagbo : la décision ne sera pas connue aujourd’hui
Par Jean Levry – Afriquematin
L’audience de ce jeudi 13 décembre 2018 est beaucoup attendue par les partisans de l’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo. Ils espèrent que la liberté provisoire sera prononcée à son endroit après plus de 7 ans de détention préventive. Mais, ils devront encore s’armer de patience car, selon des sources bien introduites et sur place à la Haye, la décision des juges de la Première chambre de la Cour pénale internationale (CPI) ne sera pas connue aujourd’hui. Ci-dessous les précisons de notre source sur place à la Haye.
« L’audience de ce jour dans le procès Gbagbo vise pour la Chambre de Première instance à se prononcer sur le maintien en détention ou les conditions de mise en liberté provisoire des accusés. A huis clos, toutes les parties seront entendues. Sauf action contraire de la Chambre, la décision ne sera pas connue aujourd’hui. La Chambre se réunira et rendra sa décision « en temps opportun ». La question de l’acquittement sauf action contraire et exceptionnelle de la Chambre ne sera pas débattue aujourd’hui. La Chambre examine périodiquement la question de maintien en détention des accusés selon son fonctionnement. Si elle décide d’accorder la liberté provisoire à Laurent Gbagbo il devra demeurer dans un lieu suffisamment proche de La Haye (Belgique, France, Hollande) pour garantir sa comparution chaque fois que cela sera nécessaire. Le pays d’accueil doit donner son accord avant toute arrivée de l’accusé. En somme, sauf décision contraire de la Chambre, aucune nouvelle ne devrait parvenir ce jour de La Haye. Il faut par ailleurs rappeler qu’un juge a émis une opinion dissidente quant à la tenue de cette audience estimant que la question à trancher est celle de l’acquittement ou non et non le sujet de la liberté provisoire. En outre, seul un acquittement peut conduire à un retour de Laurent Gbagbo en terre ivoirienne. », précise notre source.
Gbagbo lui-même affiche son optimisme quant au triomphe de la vérité et de la justice dans son procès, estimant que ses avocats ont fait le travail.
« Mes avocats ont su retourner complètement la situation. Mes adversaires croyaient avoir gagné et avoir utilisé la Cour pénale internationale à leur profit. Il apparaît désormais qu’ils ont tout à perdre à un procès. Parce qu’un procès révélera la vérité. Ils sont coincés. C’est là l’un des grands mérites d’Emmanuel Altit et de son équipe, avoir compris immédiatement quelle avait été la réalité sur le terrain et être parvenus à la donner à voir aux juges. Ils ont détruit la preuve du procureur. Désormais, tout le monde sait que les éléments présentés par le procureur au soutien de ses allégations ne résistent pas à l’analyse. Enfin, ils ont montré le parti pris du procureur qui va avec le vent que soufflent les grandes puissances», affirme-t-il dans son livre « Libre. Pour la vérité et la justice » à paraitre chez les éditions Max Milo) dont le journal Jeune Afrique a publié de large extrait.