Elections présidentielles/Jusqu’où ira Jean-Louis Billon?
Par Dr François Konan*
Les élections présidentielles sont des scrutins où les citoyens d’un pays choisissent leur président. En Côte ‘Ivoire, ces élections auront lieu au mois d’Octobre 2025 et les intentions de candidatures se font sentir. Jean-Louis Billon affirme avoir été adoubé par l’ancien chef d’Etat, feu le président Henri Konan Bédié, président du Pdci-Rda jusqu’à sa mort. Est-il sincère dans sa démarche avec sa formation politique dont il prétend être un militant ?
« Depuis 2018, j’étais programmé pour l’élection présidentielle de 2020. C’est Henri Konan Bédié qui m’avait demandé de me retirer à l’époque, pour qu’il puisse affronter lui-même Alassane Ouattara. Je lui ai laissé la place, mais à peine cette élection passée, j’ai réaffirmé ma candidature pour 2025. » avait-t-il affirmé dans un journal de la place.
Sauf que celui qui a toujours lorgné le fauteuil présidentiel n’a jamais joint ses ambitions à ses actions sur le terrain. Qu’a-t-il apporté aux militants de son parti, le Pdci Rda, et à la Côte d’Ivoire ? Est-ce que le plus gros employeur de Côte d’Ivoire a une seule fois ouvert les portes de ses entreprises aux militants de son parti ?
Est-ce que Billon, reconnu comme l’un des milliardaires de Côte d’Ivoire, a pu financer le Pdci Rda, comme il se devrait ? Après Henri Konan Bédié, c’est plutôt Tidjane Thiam qui est en train de donner un souffle de jouvence financière à son parti.
Où était Billon lorsqu’aux différentes élections (1995 ; 2000, 2010, 2015, 2020), les militants devraient se mobiliser pour conduire leur parti à la victoire ? Depuis qu’il est entré sur la scène politique, que pouvons-nous retenir des actes de celui qui prétend être capable d’apporter à son parti le saint Graal, c’est-à-dire le pouvoir d’Etat ? Rien.
Un homme instable et inconséquent
Normal, puisque cet homme est fortement caractérisé par son instabilité politique. D’abord en 2001, il se fait élire à la mairie de Dabakala sans étiquette. On devine aisément que c’est en sourdine que le RDR lui a donné la mairie de Dabakala, une zone qui a toujours été sous influence du parti d’Alassane Ouattara.
C’est naturellement et sans surprise que Jean-Louis Billon a été élu en 2013 président du Conseil régional, sous la bannière du RDR. L’idylle semblait parfaite entre le parti d’Alassane Ouattara, devenu plus tard Rhdp, et Billon tant que ce dernier y trouvait son compte.
D’ailleurs ; avant cela, en 2004, la décision du président Laurent Gbagbo d’octroyer le premier terminal à conteneurs du port d’Abidjan au groupe Bolloré et non à une des entreprises de Billon provoque la rupture avec celui-ci.
Opposant à Laurent Gbagbo, désormais, il est exfiltré d’Abidjan dans des conditions rocambolesques par un commando de militaires français après avoir exhorté ses homologues entrepreneurs de ne pas effectuer le règlement de l’échéance fiscale du 15 décembre à un gouvernement qu’il considérait désormais sans légitimité depuis le scrutin présidentiel ayant donné la victoire à Alassane Ouattara.
Au mois de novembre 2012, il entre au gouvernement comme ministre du Commerce, de l’Artisanat et de la Promotion des PME jusqu’en janvier 2017, date à laquelle il quitte le gouvernement et se rapproche du Pdci-Rda et en devient le porte-parole.
Ce rapprochement déclenche la colère au sein du Rassemblement des républicains (Rdr). Le 12 juillet 2017, il est suspendu de ses fonctions de président du Conseil régional du Hambol à la suite d’une décision du Conseil des ministres qui argue qu’il avait été élu sous la bannière du Rdr.
En fait, Jean Louis-Billon est un joueur et un très mauvais perdant. Il est comparable aux individus qui sont les meilleurs joueurs sur le banc de touche, mais de piètres praticiens sur le terrain.
*Enseignant-chercheur, journaliste consultant