Djéhoué Antoinette, Chef d’antenne de l’INFAS Daloa : « Que les autorités nous aident à Construire un véritable institut digne de ses ambitions et de sa renommée ». 

Entretien réalisé par Hermann Adepo/afriquematin.net

En marge de la cérémonie de port de blouse que l’antenne de l’Institut National de Formation des  Agents de Santé (INFAS) de Daloa  s’apprête à organiser  du vendredi 20 au samedi 21 septembre 2019, Nous avons tendu le micro à sa première représentante. Des objectifs de ladite cérémonie à l’appel d’aide aux autorités étatiques et politiques quant à la construction d’un établissement  digne de renom en passant par le fonctionnement de cette structure, Djehoué Antoinette s’est voulue très explicite. Entretien.

Depuis combien de temps tenez-vous  les rênes de cet établissement ?

Il faut dire que l’antenne de l’INFAS a ouvert ses portes en 2014 ou j’étais coordinatrice des études et depuis le 20 décembre 2016,  j’ai été nommée chef d’antenne.

 Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur cette cérémonie de port de Blouse que l’institut, ici à Daloa, organise  depuis bientôt six ans ?

Effectivement, cela est une cérémonie traditionnelle que nous organisons pour habiller les étudiants qui débutent  leurs stages. L’INFAS est un établissement par excellence de formation des agents de santé, et comme vous le savez, pour donner des soins de santé à une personne, il faudra être formé et diplômé. A ce niveau on a deux couleurs de blouse : l’une de couleur blanche pour les infirmiers et la  rose pour les sages-femmes. La particularité est le fait que le port de blouse est solennel parce que la blouse en elle-même, est sacrée. Voilà pourquoi nous la faisons en présence de nos dirigeants, des autorités et des parents au cours d’une cérémonie publique. Prescrire des soins de santé à une personne n’est pas chose  qui doive se faire au  hasard. C’est pourquoi, au sein de  l’établissement,  les étudiants sont formés d’abord  théoriquement, ce qui constitue la première étape, puis la  deuxième est consacrée au stage pratique sur le terrain, stage déjà entamé à l’institut.  C’est donc à ce niveau que les étudiants portent la blouse, et ce passage,  nous le faisons de manière officielle et publique.

 Quelle  image voulez-vous que l’on garde de cette cérémonie ?

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C’est une image d’excellence mais surtout un appel dans lequel  les autorités et les partenaires  doivent se sentir  interpelées pour leur contribution à la formation de l’excellence à laquelle nous nous attelons depuis toujours, la qualité des soins de santé de toute la population étant engagée.

Parlez-nous de vos attentes véritables ?

Pour rappel, nous tenons à ce que tous sachent  qu’ici à Daloa, les infrastructures n’ont pas précédées l’établissement. C’est plutôt le contraire.    Dans le cadre de la décentralisation de la formation des agents de santé, le haut-Sassandra tenait une place choix pour recevoir l’établissement. Du CBCG où nous déposions pour la première fois nos valises, en passant par la fonction publique sous l’aide du préfet Brou Kouamé jusqu’à  ce local que nous louons avec un personnel dévoué et mobilisé, Cela n’a toujours pas été facile. Pour nous, cette cérémonie est une occasion pour démontrer notre engagement, notre abnégation et le sacrifice que nous sommes prêt à faire pour cet établissement. A l’occasion je voudrais dire mes remerciements à tous les membres du CBCG de la ville, au préfet d’alors,  Brou kouamé pour leur soutien à une époque très  difficile pour l’institut Daloa.

De 2014 à 2016 vous avez occupé le poste de coordinatrice en assumant aussi  l’intérim de chef d’antenne.

Comme je le disais tantôt, il n’y avait pas d’infrastructure et le chef d’antenne nommé en son temps, dirigeait dans le même temps un autre établissement à Abidjan. Il faut dire que le rôle de chef d’antenne est plus ’administratif  tandis  que celui de coordonnateur des études fait, lui,  référence à l’aspect académique. Et je vous assure que combiner ces deux choses n’est pas facile parce qu’à cette époque, il n’y avait pas de véhicules de liaison et les enseignants étaient en nombre insuffisant.

Dans nos investigations auprès de vos étudiants, il est unanimement ressorti que vous êtes une personne  rigoureuse, sociable mais avec une marge de sévérité tout de même. Comment expliquez-vous cela ?

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(Rire) les étudiants que vous voyez sont comme nos enfants et nous sommes contraint de jouer le rôle de parents. Pour ma part je m’atèle à leurs faire prendre conscience de certaines choses. Il faut qu’ils sachent que le pays a besoin d’eux. Il ne faut surtout pas être distrait quand les choses doivent être prises au sérieux  parce que notre métier est très complexe et  implique beaucoup de délicatesses. C’est pourquoi, il est de mon devoir d’observer ses deux principes.

Nous avons aussi fait le constat que vos étudiants sont pleinement engagés dans les choses culturelles (danse, chant, théâtre). Que pouvez-vous nous dire à ce sujet ?

L’INFAS est une institution de santé et on s’est  dit que ceux qui y viennent  ont déjà certaines  aptitudes culturelles en eux. C’est la raison pour laquelle nous avons un module en notre sein appelé santé-sport. C’est même dans cette veine que nos étudiants ont présenté une scène de théâtre à wozo-santé et ont remporté deux trophées et six médailles à la grande surprise des spectateurs.

Avez-vous un dernier appel à lancer ?

Merci  pour l’occasion que vous m’avez offert, au travers de la tribune d Afriquematin, pour faire passer ce  message. Je voudrais dire merci particulièrement à mon supérieur hiérarchique, Mme le professeur Melaine N’dratz épouse Sanogo qui m’a fait confiance en me nommant à la tête de cet établissement. En outre, le réitère ma gratitude au gouvernement et à tous ceux qui nous ont aidés dans cette longue traversée. L’INFAS est une grande école de formation théorique et pratique des agents de santés. C’est pourquoi, mon appel va  particulièrement à l’endroit des autorités, cadres, chefs de services et  élus de la région afin qu’ils nous aident à construire un véritable institut digne de ses ambitions et de sa  renommée.