Distinction/Ces présidents Africains qui sortent de l’ordinaire

Bien avant Idriss Déby, de nombreux dirigeants africains se sont vus donnés le titre de maréchal ou des statuts de dirigeants à vie.

Depuis ce 11 août, date marquant le 60ème anniversaire de l’indépendance de la république du Tchad, le président Idriss Déby Itno est devenu officiellement maréchal. Il s’agit du grade militaire le plus élevé dans l’armée de ce pays d’Afrique centrale qui a connu une succession de rébellions, d’insurrections et de coups d’Etat souvent sanglants.

Le Field Marshal, Idi Amin Dada de l’Ouganda

Ce passage de général à maréchal fait suite à une lutte quasi personnelle qu’Idriss Déby mène contre les combattants djihadistes à partir, de son pays, le Tchad, au Niger et plus largement dans la bande sahélienne. Celui  qui a passé plus d’un quart de siècle au pouvoir est largement considéré comme l’une des personnalités les plus influentes et les plus compétentes dans le domaine militaire dans la région. L’homme n’est pourtant pas le premier sur le continent à être élevé à ce rang même si dans son cas, son parti estime qu’il reçoit ce grade militaire en qualité de héros.

En plus du nouvel Empereur tchadien  d’autres  dirigeants africains qui atteint ce grade militaire ou un rang quasi équivalent soit en se déclarant le titre eux-mêmes, soit en se faisant accorder leur statut par le parlement de leur pays. Au nombre de ceux-ci figurent  l’Ougandais Idi Amin Dada qui après avoir  renversé le gouvernement du premier président élu du pays, Milton Obote, il devient président de l’Ouganda en 1971 et dirige le pays pendant huit ans.

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Le maréchal Moboutou Sésé Seko du Zaïre

En 1979, Amin Dada est forcé de fuir la capitale ougandaise sous la pression de l’armée de libération nationale de l’Ouganda. Il va trouver refuge en Arabie Saoudite, où il meurt en 2003. Il s’est donné le titre de Field Marshal, grade à cinq étoiles le plus élevé dans l’armée ougandaise et de président à vie en 1975.

Il y a eu Joseph Désiré Mobutu alias  Mobutu Sese Seko  Kuku Ngbendu Wa Za Banga, le nom qu’il s’est attribué  en 1971. Ce dernier a dirigé d’une main de fer le Zaïre (actuelle République démocratique du Congo). C’est lui qui va rebaptiser le Congo Belge devenu Congo-Kinshasa en Zaïre au même titre que la monnaie du pays et son principal fleuve. A la suite d’un coup d’Etat, il arrive au pouvoir le 24 novembre 1965 et s’impose par la force des armes et l’instauration d’un parti unique en 1982. La même année, il devient donc maréchal-président du Mouvement populaire de la Révolution, seul parti politique autorisé dans le pays.

Le Maréchal Mohamed Hussein Tantawi de l’Egypte

Vient ensuite le maréchal au pays des pharaons Mohamed Hussein Tantawi, devenu président de l’Égypte après le renversement du président Moubarak le 11 février 2011 et s’est retiré du pouvoir le 30 juin 2012.

Pendant plus de  cinq (50) ans, il a participé aux grandes guerres égyptiennes, dont celles face à Israël, et c’est là qu’il a obtenu le grade de maréchal. En 1991, à la suite de l’occupation du Koweït par l’Irak, il a fait partie des forces de la coalition lors de la première guerre du Golfe. Il a reçu des diplômes honorifiques d’Égypte, du Koweït et d’Arabie Saoudite.

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La même année, il a été nommé ministre de la défense de l’Égypte et commandant en chef des forces armées égyptiennes de 1991 à 2012. Mohamed Tantawi a la réputation d’avoir évité toute infiltration de l’armée par les Frères musulmans.

Le Maréchal Jean Bédel Bokassa de la République centrafricaine.

En janvier 1962, Bokassa quitte le contingent français et rejoint l’armée de la République centrafricaine (RCA) -t en tant que colonel, conseiller militaire, puis chef d’état-major en 1964. Fort de cette posture à la tête de l’armée, il renverse son cousin et premier président de la République centrafricaine David Dacko et dirige le pays entre 1966 et 1976.

Il s’est déclaré président à vie en 1972, maréchal en 1974 et empereur de la République centrafricaine de 1976 à 1979 faisant changer le nom du pays en « Empire centrafricain ». L’empereur à vie a été largement critiqué pour son rôle dans le massacre de 100 écoliers, qui a conduit à son éviction par les forces françaises.

Après des années d’exil, il est retourné en République centrafricaine en 1980, a plaidé coupable aux accusations portées contre lui et a été condamné à la prison à vie. Il a été libéré en 1993 après avoir purgé une peine réduite, et est décédé en novembre 1996 d’une crise cardiaque. A l’occasion du 50ème anniversaire de l’indépendance du pays en 2003, il  a été gracié.

Source : bbc.com/afrique (Le titre est de la rédaction)