Diana Ronsin : Une femme à plusieurs facettes.

Une femme au service de l’humanité.

Par Justin Kassy

Rentrée au pays après plusieurs années dans l’hôtellerie en France, Diana Ronsin décide de se rendre utile, en mettant son expertise dans ce secteur et en permettant à la mode, à son sens, de s’extérioriser.  Elle était la Présidente des Commerçants d’Abidjan MALL de 2016 à 2018. Elle est aujourd’hui secrétaire Générale de l’AFO (Africa Fashion Organizers) qui représente l’association des promoteurs d’événements de mode . Découvrons cette Ivoirienne de Tiapoum de plusieurs facettes.

*Qu’est-ce pour vous la mode ?

La mode pour moi, c’est ce qui rend une personne élégante. La mode détermine la personne avec qui on est….   C’est sur cette base que j’ai créé « Diana’s Concept » il y a quelques années. « Diana’s  Concept », c’est en fait la maison des Créateurs Africains. Je coache des jeunes Créateurs. On entend par jeunes Créateurs dans notre jargon, les Créateurs qui ne sont pas connus. Ces jeunes-là, il y en a en quantité en Côte d’Ivoire et dans toute l’Afrique de l’Ouest. La Maison des Créateurs Africains de « Diana’s Concept » a pour but de coacher certains Créateurs. Je peux les aider dans le management, leur donner des conseils dans le design. Comme une mère, je les coache aussi en leur donnant des conseils, par exemple, se faire déclarer,  faire déclarer leur entreprise, s’inscrire à la CNPS ; c’est très important pour la retraite. J’ai des gens que je coache en Côte d’Ivoire. Je les cite pêle-mêle : Anna Kra de Empreinte Collection, Palyn Kouadio de MP by EThnic et Kevin Patrick Koudou de Djimit Création… Il faut dire qu’il y a environ une vingtaine de Créateurs dans ma boutique qui expose les dons de toute l’Afrique : Côte d’Ivoire, Sénégal, Bénin, Togo, Cameroun. Il y a même des objets d’Art africain de Madagascar.

Comment vous est venue l’idée ?

 Il faut dire qu’à l’âge de seize ans, j’étais mannequin de Chris Seydou (paix à son âme). C’est lui qui m’a découverte. Ma mère n’aimait pas trop ce milieu. Elle m’a dirigée vers des études de gestion. Aujourd’hui, je suis revenue à mes amours.

*Quand on regarde votre cursus, on se rend compte que vous êtes non seulement une tête bien faite, mais aussi bien pleine. Vous avez une Licence 3. Gestion des ressources humaines/ Administration du personnel général. Une Licence 2, Inspectorat Commercial. Vous maîtrisez la langue française, Anglaise, et n’ignorez pas l’Allemand et l’Espagnol !

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Oui ! On peut le dire ainsi. Puisque j’ai plusieurs cordes à mon arc. Ces dix dernières années, j’étais dans un grand groupe français de l’hôtellerie. J’ai travaillé en France dans le 8ème. Je suis rentrée au pays il y’a quelques années. Je fais la consultance hôtelière. Lorsque des gens ouvrent des Résidences, ils me font appel. Je recrute le personnel, et les forme. Je m’occupe du management de l’hôtel, le temps de lui permettre d’atteindre sa vitesse de croisière. Après des contrats saisonniers de 6 à 9 mois.

*Revenons à la mode. Comment trouvez-vous les jeunes que vous coachez?

Aujourd’hui, on a les réseaux sociaux. Je fais une recherche. Quand il y a des produits qui me plaisent, je contacte le Créateur. Il y a aussi des jeunes que je rencontre lors des exposition-vente à Abidjan. Par exemple, j’ai fait le Salon du Sitha il  y a quelques années. J’ai fait pour les 50èmes journées annuelles de la Bad. La Bad m’a offert gracieusement deux grands stands. Un, où j’ai fait tout ce qui est de la décoration intérieure, et l’autre, tout ce qui est vêtements- accessoires africains. Comme on le voit, ces jeunes, au risque de me répéter, je les rencontre lors des exposition-vente, sur les réseaux sociaux, ou simplement de bouche à oreilles.

*Comment trouvez-vous ces jeunes –là ?

Ce qu’il faut savoir, c’est que nos jeunes sont hyper talentueux. Ce qui leur fait défaut aujourd’hui, ce sont les moyens financiers. Ils travaillent des fois à domicile, font du porte-à- porte. C’est pour quoi, lorsque j’ai ouvert ma Boutique, je me suis dit, pourquoi ne pas les regrouper au sein d’une Maison ? C’est à partir de là qu’est née « Diana Concept ». Je suis la propriétaire de la Boutique. Toutes les charges me reviennent. Ils déposent leurs articles. Je les vends et à la fin du mois, on fait les comptes. Je prends un petit pourcentage. Voilà comment l’idée m’est venue d’aider ces jeunes Créateurs.

*On peut dire qu’indirectement, vous faites du social ?

 Oui ! Quelque part. Ça c’est inné. C’est de ma famille. Ma mère était Infirmière Sage-femme. Elle travaillait aussi au service de Gynécologie au CHU de Cocody. Elle a aidé beaucoup de femmes à accoucher. Je crois que ce don du social me vient d’elle.

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*Qu’attendez-vous de ces jeunes ?

Je n’attends rien de personne. C’est ma philosophie. Quand j’ai envie de faire du bien, je le fais et puis j’avance. Je pense que Dieu me le rendra ou le rendra à mes enfants.  C’est ma façon de voir les choses. Mais je veux dire que ça se passe très bien. Avec ces jeunes Créateurs, je n’ai aucun problème, aucun souci. Tout se passe comme sur des roulettes.Diana Ronsin

* « Diana’s  Concept » ! Quelle ambition ?

J’aimerais que « Diana’s concept » s’étende au Togo, Bénin.  J’y travaille. Seulement, il me faut trouver des partenaires fiables, sérieux. Parce que  c’est une affaire de gros sous. C’est un projet à long terme. Jusque-là, je travaille avec mes propres fonds. Je n’ai eu aucune aide d’aucun organisme. Mais je n’ai fait encore aucune demande d’aide. Je crois que je vais être obligé de le faire. Parce que le concept commence à grandir, à prendre de l’envol. Je souhaiterais être dans toute l’Afrique un jour. Mais je dois commencer par l’Afrique de l’Ouest avant d’aller ailleurs.

*Quels sont vos rapports avec les grands noms de la mode en Côte d’Ivoire ?

Une femme de la mode dont je tairai le nom m’a permis, en tant que propriétaire d’une boutique, de faire un défilé de mode, puisque je suis une Créatrice, je fais des pochettes pour dames et des chemises- hommes avec du pagne et des tissus européens. La Création, je ne l’ai apprise de nulle part. C’est inné. Quand j’étais jeune, je faisais déjà des bijoux –fantaisies, je sais faire les montages de bijoux-fantaisies. J’ai toujours été douée. Je suis très manuelle. A preuve ! Je couds mes vêtements. Je me coiffe moi-même.

*Vous dirigez une Association ?

Oui ! Elle s’appelle : « Association Ronsin Marie-Thérèse et Jean-Claude ». Marie-Thérèse, c’est le nom de ma mère. Jean-Claude, le nom de mon père. Mon père était Breton Martiniquais. Ma mère, elle est Ivoirienne. C’est une Apollonienne de Tiapoum. Elle aidait beaucoup les gens. A l’époque, c’était du social, ce n’était pas bien organisé. J’ai souhaité, à son décès en 2006, pour sauvegarder sa mémoire, de le faire de manière plus structurée. C’est pourquoi, j’ai créé l’Association avec mon petit frère, Fabrice Danhos et mon fils, Cédric.

*Comment fonctionne-t-elle ?

On a un Secrétaire général qui est Français et vit en France. L’Association est déclarée en France. On a des dons des Etats Unis et de la France. Le secrétaire général s’en charge. Il les ramène en Côte d’Ivoire et nous, on les redistribue. C’est ainsi qu’on a fait des dons au Centre Don Orion de Bonoua, des vêtements à Adzopé, des dons au lycée des jeunes filles de Bingerville. Chaque année, j’organise un tournoi de football, ou c’est un tournoi féminin et masculin. Ça nous permet justement d’avoir des fonds lors de ce tournoi. Avec ces fonds, on peut acheter du matériel et le distribuer. C’est surtout pour aider les femmes et les enfants démunis. Il faut dire qu’il  y a beaucoup de souffrances en Côte d’Ivoire. Quand on va vers les gens, nous sommes les bienvenus, puisqu’on offre. On ne demande rien aux gens.

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*Que comptez-vous organiser prochainement ?

 On va faire une équipe. Puisque je suis dans la mode depuis des années. J’ai décidé de faire une rencontre d’équipe. Ce sera par exemple les gens de la mode contre des jeunes qui vont faire un tournoi.

*On peut parler maintenant d’hôtellerie ?

En effet !  Depuis mon jeune âge, j’ai toujours aimé tout ce qui est événementiel. Chez moi, quand il y avait des anniversaires, on m’appelait pour les organiser. Pareil aussi pour les baptêmes, les mariages. J’ai apporté  ma modeste contribution à une grande association de la place « Servir », dirigée par l’épouse du Président Henri Konan Bédié. J’ai beaucoup aidé dans le domaine de tout ce qui est art de la table. C’est dire que j’ai toujours aimé ça. En France, j’ai décidé de travailler dans le groupe « ACCOR » dans le 8ème, où j’ai commencé vraiment au bas de l’échelle. J’ai frotté la serpillière au sol, servi des gens à table, j’ai été Assistante-Maître d’hôtel, ensuite Maître d’hôtel. Quand je suis rentrée, j’ai aussi fait de petits contrats de consultance, où j’aide les gens qui ouvrent des nouvelles Résidences hôtelières à Abidjan. Je leur montre comment se passe le management, le recrutement et la formation du personnel.

*On ne peut pas parler de l’hôtellerie et occulter le tourisme ?

Tout à fait ! Ma Boutique « Diana  concept » et l’hôtellerie, tout ça se rejoint quelque part.

Un projet ?

On verra ce que demain nous réserve.