Crise de succession dans le royaume baoulé/ « La noblesse qui est l’épine dorsale du wawlé, beaucoup s’en sont délestés … ».
Par Vincent Kongo Koffi*
La reconnaissance du 12 ème Roi des Baoulés, Ôtimi Kassi Anvo, intronisé le 28 mars 2019, a engendré des agitations au sein de la communauté Baoulé. Bien que la cérémonie d’intronisation ait respecté les rites traditionnels, malheureusement des esprits malins contestent sa légitimité. Un fils digne de Sakassou apporte des éclairages sur la légalité coutumière du Roi.
Quand on se donne des règles, il faut les respecter. La loi a un caractère impersonnel et général ; dès lors, elle s’applique à tous avec la même rigueur. Personne n’est au-dessus de la loi. Malheureusement, dans une société débridée aux mœurs légères, certains ne se sentent pas concernés par les règles et veulent imposer leurs lubies et fantasmes au corpus social. Mais les hors-la-loi ne nous la feront pas à l’envers car force reste à la loi. Dans le droit coutumier Baoulé relatif à l’accession au trône, les règles suivantes sont de mise.
La dévolution matrilinéaire.
Ce système est usité par le royaume Baoulé afin de préserver le »Wlén’gbi osu » ou la lignée royale. Ôtimi Kassi Anvo est le fils de Mo Tanouh sœur du défunt roi Kouakou Anougblé 3 (critère validé).
– Le message d’adieu au défunt roi.
Rituel de la poudre d’or dévolu exclusivement au prince héritier, a été exécuté par Ôtimi Kassi Anvo (critère validé).
– Intronisation dans le bois sacré.
Le 28 mars 2019, Ôtimi Kassi Anvo est intronisé dans le bois sacré par les gardiens du trône (Djèfouès) à l’abri des regards. Il y prête le serment sur l’honneur, puis est présenté au petit matin aux dignitaires du royaume. (Critère validé).
– Mandat à durée indéterminée (clause libératoire : le décès)
Seule la mort peut soustraire le souverain à ses charges royales. Ôtimi Kassi Anvo est bel et bien vivant et ne peut donc être remplacé (fin du débat).
* Dans le respect des dispositions républicaines, L’administration en a été informée par courrier en date du 21 avril 2019, signé de Nanan Kouadio Kouassi, chef de walèbo village, chef de terre.
Tout a été respecté. Voilà pourquoi je défends Ôtimi Kassi Anvo
Pour la pérennité de nos valeurs
Je ne me vois pas expliquer à mes enfants comment enfreindre les règles en société pour se faire une place aux forceps. On m’a appris la valeur du travail pour réussir. Quel exemple est-ce que je donnerais, si je portais les grelots discordants des fossoyeurs de nos us, coutumes et valeurs ? La noblesse qui est l’épine dorsale du wawlé, beaucoup s’en sont délestés pour être des invertébrés rampant dans la poussière pour de l’argent. Non, nous ne sommes pas des reptiliens, nous sommes des hommes, nous sommes des hommes d’honneur. Notre intégrité n’est pas négociable. Voilà pourquoi je défends Ôtimi Kassi Anvo.
Pour la préservation de notre identité
Faux et usage de faux sur notre identité commune, sur le visage que nos aïeux ont donné à nos racines. Voilà ce qui est en cours avec le circus tour à Sakassou. Je ne permettrai à personne, même pas à Jupiter de tronquer mon identité. Je suis un wawlé, un noble. Je ne serai jamais le Marchepieds d’aventuriers cherchant un tremplin pour se hisser au sommet de la bêtise dans un désordre organisé. Je n’avaliserai jamais une imposture d’une tête ornée qui veut se faire passer pour la tête Couronnée. Le couvre-chef de l’honneur reconnaît le couvre-chef du roi. Voilà pourquoi je défends Ôtimi Kassi Anvo
De tout ce qui précède, Ôtimi Kassi Anvo est légitime car il a le cachet de la légalité constitutionnelle du droit coutumier des wawlé relatif à l’accession au trône, mais jouit aussi de l’onction populaire. Par conséquent, j’opposerai ma plume, mon verbe, mon énergie, ma détermination…ma dignité à tout renégat et à tout postulat contraire.
*Fils de Sakassou