Boulevard Nangui Abrogoua/Ce déguerpissement pourrait-il constituer une solution durable ?
Par Haidmond Kaunan/afriquematin.net
Depuis le dimanche 25 août 2019, le maire Farikou Soumahoro et son conseil municipal viennent de procéder à l’opération de déguerpissement des commerçants qui occupent la chaussée du Boulevard Nangui Abrogoua.
Pour mémoire, en 2011, il a été donné de constater la libération totale de cette voie, malheureusement en si peu de temps après, la chienlit s’était réinstallé et les commerçants ont recolonisé les sites déguerpis. Face à cet état de fait, l’ex-maire, Youssouf Sylla et son conseil étaient restés impuissants.
Il faut le dire, les commerçants qui occupent anarchiquement la chaussée du Boulevard Nangui Abrogoua et ses abords ont la peau dure. Cependant, à l’avènement du pouvoir en place, le retour à l’ordre avait été envisagé. Le colonel Koné Zakaria, alors chef de la police militaire avait fait régner une discipline, qui n’a duré que sur une courte période avant que les commerçants ne reviennent à la charge, de plus belle.
En son temps, le maire Youssouf Sylla avait proposé une solution pour désengorger le boulevard Nangui Abrogoua. Il avait exhorté les commerçants à s’installer au nouveau marché d’Adjamé-Macaci, avec comme mesure d’accompagnement, un certain nombre d’exonérations fiscales et d’avantages. Notamment l’installation durant douze mois sans payer de taxes municipales et sans verser ni de caution ni de frais de location d’espace.
Cette anarchie, selon des sources bien informées, prospère pour la simple raison que des agents de la mairie profiteraient de ce désordre pour se servir en utilisant les recettes collectées auprès de ces commerçants hors-la-loi à des fins personnelles.
Pour cette belle initiative, qui est à saluer, ils ont aussi permis la désobstruction des espaces anarchiques aux abords de cette voie qui relie la commune d’Adjamé à celle du Plateau
Les populations ivoiriennes en général et celles d’Adjamé en particulier s’interrogent-elles si cette action de déguerpissement pourrait-elle constituer une solution durable ?