Côte d’Ivoire-Situation sécuritaire /Les populations indignées

Par Sérikpa Djeckou De Sylva /afriquematin.net

Mis en ligne :19/01/2022- Depuis quelques semaines, des gendarmes en service sont attaqués par des bandes armées dans la partie au Nord-Est de la Côte d’Ivoire, notamment Touba, Bondoukou. Des éléments de la Gendarmerie en mission commandée y ont perdu la vie, une situation qui inquiète les populations ivoiriennes.

Ce mardi 18 janvier 2022, à la « une » de certains quotidiens Ivoiriens, les nouvelles ne sont pas bonnes.  La gendarmerie de Touba est en deuil. Un élément de l’escadron mobile a perdu la vie, le 16 janvier. Selon les informations qui nous reviennent, ce membre de la maréchaussée a été froidement abattu par des braqueurs surpris en pleine opération. Et de préciser que les faits se sont produits à Ouaninou, dans la région du Bafing.

Selon Kouadio Nguessan Jules, qui commente l’information, la mine serrée, debout devant le vendeur des journaux à Yopougon-Siporex, atteste que « c’est de retour du marché hebdomadaire à Ouaninou que des populations étaient en train d’être dépouillées par des braqueurs armées. Deux éléments de l’escadron de la gendarmerie, en service commandé dans la zone, surprennent les malfrats. Ceux-ci sans hésiter, tirent sur les forces de l’ordre. Un élément des forces de l’ordre est blessé mortellement ». Un fait que déplore Touré Mohamed, « on constate que nos forces de l’ordre sont assassinés de plus en plus au Nord de notre pays. Cette situation commence à nous inquiéter », commente-il.

A Bondoukou, sur l’axe Bondoukou-Bouna, le 14 janvier 2022, deux éléments de la Gendarmerie ont été également attaqués. Il s’agit des Mdl Aubin Koulahi, tué sur le champs et Armel Dadié. « En une semaine, voici des gendarmes qui perdent la vie avec ces braquages, cette situation nous inquiète véritablement. Nous sommes des Ivoiriens et quand l’insécurité est grandissante comme ça, on sait ce que ça donne », fait remarquer Touré Moussa, opérateur économique de son état, affirmant « qu’une attaque similaire avait eu lieu à Kolobougou, localité frontalière du Burkina Faso, dans le département de Téhini, où un poste de gendarmerie avait été criblé de balles par des individus pas identifiés. Un gendarme avait été tué, un autre blessé ».

A Cocody Saint-Jean où nous nous rendons, c’est la même inquiétude. Marie-Laure Kouadio, assise dans un bistro tient « un quotidien en main. A la « Une » : « Situation sécuritaire ; en colère le commandant supérieur de la gendarmerie met sévèrement en garde ». Un titre qui l’inquiète. « Quand il y a des attaques des corps habillés, ce n’est pas un bon signe », averti-t-elle.

Une inquiétude reprise par sa collègue Fanta Doumabia, « que les gens aient pitié de nous. On n’a pas encore fini de pleurer les militaires tués à Kafalo », implore-t-elle.

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En effet, le nord-est de la Côte d’Ivoire a été plusieurs fois attaqué depuis 2020. Deux soldats et un gendarme avaient été tués le 12 juin 2021. Un engin avait fait exploser leur véhicule lors de leur passage dans la région de Téhini.

Le 29 mars, l’attaque de deux positions de l’armée avait fait trois morts parmi les soldats, à 80 km plus à l’ouest, à Kafolo et Kolobougou, près de la frontière du Burkina Faso. Sans oublier qu’en juin 2020, une attaque contre l’armée ivoirienne à Kafolo avait coûté la vie à quatorze (14) soldats. Alors vigilance pourrait-on dire.