CPI-Grand entretien avec  Carell Bohoui-Baclaud (2ème partie) : «L’enquête de la journaliste Leslie Varenne au sujet de l’histoire des femmes tuées à Abobo manque cruellement de crédibilité. En le disant ainsi, je suis même très gentil.»

Grands entretiens réalisés par Léon Saki, afriquematin.net et Anne-Sybille Saurin, letsgoafricanews.net

Carell Bohoui-Baclaud, Analyste-Consultant en Stratégie politique et sociale, Spécialiste en Communication, Infographiste (technicien de l’image), Ecrivain auteur de ‘’Tuerie des 07 femmes d’Abobo : Autopsie d’une histoire inventée’’ janvier 2018, Amazon.fr.’’

Vous avez affirmé dans la première partie de notre entretien  que ‘’La répression de la RTI’’, ‘’Le Massacre des femmes d’Abobo’’, ‘’Le bombardement du marché Siaka Koné d’Abobo’’ n’ont jamais eu lieu dans les faits. Sauf à travers des films de fictions, des photomontages et des faux récits qui les colportent. Pourtant en dehors des sources accusatrices, l’existence des faits est confortée par d’autres sources ayant effectué des investigations sur le terrain. Nullement l’existence de l’évènement des femmes d’Abobo, par exemple,  n’a été remise en cause. On peut citer la journaliste Leslie Varenne, l’auteure de ‘’Abobo, la guerre’’ dont l’enquête confirme les faits et disculpe la responsabilité de Laurent Gbagbo. Ne faites-vous pas fausse route dans la mesure où vous êtes finalement isolé, avec votre étude à prétendre le contraire depuis des années ?

J’ai eu une fois un bref échange avec l’auteure de ‘’Abobo la guerre’’en 2017. Dans nos échanges, je lui ai signifié que la ‘’Tuerie des femmes d’Abobo’’, n’avait pas existé dans la réalité sauf à travers les films de fiction, les photomontages et les faux témoignages qui la véhiculent. Et qu’elle aurait pu avoir été victime de manipulations de la part de ses interlocuteurs. Je lui ai aussi révélé que les films et les photographies de ce grand canular ont été conçus avant la date de la prétendue manifestation et tuerie de femmes attribuée  à la commune d’Abobo, le jeudi 03 mars 2011. Date à partir de laquelle ils ont été propagés.

Evidemment, sa position était contraire. Nous étions en opposition totale. Nos thèses sont aux antipodes, la sienne loin de la mienne, puisque son enquête confirme l’existence des faits prétendus le 03 mars 2011 et conclue à une manipulation pour faire porter la responsabilité de l’assassinat des femmes d’Abobo à l’ex-président. Elle a été sur le terrain, a rencontré des participants à la manifestation des femmes d’Abobo, des témoins dont elle a recueilli les témoignages vivants qui lui ont permis de produire son enquête. Je respecte son travail comme tout autre. Néanmoins pour être direct avec vous, cette enquête qui est une référence pour l’ex-président Laurent Gbagbo et ses partisans dans la mesure où elle le disculpe, manque cruellement de crédibilité. Et je doute fort que l’auteure maitrise véritablement son sujet. En le disant ainsi, je suis même très gentil pour ne pas dire plus.

Sur quoi vous vous basez pour remettre en cause l’enquête de la journaliste ?

Je vous en donne juste une petite illustration concrète tirée de l’un de ses travaux. Permettez-moi d’insister sur les explications pour bien faire comprendre ce que j’affirme.

Le 10 janvier 2017, la journaliste produit un article explicatif dans un genre de rapport sur le sujet. Sous le titre ‘’Retour sur la Tuerie des femmes d’Abobo’’, elle revient sur l’évènement avec une carte produite par elle en appui de sa démonstration. Dans sa carte approximative, l’auteure indique le lieu de la prétendue manifestation et tuerie des femmes d’Abobo, le rond-point Abobo-Anador, bien en profondeur à l’intérieur de la grande commune d’Abobo entre la Mairie d’Abobo  et le quartier Abobo-Avocatier. Un endroit où il n’existe pas et qui ne peut en aucun cas prêter à confusion, puisque le rond-point Abobo Anador est le principal carrefour du quartier Anador situé à l’entrée d’Abobo sur l’autoroute venant de la commune voisine Adjamé et traversant la commune d’Abobo. Et il est distant de plusieurs kilomètres du lieu indiqué par la journaliste-enquêtrice.

Le secteur Anador ou Abobo-Anador où se trouve le rond-point Abobo-Anador, est le premier ou dernier grand quartier de la vaste commune d’Abobo en entrant ou en sortant par la voie principale traversant toute la commune. Il se situe donc à la périphérie d’Abobo. Entrant dans cette commune par la voie principale venant d’Adjamé, on retrouve d’abord le secteur Abobo-Anador et son rond-point. Quelques kilomètres plus loin on trouve la mairie d’Abobo, après laquelle on retrouve plus loin le quartier Abobo-Avocatier. Or sur sa carte, l’auteure situe le Rond Abobo-Anandor donc le quartier ou le secteur Anador après la mairie d’Abobo, pratiquement à l’emplacement de la brigade de gendarmerie d’Abobo avant le grand quartier Abobo-Avocatier.

Le lieu de la manifestation et la tuerie des femmes d’Abobo, selon la journaliste-enquêtrice, est donc situé entre la Mairie d’Abobo et Abobo-Avocatier. Ce qui n’est pas du tout vrai et fausse systématiquement la base de son travail. L’inexactitude flagrante du prétendu théâtre des présumés faits, fausse par la même occasion l’histoire qu’elle raconte au sujet des femmes d’Abobo.

Peut-on connaître l’emplacement exact du lieu présumé de la manifestation et du crime, le rond-point Abobo-anador ?

Pour plus de détails, par l’autoroute principal en venant des communes d’Adjamé ou d’Attécoubé en direction d’Abobo et Anyama, il y’a le quartier Adjamé-Williamsville, puis l’université Nangui Abrogoua d’Abobo-Adjamé située à la limite entre les deux communes Adjamé et Abobo, et en face de laquelle se trouve l’usine filtisac. Ensuite nous avons le grand secteur ou quartier Anador dont le Rond point porte le nom, puis quelques  kilomètres  plus loin nous avons la mairie d’Abobo et son rond-point.  Environ un kilomètre et demi plus loin après la mairie, il y’a la brigade de gendarmerie d’Abobo située à un carrefour, puis après la gendarmerie se trouve le grand quartier Abobo-Avocatier, ensuite le sous-quartier Dépôt et enfin le quartier Abobo-PK 18 avant d’emprunter la voie qui mène directement à Anyama. Ce sont les principaux repères du boulevard en traversant la commune d’Abobo en direction d’Anyama, la banlieue située après Abobo.

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Sur la carte de la journaliste, le prétendu théâtre des faits est déplacé de son vrai site à l’entrée ou la sortie principale de la commune d’Abobo (selon la direction qu’on emprunte), et relocalisé de son site initial à plusieurs kilomètres à l’intérieur d’Abobo, dans un secteur où il n’existe pas et où la manifestation et la tuerie des femmes d’Abobo, selon la version officielle, ne s’est pas tenue.

Tous les détails que je viens de décrire ne figurent pas sur la carte de l’auteure, mais j’énonce ces principaux repères pour ceux qui connaissent bien la commune d’Abobo ou qui y vivent. Le rond-point Abobo-Anador, ou simplement le carrefour Anador, prétendu lieu de la manifestation et de la tuerie des femmes d’Abobo, ne se situe pas entre la mairie d’Abobo et le quartier Abobo-Avocatier. Ce sont deux secteurs qui se trouvent à plusieurs kilomètres d’Abobo-Anador et de son célèbre Rond-point, où les faits auraient eu lieu selon l’histoire officielle des femmes d’Abobo.

La carte produite par la journaliste-enquêtrice
La carte corrigée en y ajoutant comme repère la commune d’Adjamé pour
mieux présenter la position du Rond-point Abobo-Anador vis-à-vis de la
Mairie d’Abobo et du quartier Abobo-Avocatier.

Retrouver la carte sur le site de l’auteure Iveris à partir ce lien https://www.iveris.eu/list/etudes_et_rapports/235-cpi–autopsie-dun-naufrage-judiciaire/.

Que doit-on retenir finalement de l’enquête de la journaliste?

Ce qu’il faut retenir, indiquer le Rond-point Abobo-Anador de la sorte  revient à produire une carte indiquant le site du « Carrefour la vie » de Cocody à Abidjan,  dans le quartier de la Riviéria situé à plusieurs kilomètres du « Carrefour la vie » de Cocody. Ceci n’a pas de sens, et ne peut être le fait que d’une personne qui ne connait pas réellement Cocody et qui n’a jamais été au célèbre «carrefour la vie » qui est l’une des principales portes d’entrée et de sortie de l’immense commune de Cocody.

Pour faire plus simple, si l’auteure connaissait déjà la commune d’Abobo, puis le quartier ou le secteur Anador, elle ne situerait pas son principal carrefour, le Rond-point Abobo-Anador entre la Mairie d’Abobo et Abobo-Avocatier, pratiquement à plusieurs kilomètres hors de son emplacement exact.

Plus clairement le récit de la journaliste au sujet de l’histoire des femmes d’Abobo serait-il une fausse enquête ?

Sachez qu’un journaliste est un professionnel de l’information. Pour avoir passé plus d’une dizaine d’années dans le journalisme, il faut savoir qu’un journaliste ayant mené une enquête sérieuse sur un lieu ou un évènement précis, est sensé connaitre le lieu de l’évènement et sa situation géographique exacte. C’est une condition de base et ceci passe par deux approches. Soit il s’est rendu sur les lieux, soit il a recueilli des informations crédibles auprès de sources fiables sans y avoir été. Dans le cas contraire, son travail n’est pas crédible.

Il est bon de savoir d’une part, qu’on ne peut pas produire une enquête sérieuse sur un évènement dont on ne connait pas le lieu. D’autre part, il faut noter qu’une carte est technique. Ce n’est pas le fruit de l’imagination. C’est une reproduction. Lorsqu’on n’est pas sûr de son sujet, quand on n’a pas la maitrise d’un lieu, on ne produit pas de carte pour l’indiquer afin de démontrer soit la crédibilité de son travail ou soit de prouver sa parfaite connaissance du sujet. Parce que si la carte est fausse, cela implique automatiquement que le travail qu’elle accompagne est faux. C’est à la seule condition où l’on est sûr de ses connaissances qu’on s’y applique.

L’auteure n’aurait-elle jamais été sur le lieu du crime ou dans la commune d’Abobo?

Si l’auteure a produit une pareille carte sur un sujet aussi important, c’est qu’elle est convaincue de ses connaissances, donc de l’endroit où elle indique le lieu de la manifestation et du crime.  Si elle en est convaincue, cela signifie soit qu’elle y a été, connait physiquement l’endroit, soit qu’elle a recueilli des informations crédibles de sources fiables sans y avoir été. De là il découle deux explications pour identifier l’origine de ce grave manquement loin d’être un fait anodin, et qui vous indiquera la nature réelle du travail produit par la journaliste.

Dans la première option, si l’auteure est convaincue d’avoir effectué des investigations à Abobo, sur le lieu de la manifestation et du crime des femmes, le rond-point Abobo-Anador, qu’elle situe entre la Mairie d’Abobo et le quartier Abobo-Avocatier, c’est qu’il ne s’agit pas de la prétendue manifestation des femmes d’Abobo. Mais probablement d’un autre évènement dont nous n’avons pas connaissance jusqu’à ce jour. Donc l’histoire qu’elle raconte n’est pas celle des femmes d’Abobo qui est présumée avoir eu lieu dans un autre secteur, des kilomètres plus loin du lieu indiqué par la journaliste-enquêtrice. Dans ce cas, son récit sur les femmes d’Abobo ne peut-être qu’un emprunt, une autre interprétation personnelle de l’histoire.

Dans la seconde option, d’un côté soit l’auteure ne s’est jamais rendue à Abobo sur le lieu présumé de la manifestation et tuerie des femmes. De l’autre coté, Il n’est pas exclu qu’elle ait été dans la grande commune d’Abobo, mais elle ne connait pas le lieu des évènements présumés.  Dans les deux cas, la journaliste a plutôt recueilli des informations à bonne distance du prétendu théâtre des faits sans les vérifier, des informations qui ont conduit à la réalisation de cette carte totalement erronée. Il en découle donc que les informations recueillies au sujet des femmes d’Abobo par la journaliste-enquêtrice auprès de ses interlocuteurs ne sont ni justes, ni crédibles. Elles sont erronées. Par conséquence la version de l’histoire des femmes d’Abobo dont elle fait le récit sur la base de fausses informations, est aussi fausse. Or l’histoire qu’elle raconte est l’histoire officielle aménagée selon ses propres déductions sur la base de fausses informations. Dans ce second cas, son travail est aussi le fruit d’une interprétation personnelle à distance d’informations erronées.

Des deux options, il ressort clairement que l’histoire de la journaliste-enquêtrice Leslie Varenne au sujet de l’évènement des femmes d’Abobo, est une interprétation personnelle de ouï-dire, un travail in vitro, sans vérification sur le terrain.

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Il n’empêche que ce que vous montrez ne nie pas l’existence de la manifestation des femmes d’Abobo elle-même. Vous venez de mettre plutôt en lumière un aspect jusque-là  inconnu du travail de l’auteure et de son livre  ‘’Abobo, la guerre’’. Alors concrètement qu’est-ce qui prouve que la manifestation et la tuerie de femmes à Abobo n’a jamais existé, puisqu’en dehors de l’enquête de la journaliste Leslie Varenne que vous venez de dévoiler, plusieurs autres sources indépendantes accréditent son existence ?

D’entrée je voudrais vous informer, et avec vous l’opinion publique, que tout travail, j’insiste là-dessus, tout travail se fondant sur l’existence de cet évènement inventé, est nul dans ses fondations. Ce qui indique directement la fausseté des récits qui en découlent quelques soient leurs provenances. Parce que l’histoire des femmes d’Abobo est un récit imaginaire colporté par des supports fictifs que ce soient les reportages-télé, les vidéos, les photographies, les supports audio et les autres témoignages d’où qu’ils viennent comme je vais vous le démontrer avec un échantillon vérifiable par tous.

C’est un complot médiatique méticuleusement orchestré à l’attention de l’opinion internationale par le pouvoir français d’alors avec la représentation onusienne en Côte d’Ivoire (onu-ci) et le RHDP, le groupement politico-armé ivoirien parrainé par la France.

Du déclenchement de la phase militaire du coup d’Etat électoral à l’entrée en guerre officielle de l’armée française, tout a été méticuleusement planifiée pour réaliser le vol électoral de 2010, suivi du coup d’Etat militaire de l’armée française qui remettra l’effectivité du pouvoir au poulain de Nicolas Sarkozy.

Les grandes opérations de désinformation conçues pour accompagner la combine et dont font partie les canulars « Répression de marches pacifiques sur la RTI », « Tuerie de femmes à Abobo », « Bombardement du marché Siaka Koné d’Abobo », ont été programmées et exécutées les jeudis. C’était le jour favori déterminé par la malversation faire prospérer ses opérations de désinformation massives et pour contrôler l’actualité à chaque coup opéré.

Je vous livre un petit résumé des principales étapes du déclenchement de la phase militaire de l’opération habillée sous la dénomination «Crise postélectorale» pour servir d’alibi à l’intervention militaire dans le but de finaliser le coup d’Etat électoral.

Le jeudi 02 décembre 2010, mise en scène de la victoire électorale d’Alassane Ouattara à l’hôtel du Golf. Le Jeudi 16 décembre 2010, propagation de la fausse répression de marches sur la RTI. Le jeudi 03 mars 2011, propagation du canular des femmes d’Abobo. Le jeudi 17 mars 2011, diffusion du bombardement fictif du marché Siaka Koné à Abobo, et enfin l’entrée en guerre officielle de l’armée française pour achever la phase militaire du coup d’Etat, dans la nuit du mercredi 29 au jeudi 30 mars 2011.

Tous les supports diffusés ces jours sont des films d’animations, des films truqués avec des images animées (des reportages-télé et des vidéos), et des photomontages déjà prêts avant chaque opération de désinformation menée à l’échelle mondiale.

Revenons au cas des femmes d’Abobo, vous affirmez que les films et les photographies du présumé évènement existaient déjà avant le jour de la prétendue tuerie. Peut-on savoir exactement quand ont-ils été conçus?

En dehors de leurs faussetés techniques, les supports visuels et articles de presse originaux de la fausse tuerie de femmes à Abobo, sont antérieurs à la date de la tenue du prétendu évènement. C’est-à-dire antérieurs au 03 mars 2011.

Ils ont été conçus plusieurs mois avant le 03 mars 2011. Les supports originaux des femmes d’Abobo ont été précédemment manipulés et diffusés sous d’autres titres, pour véhiculer d’autres faux avant l’histoire imaginaire des femmes d’Abobo. Les supports ayant servi à monter les images télé et vidéos, les photos de ce grand canular, ont été conçus au moins 6 mois avant la date de la supposée tuerie de femmes à Abobo prétendue le 03 mars 2011. C’est-à-dire dans la période précédant les élections présidentielles de 2010. Je n’ai cessé de le répéter avec des preuves irréfutables depuis le début du procès. Toute l’année 2018, à compter du mois de janvier, j’ai longuement insisté sur cette vérité dans mes communications.

Plus tard, en fin d’année 2018, exactement le 13 novembre, la défense de Laurent Gbagbo sous la pression de mes communications, parlant du film officiel, a finalement fini par me rejoindre dans les dernières minutes du plaidoyer le plan commun, avant le verdict des juges. Ceci après deux ans d’esquives pour éviter de faire tomber le procès et plus de 4 ans de comédie pendant les procédures préliminaires avec ce film d’animation.  Par la voix de Me Nahouri, cette défense a déclaré en un flash que la marche des femmes d’Abobo n’a pas été filmée le 03 mars 2011, jour des prétendus faits, mais le 07 janvier 2011. Autrement dit, le film officiel de la manifestation des femmes d’Abobo, selon la défense, a été réalisé environ deux mois avant les prétendus faits.

C’est une toute petite vérité, car les supports des femmes d’Abobo datent de plus longtemps avant le jour de leur diffusion, 6 mois au moins. L’extrait vidéo de tournage que j’ai officiellement validé le 05 juin 2018 sur les réseaux sociaux, a seulement fuité sur la toile dans le mois de janvier 2011. En le présentant officiellement, j’ai énuméré tous les autres films-évènements de la crise post électorale sortis des mises en scène réalisées à l’ex-QG de l’Onu à Abidjan. La vidéo de tournage date de bien plus longtemps, au moins 6 mois, c’est-à-dire de la période précédent les élections présidentielles de 2010 pour lesquels ils ont été conçus.

Au passage, je vous ai décrypté la démarche de la défense des prévenus dans notre entretien précédent. Sachez que le moment choisi par celle-ci pour faire ce flash-info sans conséquence sur les débats déjà terminés, n’était pas anodin.

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Le plaidoyer sur le plan commun en conclusion du procès n’était pas destiné à débattre de la crédibilité des faits. Ils avaient déjà été validés comme vrais sur le seul passage de l’accusation, et par la désertion volontaire de la défense de Laurent Gbagbo. Le sujet du débat était pour les juges de la CPI de savoir si les crimes reprochés aux prévenus entraient dans le cadre d’une opération planifiée sous la responsabilité des accusés. C’est tout naturellement que les juges n’en ont pas tenu compte, et qu’expressément les avocats de la défense ont sorti cette carte aux dernières minutes du plaidoyer avant le jugement.

La manœuvre de Me Altit a consisté à se couvrir pour montrer patte blanche aux accusés et leurs partisans, car le procès ne reprendra pas. Et cette info sera tôt ou tard connue du grand public puisque je l’ai déjà communiquée à maintes reprises. Donc sachez que ce n’était pas dans l’intention de porter un coup au procès. Ce qui a justifié l’aveu à minima d’une révélation aussi importante pour les accusés. La preuve est que la défense n’est plus revenue  sur cette info depuis 2 ans que ses clients sont bloqués par Bensouda, alors que cette seule révélation suffit à faire tomber lourdement la CPI et sa procureure. Il suffit juste de montrer les preuves. Qu’à cela ne tienne, je vous démontrerai en images l’antériorité du film officiel ‘’Tuerie de femmes à Abobo’’.

Où voulez-vous exactement en venir ?

Rien qu’à partir de cette seule vérité, sachez qu’il est impossible que la tuerie des femmes d’Abobo ait existé dans les faits, s’il s’agit bien des évènements colportés par le film-témoignage, les extraits vidéo, les reportages-télé,  les photographies, les articles de presse et tous les supports relatifs à ce grand canular conçu et utilisé pour émouvoir le monde entier.

Ces supports véhiculent de faux éléments d’une part,  je veux parler du filmage, des décors, des personnages, des scènes et des récits, et d’autre part leur existence est antérieure aux prétendus évènements qu’ils racontent. Alors si l’on s’en tient au verdict de nos travaux, finalement rejoint par la défense des accusés eux-mêmes malgré elle, il est impossible que l’histoire de la tuerie des femmes d’Abobo ait existé dans la réalité le 03 mars 2011. Pourquoi ? Parce que des reportages-télé, des vidéos, des photographies et des articles de presses rendant compte à chaud, c’est-à-dire dans le feu de l’action, ou après coup d’un évènement, ne peuvent exister avant la survenue de cet évènement lui-même. C’est élémentaire.

Et si la manifestation avait effectivement eu lieu en dépit du fait que les films existaient déjà ?

Dans le cas de cette histoire, ce sont les films qui devraient rendre compte des faits. Non l’inverse.

Dans l’hypothèse où la manifestation des femmes d’Abobo se serait effectivement déroulée dans les faits le 03 mars 2011, alors ce sont les faits qui auront rendu compte de l’histoire véhiculée par les films déjà conçus avant cette date. Dans cette hypothèse-là, le 03 mars 2011, on aurait été en face d’une répétition de l’histoire déjà écrite dans les films existants avant le jour indiqué. Autrement dit, on se serait retrouvé face à la réalisation exacte d’une prophétie écrite dans les films déjà conçus avant que les évènements n’aient eu lieu. Ce qui indiquerait soit le caractère surnaturel ou prophétique de l’histoire des femmes d’Abobo, soit la nature théâtrale de cet imaginaire prétendu avoir eu lieu 03 mars 2011.

je vous informe que pour berner ses propres partisans ainsi que l’opinion mondiale, depuis 2012 les séquences présentées les 03 mars comme les femmes martyres d’Abobo par le pouvoir RHDP à travers les médias d’Etat, la RTI, sont les extraits des vidéos d’animation « Marche des femmes RHDP à Koumassi » et «Les femmes disent non à Laurent Gbagbo » publiés sur les réseaux sociaux le 28 février 2011, soit 3 jours avant la propagation du canular de femmes assassinées attribuée à la commune d’Abobo.

Les femmes martyres d’Abobo sont les personnages de ces films d’animation. Pour le faire découvrir, je vous présente en exemple l’hommage aux femmes martyres d’Abobo produit par la RTI les 03 mars 2012 et 2016 ainsi que les vidéos du 28 février 2011indiquées.

RTI, 3 Mars 2011-03 mars 2012 : Retour en images sur l’ambiance funeste du massacre des femmes d’Abobo

RTI – Crise post-électorale: 5ème anniversaire du massacre des femmes d’Abobo, 03 mars 2016

Vidéo : Marche des femmes RHDP à Koumassi, publiée le 28 février 2011.
Vidéo : Les femmes disent NON à Laurent Gbagbo, publiée le 28 février 2011.

Le faux produit par le pouvoir RHDP pour berner ses propres partisans et l’opinion internationale n’est pas fortuit. Puisque ce sont les séquences de sit-in amputées dans le film de Koumassi 28 février qui ont servi au montage des images de manifestations de personnages féminins, le sit-in, dans la vidéo officielle « Tuerie de femmes à Abobo ». Ce sont les personnages, les décors et les scènes modifiées du film de Koumassi.

La marche imaginaire des femmes d’Abobo est la marche des femmes RHDP attribuée à Koumassi, et publiée le 28 février 2O11. Le canular d’Abobo n’a aucune de marches datant du 03 mars 2011. Tous les petits extraits (03 à 5 secondes) véhiculés par les reportages-télé fictifs publiés ce jours sont des extraits des vidéos d’animations de manifestations de femmes RHDP diffusées dans le mois de février 2011, pour faire voir à l’opinion internationale un soulèvement et des répressions de femmes pro-Ouattara contre le régime en place dont la finalité était d’aboutir à la diffusion d’une tuerie de femmes par l’ex-pouvoir, c’est-à-dire « le massacre des femmes d’Abobo »

Pour me résumer, croire en la véracité des films, des photographies et des récits de cette histoire inventée de toutes pièces, c’est ignorer leurs origines, et partant de là, ignorer la nature fiction de la prétendue manifestation et tuerie de femmes à Abobo, ainsi que ce qui s’est réellement passé le 03 mars 2011.

http://A lire dans la 3ème partie : CPI- Tuerie de femmes à Abobo (le film)/ Carell Bohoui-Baclaud ; « voici ce qui s’est réellement passé le 03 mars 2011 en Côte d’Ivoire »