Pharmacopée traditionnelle/Une Médecine devenue incontournable

Par Haidmond Kaunan/afriquematin.net

Autrefois traitée de  « Médicaments indigènes » ce qui signifie tout simplement médicaments produits par de non scientifiques, la Médecine traditionnelle est sortie de la clandestinité et s’est imposée à la Médecine moderne. Elle est même devenue incontournable et selon l’organisation ouest-africaine de la santé (OAS), des milliers de patients ont  recours à la santé par les plantes. Au point que  l’organisation mondiale de la santé(OMS) qui  reconnaît son efficacité, recommande aux différents Etats, une collaboration Médecine conventionnelle-Médecine traditionnelle.

La Pharmacopée traditionnelle ou Médecine traditionnelle n’est plus considérée comme une Médecine non scientifique, il a seulement suffi à l’organisation mondiale de la santé(OMS) de jeter un coup d’œil admiratif sur le progrès et l’espérance de vie des populations des pays asiatiques pour qu’il y ait une prise de conscience générale.

Là-bas, en Inde, en Chine, au Japon, en Corée…ces pays asiatiques ont opté pour la double dimension. C’est à dire qu’ils ont  conservé la tradition avant d’ajouter sélectivement le modernisme. Ces populations se soignent à base des plantes, leurs racines, leurs feuilles, leurs graines, leurs fleurs. Ainsi, depuis près de trois décennies, ces médicaments issus des recherches des plantes d’Asie  ont pris d’assaut l’Europe, les Amériques et l’Afrique.

Le Docteur Phytothérapeute Ano Kouao Daniel, président de la confédération des praticiens de la Médecine traditionnelle de la Cédéao.

 En Côte d’Ivoire, ces produits venus de l’Orient se sont imposés sur le marché des médicaments. Même si les praticiens de la Médecine traditionnelle viennent de loin, pour avoir été pendant longtemps été traqués le ministère de la santé et la société mondiale des produits pharmaceutiques, ils peuvent  désormais crier « victoire !!! » pour leur acquis.

Dans le souci de rendre crédible l’exercice de cette fonction dans un pays en voie d’émergence et surtout que cette  Médecine joue un rôle primordial, plus de 500 acteurs se sont organisés en fédération, avec pour objectif la formation continue des praticiens. En conséquence, cette corporation a bénéficié de la loi 2015-536-du 26 juillet 2015 relative à l’exercice et l’organisation de la Médecine et la Pharmacopée traditionnelle.

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Puis la loi  2016-24 du 27 janvier 2016 portant code et déontologie des praticiens de la Médecine traditionnelle, stipule que le praticien doit désormais créer une Unité de production de médicaments traditionnels améliorés.

Mieux, les praticiens sont autorisés d’analyser les produits issus de leurs recherches au laboratoire national. Et comme perspectives, les praticiens de Médecine traditionnelle rêvent de la création d’une officine ou un dépôt de produits pharmaceutiques issus  de leurs recherches.

C’est le lieu de saluer les précurseurs comme le Docteur Phytothérapeute Ano Kouao Daniel, président de la confédération des praticiens de la Médecine traditionnelle de la Cédéao qui a été récemment primé  avec le  prix spécial du meilleur praticien de l’Afrique de l’ouest.