Hévéaculture : En raison de nombreuses contraintes dans les usines, les petits producteurs de caoutchouc vendent à vil prix bord champs.

Enquête réalisée à San Pedro par Haidmond Kaunan/ afriquematin.net

Les petits producteurs d’hévéa du sud ouest de la Côte d’ivoire se rabattent désormais sur des acheteurs véreux qui achètent les fonds de tasse à des prix dérisoires bord champs. Et pour cause ils rencontrent d’énormes contraintes à l’entrée des usines.

«  Depuis 2018, nous les petits producteurs ne livrons plus à l’usine. On ne nous accueillait  plus comme autrefois .Nous pouvons passer environ une semaine à l’entrée  des usines avant d’être reçus .Et une fois en contact avec le directeur commercial de l’usine,  il exige seulement un dixième du poids de votre produit. Sans tenir compte des frais de location des véhicules… C’était un véritable gaspillage » regrette Nemlin HIE, producteur d’hévéa à Pont Nero ,dans la sous préfecture de Grand Bereby.Pour qui la société de caoutchouc de Grand Bereby (Sogb) qui a chassé elle même les petits producteurs est actuellement dans une campagne d’intéressement et de séduction pour reconquérir cette clientèle.

Tatoua Youkou, producteur, également à Touih ,dans la sous préfecture de Gabiadji, dénonce les mêmes contraintes rencontrées avec la société africaine de producteurs d’hévéa ( Saph) «  Depuis deux ans, non seulement la direction commerciale n’a plus de considération pour nous  quant à la décharge de nos produits mais encore ils ne nous payaient plus nos commissions. (Ristournes).Vraiment il y’avait trop de contraintes » confie-t-il avant de parler du prix. «  Nous les petits producteurs de caoutchouc n’attendons plus rien du fruit de notre travail. Nous ne chercherons qu’à nous débarrasser des fonds de tasse. Le commerçant qui achète bord champs nous propose le kilogramme de caoutchouc entre 100 Francs CFA et 150 Francs CFA contre plus de 250,Frans CFA le prix officiel. Nous le préférons à la location de véhicule qui passe des jours à l’usine sans lendemain certain. » » ajoute t-il . Et Nemlin HIE de se souvenir «  Quand la Sogb nous avait humilié nous proposions nos produits à des opérateurs économiques chinois qui avaient ouvert un comptoir à San Pedro. Ils payaient bien. Malheureusement ils ont vite fermé à force d’excès et pressions fiscaux. Nous voici obligés d’accepter que nos produits soient pesés avec des balances romaines pour un prix dérisoire Souvent 100.000 francs CFA la tonne » révèle -t-il

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LES ACHETEURS VÉREUX FINANCES PAR DES CADRES DES USINES  ?

Il ressort des indiscrétions  que  depuis longtemps des cadres de la Sogb et la Saph seraient les financiers des acheteurs véreux qui opèrent bord champs. Raison pour laquelle ils rendent l’accès à la communication et l’usine difficile aux petits producteurs. C’est que  révèle Tagnon Jacques employé à Sog «  Une enquête menée par la direction générale de l’entreprise a révélée que la société a perdu 90% des petits producteurs et que les cadres financent des acheteurs véreux pour acheter le produits bord champs à des prix dérisoires. Voici pourquoi la direction commerciale vient d’être ordonnée de reconquérir les petits producteurs en vue d’agir individuellement ».

Kouadjo Hervé croit  en savoir plus  sur ‘’juteux’’ business. «  Ce sont eux qui découragent les petits producteurs. Ils ont beaucoup gagné. Ils montent des coopératives fictives qui livrent les produits achetés bord champs à vil prix.Leurs véhicules ne passent pas une heure d’horloge à l’entrée des usines avant d’êtres déchargés. » dévoile -t-il.