Campagne cacao, élections présidentielles en Côte d’Ivoire/période d’incertitude et à risques pour les paysans.

Par Haidmond Kaunan/afriquematin.net

Vu un éventuel bras de fer du régime Ouattara avec la cour africaine des droits de l’homme et des peuples( Cadhp) voire la communauté internationale  profilant à l’horizon et la sourde oreille du pouvoir d’Abidjan vis à vis de la volonté de l’opposition ivoirienne de recomposer la commission électorale et de toiletter le listing, les cacaoculteurs qui constituent la majorité des parents d’élèves voient octobre 2020 comme une période d’incertitude et à risques. Ils redoutent une bonne campagne principale du cacao et une rentrée des classes paisible.

La campagne principale du cacao s’ouvre en Côte d’Ivoire en début octobre. C’est également dans ce mois que la rentrée des classes devient effective.Sachant que les producteurs de cacao constituent la majorité des parents d’élèves. L’expérience de la suspension de l’école, des activités bancaires donc de l’achat du cacao, fer de lance de l’économie nationale, pendant la crise poste électorale de 2010,  rend les producteurs méfiants. C’est ce souci qu’exprime Victorine Kouaglou,grande productrice à Duekoué « Nous, producteurs de café et cacao sommes fatigués des politiques.Chaque fois qu’ils organisent leur bras de fer avec la communauté internationale, c’est  nous qui sortons perdants. On se souvient de la crise poste électorale de 2010 où tout était suspendu: activités bancaires et écoles. Il serait mieux d’éviter cette période d’incertitude et à risques maintenant ».se soucie t- elle.

Et ce n’est pas Ehouman Kassy, producteur et représentant d’une organisation de professionnels agricoles à Ebilassakro,dans le département d’Abengourou qui se réjouit des tensions qui profilent à l’horizon. « Ce n’est juste ça ! Ce n’est pas sérieux ce qu’ils préparent avant de prendre la fuite et rejoindre leurs enfants qu’ils ont scolarisés à l’étranger. Nous travaillons pour vous et notre salaire c’est de nous préparer l’incertitude  et les affrontements. Cette fois-ci nous devons prendre le taureau par les cornes pour éviter que cela ait lieu » dénonce -t-il, amer. Pour ce producteur de cacao « toute cette sourde oreille a un seul but.C’est d’appauvrir davantage les paysans en organisant une mauvaise campagne et d’empêcher nos enfants  d’aller à l’école ».

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Dje Kouame  André, un représentant de la nouvelle Anaproci à San Pedro  qui se souvient de la crise poste électorale de 2010  redoute une violence qui ne permet aucun parent d’élèves de laisser sa progéniture reprendre le chemin de l’école.  enfant sur ce chemin ? L’école peut elle avoir lieu sans une assurance percep« Si ces élections présidentielles ne sont pas reportées en vue d’un consensus autour de toutes les  préoccupations essentielles quel parent lâcherait-il son tible »s’interroge- t- il tout en conseillant la sagesse  aux politiques et leur rappelant que c’est l’économie qui fait la politique et qu’il faut donc tenir compte de la préoccupation de la majorité.