Politique/ Réunion du bureau politiquer du PDCI: Bédié sort de sa réserve et tire à boulets rouges sur le pouvoir

Par Aka Jean Mari

La réunion du bureau politique du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) tenue le 27 juin à la maison du parti à Cocody a été une occasion pour Henri Konan Bédié, président de ce parti de sortir de sa réserve et de dire ses quatre vérités aux dirigeants actuels.

« Sans me tromper, je peux, aisément, conclure (…) que le gouvernement a failli et qu’il est dans l’incapacité de répondre aux aspirations du peuple ivoirien. Que le Gouvernement a atteint, vraisemblablement, les limites de ses compétences. En conséquence, point n’est besoin de faire peur aux ivoiriens en les menaçant d’arrestation, pour des délits imaginaires à l’approche de l’échéance électorale d’octobre 2020 ». Tels sont les propos tenus par le premier responsable du parti d’Houphouët-Boigny à la suite d’un chapelet de méfaits orchestrés par les tenants du pouvoir sur les populations ivoiriennes.

Bien évidemment, il a relevé ces dérives du pouvoir en faisant remarquer que suite aux observations qu’il a fait le mois dernier sur l’orpaillage clandestin, la fraude sur la nationalité ivoirienne, les conflits intercommunautaires et des pressions sur le foncier rural, le gouvernement lui a rétorqué qu’en sa qualité d’ancien chef d’Etat, il n’a pas le droit de faire de tels constats « sous peine de poursuite judiciaire ».

Dès que le président Henri Konan Bédié a lâché cette phrase les membres du bureau politique se sont mis à rire comme pour indiquer l’irréalisme de cette volonté gouvernementale ou pour narguer ce pouvoir qui a fait de l’arrestations des opposants un programme de gouvernement.

Poursuivant ces propos, le président du PDCI le gouvernement ivoirien veut que« l’opposition politique garde le silence. Tout chose à laquelle il refuse de se soumettre d’ailleurs.

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C’est la raison pour laquelle, il a saisi cette tribune pour dénoncer l’immixtion du RHDP dans les partis politiques troublant ainsi leur fonctionnement. Il n’a pas manqué de déplorer les menaces subies par les responsables d’institutions et de services publics afin qu’ils regagnent les rangs du RHDP sous peine d’être limogés.  Cette pratique selon lui est anti-démocratique et une entorse aux libertés individuelles.

De l’orpaillage clandestin et des dérives verbales

Le président du PDCI a condamné la politique « de rattrapage ethnique érigé en mode de gouvernement, pour l’accès aux emplois publics, strictement réservés à un groupe ethnique, dit antérieurement défavorisé ». Henri Konan Bédié est revenu sur l’épineuse question d’orpaillage clandestin.

Il a enfoncé le clou en dénonçant l’exploitation de la main-d’œuvre infantile sur ces chantiers et les conséquences de cette activité sur l’environnement. « Des enfants en âge d’aller à l’école, convoyés pour travailler sur les sites d’orpaillage clandestins et dans des plantations de cultures de rente, café et cacao, les effets néfastes de l’orpaillage clandestin et des plantations installées dans des forêts classées sur l’équilibre des Eco-systèmes, entraînant la pollution des nappes phréatiques et des cours d’eau par du cyanure », a-t-il indiqué.

En ce qui concerne les dérives verbales, il a souligné le cas d’une député « du RHDP qui, s’adressant à des imams, dans une mosquée, a demandé l’union des membres de la communauté musulmane pour la conservation du pouvoir d’Etat jusqu’en 2050 et de ne pas laisser ce pouvoir choir ‘’dans les mains des impurs’’ ». Ajouté à celle-là, le porte-parole du RHDP AdjoumaniKobenan qui a reconnu que dans ce parti enrôler les étrangers pour constituer un bétail électoral est une pratique bien courante. Ces dérives, très graves a fait remarquer Henri Konan Bédié n’ont point été condamnés, ni par le pouvoir, ni par le président de l’assemblée nationale qu’il a saisi par le biais de ses services.

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C’est fort de tous constats que le président Henri Konan Bédié a déclaré que ce gouvernement a failli à sa mission, avant de l’appeler à se ressaisir et chercher à résoudre les préoccupations des ivoiriens.