Suicide d’un prêtre à Aboisso : voici la lettre qu’il a laissée avant de se donner la mort

Par Jean Levry – Afriquematin.net

La communauté catholique et l’opinion en générale ont été secouées, dans la journée mercredi 24 avril 2019, par le suicide par pendaison du Père Richard Bilé, vicaire de la paroisse Saint-François d’Assise d’Affiénou (Aboisso) dans le diocèse de Grand-Bassam.

L’information a été confirmée par le chargé de communication du diocèse de Grand-Bassam, le Père Lambert Lath Yedo qui note qu’une semaine avant, Monseigneur Raymond Ahoua, Evêque de Grand-Bassam avait été saisi d’une accusation de pédophilie impliquant le prêtre sur une fillette. Au moment où tout le monde s’interroge sur les circonstances réelles de la mort du prêtre, en attendant l’enquête de la gendarmerie, des éléments semblent confirmer la thèse du suicide. En effet, l’homme de Dieu aurait pris soin de rédiger une lettre avant de se donner la mort.

« Près de Dieu, j’aurai la paix. Je demande pardon à vous tous que j’ai offensé. Le monde des hommes est trop sévère et surtout fait de choses insaisissables.  J’ai essayé de servir Dieu à travers mes frères et sœurs. J’ai aimé MON DIVIN MAITRE, il le sait bien et c’est pourquoi il me pardonnera et me fera un bon accueil », lit-on dans le premier paragraphe de la lettre écrite dans un carnet sur trois pages. Le Père Bilé, âgé de 51 ans,  demande par la suite à ses confrères de prier pour lui et demande au clergé ivoirien, notamment les évêques Paul Dacoury-Tabley et Raymond Ahoua de lui pardonner ainsi qu’à ses parents et amis et connaissances.

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Pour ce qui est de sa dernière volonté, il mentionne vouloir avoir sa sépulture à Bongouanou. « Je souhaite être enterré à Bongouanou devant l’église Saint-André où j’ai fait toute mon enfance, à côté de la tombe du père Alexandre. Ainsi, je ne serais pas trop loin de ma maman Marie-Claire Tanoh… », écrit-il. Aussi, propose-t-il une solution alternative au cas où Bongouanou ne serait pas retenue. C’est à Abrobakro qu’il souhaite avoir sa dernière demeure tout en insistant pour que ce soit à Bongouanou auprès de ses ancêtres.

Cette lettre qui n’est pas signée émane-t-elle vraiment du père Richard Bilé? Seule l’enquête de la gendarmerie qui est ouverte permettra d’authentifier l’écriture du prêtre et d’étayer la thèse du suicide.

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