Sodeci-CIE: les travailleurs protégés licenciés exigent leur réintégration. Révélation sur la justice ivoirienne.
Par Léon SAKI – Afrique Matin.Net
« De tout ce qui précède, il convient de retenir que, tant au niveau de la forme que du fond, le licenciement par la CIE et la SODECI des travailleurs protégés, est nul et de nul effet, et qu’il y a lieu, en conséquence, de les réintégrer purement et simplement, conformément à la loi ». Telle est, en substance, ce qu’il faut retenir de la conférence de presse tenue le vendredi 31 août 2018 à Astoria Palace de Yopougon par les organisations syndicales de la CIE et SODECI, avec à leur tête, le Secrétaire Général de la Fédération Syndicale des Travailleurs de l’Eau et de l’Energie (FESENE), M. Yao François.
A travers cette rencontre avec la presse, les agents ont bien voulu prendre à témoin, l’opinion nationale et internationale sur la réalité des faits afin de bénéficier de la solidarité des hommes de bonne volonté pour un dénouement heureux de leur combat, souhaitant que tout cela se déroule dans l’application de la loi et le triomphe de la vérité. Retraçant l’odyssée judiciaire, le conférencier a rappelé que les travailleurs protégés limogés ont eu recours à la justice dans l’optique de leur réintégration conformément à la loi et leur réhabilitation parce que licenciés en flagrante violation consciente et volontaire de la loi en vigueur. Mais le Tribunal de 1ère Instance dont dépendent les Tribunaux de Travail s’est déclaré incompétent en Avril 2010.
C’est donc à partir de 2014 que les travailleurs protégés concernés se sont retrouvés pour poursuivre leur combat là où ils l’avaient laissé, parce que la crise post-électorale vécue par la Côte d’Ivoire avaient rendu les institutions notamment la justice inopérante. Après une longue période de conciliation échoué, selon le conférencier, par la faute de la CIE et la SODECI qui refusaient de voir les démarches de l’inspection ou du tribunal du travail aboutir, et des audiences reportées à maintes reprises, l’affaire s’est retrouvée en délibéré le jeudi 07 juin 2018.
Ce fut, selon lui, le jeudi noir: « un jeudi noir de triste mémoire qui noud marquera à jamais. En effet,le juge Cissoko Amourlaye Ibrahim ci-devant Président du tribunal de 1ère instance venait de nous débouter sans crier gare. Que s’est-il passé entre le 14 décembre 2017 où nous avions entendu une décision orale du juge en notre faveur disant (« on ne licencie pas des délégués du personnel. Et ça, ce n’est pas moi qui le dit, c’est écrit noir sur blanc ici ») et le 07 juin 2018 où nous venons d’entendre une décision nous déboutant? ». s’interrogent encore les travailleurs protégés licenciés.
Cependant, ces derniers qui se sont attachés les services d’un conseil basé en France, comptent mener le combat jusqu’à ce que le droit soit dit. Ils entendent également lutter pour que certaines pratiques notamment le non respect des droits du travailleur soit respecté. A ce titre, ils s’insurgent contre la fermeture de leur siège par les autorités de ces deux compagnies. il faut noter que cette conférence de presse a été marquée par la présence M. Zadi Sessegnon, un bouillant syndicaliste de la Côte d’Ivoire moderne.