Quartiers précaires d’Abidjan/ Quand des populations refusent le développement

Par Haidmond Kaunan/afriquematin.net

Les travaux d’amélioration de la voirie des quartiers précaires d’Abidjan dérangent certains  individus. Loin de faire leur bonheur ils les rendent davantage très tristes. C’est ce qui nous a été donné de constater avec l’exécution des travaux en cours dans des  sous-quartiers de la commune de Cocody. Et pour cause, les bulldozers détruisent sur leur passage les fils électriques et tuyaux enfouis dans le sol qui leur  permettaient de procéder au piratage d’électricité et  au vol d’eau. A peine passe le bulldozer qu’ils reprennent leur sale boulot.

Depuis la semaine dernière la commune de Cocody fait exécuter des travaux d’amélioration de voirie dans ses sous- quartiers précaires comme Deux plateaux-Les Oliviers et Deux plateaux-Allakro, à quelques encoignures du camp de gendarmerie d’Agban. Et ce, d’autant plus que ces voies qui relient ces bas quartiers au boulevard Lattrille, au centre-ville  sont difficilement praticables. C’est le cas de celle qui traverse les Oliviers pour aboutir au carrefour Pailler, vers la commune d’Adjamé. Dans ces sous- quartiers susmentionnés il régnait et il continue  de régner un véritable bordel dans la distribution de l’électricité et de l’eau. On ne trouve pas de l’eau dans les robinets des ménages mais on en trouve dans les toilettes et points de ventes d’eau publics.

Quand la machine vrombit sur ces voies et les fouille, les sarcles, les bêches et puis dame la route, ils sont nombreux ceux qui pleurent. Ils ont l’air de quelqu’un en deuil. Mais pourquoi ne pas  s’en réjouir? Ne veulent-ils pas du développement? La réponse est qu’ils profitent du désordre, car ils n’ont jamais souhaité que la mairie intervienne dans le développement de ces quartiers criminogènes. Et, ils sont fiers que ces quartiers soient et restent criminogènes. Etant donné que même quand l’administration publique baptise ces quartiers d’un nom nouveau et  moderne, il y ait toujours des gens qui sont nostalgiques. Ils lui collent des noms qualificatifs, comme c’est le cas pour les Deux-Plateaux-Les Oliviers à qui « la qualification Colombie » résiste pour avoir été le quartier général des dealers et consommateurs de cannabis. Ce qui est édifiant c’est qu’à peine passe la machine que ces tristes font-ils usage des pioches pour creuser la voie damée, à la recherche des fils conducteurs et des tuyaux déchiquetés .A la recherche des regards (fosses) suspects favorisant le piratage de la distribution d’eau. Ce film ressemble à celui d’un village qui prend l’envol pour son développement et reçoit, par conséquent l’installation d’une brigade de gendarmerie pour faire régner l’ordre. Malheureusement les conducteurs de véhicules de transport en commun dont  les véhicules ne sont pas règle deviennent tristes, en ce sens que désormais, ils doivent  se comporter comme des honnêtes citoyens.

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