Compagnie de transport/Il faut un minimum de formation pour assainir le secteur

Enquête réalisée par Haidmond Kaunan-Correspondant/afriquematin.net

« La gestion des compagnies de transport chez nous, c’est un véritable folklore. Ce ne sont pas des professionnels qui gèrent les compagnies. C’est généralement une affaire de famille ou de clubs d’amis qui n’ont aucune notion de transport ni de logistique. Combien d’entre nous maîtrisent la consommation en carburant d’un car au 100 (km)? Quel pneu est-il proportionnel au poids du véhicule ou à la distance du trajet et quelle est sa durée de vie ? » Telles sont les remarques faites par  Sériba Koné, gestionnaire expérimenté et responsable de la communication d’une compagnie de transport à Abidjan.

Pour lui ce n’est pas parce qu’on a de grands moyens financiers qu’il faut forcement s’inviter dans le domaine du transport tout en ne maîtrisant aucune notion du secteur. Traoré Yaya, technicien supérieur de transport et logistique, directeur d’exploitation d’une compagnie de transport à Abidjan explique comment il faut monter une structure de transport pour qu’elle connaisse la longévité. « Pour monter une compagnie de transport il est préférable d’établir un organigramme en plus de la détention d’un registre de commerce. Ce qui fait de lui une structure formelle. La structure devrait avoir un compte d’entreprise dans lequel sont logés le compte des travailleurs qui sont eux-mêmes assurés. Une telle structure est durable. Ainsi en cas de décès du fondateur ou de l’actionnaire principal le fils  du défunt ne peut mettre la main dans la caisse de l’entreprise. Le conseil d’administration étant souverain doit continuer à faire fonctionner l’entreprise. Malheureusement l’informel est légion et après des décès les compagnies sombrent ». Le drame c’est  qu’on assiste souvent à des guerres  d’héritage et de succession.   Mamadou Traoré, directeur général d’une jeune compagnie de transport accuse la politique. « Un homme d’affaires Dans le domaine du transport  un politique ne doit pas s’y engager », fait-il remarquer.   A cet effet il invite  les opérateurs du secteur à sortir de l’informel et plaide pour un allègement fiscal. Sériba Koné ne semble pas partager son avis sur l’allègement fiscal qui est un avis général. «  On se plaint trop parce que les taxes sont élevées. La plupart d’entre nous ignorent la fiscalité. C’est parce que notre niveau de connaissance civique est nul. C’est avec les taxes que l’Etat développe le pays. Il y a une anarchie qui n’arrange personne. C’est la faute à l’Etat lui-même qui ne prend pas ses responsabilités. Certaines compagnies agissent dans l’informel ou sont fictives. L’Etat devrait préparer les mentalités des  opérateurs du secteur. Les impôts s’imposent à tous ». La  clandestinité fait également rage dans la corporation,  à l’effet de composer avec la concurrence déloyale. C’est pour quoi  ce dernier   invite l’Etat à donner un minimum de formation avant d’embrasser ce métier. Il préconise la formation des jeunes pour être occupés sainement. A l’instar de nombre de transporteurs, Traoré Yaya indique que la gestion d’une entreprise de transport en famille en elle même ne pose pas problème. « Mais il faut que les enfants de la famille aient la qualité requise pour le faire et soient rémunérés selon le niveau et le travail abattu pour qu’ils  ne soient pas tentés ». Pour éviter une faillite prématurée des compagnies pour épouser le système de regret.