Par Léon SAKI – Afrique Matin.Net
Il est temps, grand temps que chacun à tous les niveaux s’interroge: Ai-je fait, bien fait pour mon pays ce que je dois disait le président Félix Houphouët-Boigny qui invitait de cette façon les cadres ivoiriens à ne pas que faire preuve de compétence dans les charges qui leur sont confiées mais plutôt à faire preuve de la conscience professionnelle indispensable à toute réalisation valable ceci, à partir d’une perpétuelle remise en cause dans l’exercice de ces charges.
Pour nos élus, on dirait: Avez-vous fait, bien fait pour votre commune, votre département, votre région, vos populations, vos amis, vos électeurs, votre famille, ce que vous devez?
La plus part des élus ont passé leur temps embastillés dans leurs nouveaux habits de commis, se refusant de vivre le quotidien des populations en proie aux réalités imposées par le nouveau soleil des indépendances. Le soleil des déguerpissements tous azimuts, le soleil des espoirs perdus. Ils ont oublié l’heure du bilan.
Et voilà qu’aujourd’hui, dans toutes les communes d’Abidjan, des outsiders, toujours tapis dans l’ombre se frottent les mains parce que beaucoup sont les élus qui ont traîné sur leur passage du cyanure difficile aujourd’hui à circonscrire. A l’heure du bilan, certains restent sereins tandis que d’autres n’ont plus le sommeil tranquille. Ils font assez de bruits dans un pavillon cimetière où le silence résonne dans leur esprit comme un désaveu insupportable. A ce stade, seul le mensonge leur convient. « Monsieur le maire, vous avez de belles dents et votre générosité est immense. Monsieur le député, les populations ne parlent que de votre humilité ». Chacun y va de son inspiration, pourvu que cela porte la main sur le portefeuille. L’heure du bilan a sonné, celle de la soudaine générosité aussi.
