Rdc/La situation sécuritaire reste toujours catastrophique

 Les groupes armés continuent de sévir dans plusieurs zones de l’Est de la Rdc et les violences contre les civils s’accentuent malgré la présence des Casques bleus. En visite dans la zone Est du pays, la cheffe de la mission de maintien de la paix en Rdc, Bintou Keita donne les raisons de la percée des rebelles du M23 dans le territoire de Rutshuru et de Masisi.

 Les rebelles du M23 continuent de grignoter le Nord-Kivu, d’élargir leur sphère d’influence. Comment la Monusco travaille-t-elle alors qu’une partie de la province est impénétrable, même pour la force onusienne ?

C’est très compliqué, c’est complexe et c’est un travail qui continue en partenariat malgré tout, -, en appui aux Forces armées de la République démocratique du Congo, (Fardc). Avec nos commandants de secteurs, il y a quasiment au quotidien un partage d’informations et une coordination.

Il y a beaucoup d’autres choses qui sont faites pour soutenir justement, renforcer les bases de défense qui sont dans la zone, même lorsqu’elle est contrôlée par le M23, parce qu’il faut tenir les positions de défense. Et jusqu’à preuve du contraire, on est encore dans le petit Nord et nous comptons bien y rester d’une manière qui continue à soutenir les efforts des autorités congolaises.

« Il est clair que la relation telle qu’elle était auparavant s’est détériorée. Dans cette détérioration et les sentiments anti-Monusco », selon la cheffe de mission en RDC.

Vous avez prononcé « malgré tout », cela veut-t-il dire que sa dégradation sécuritaire a-t-elle fragilisé la collaboration entre Casques bleus et FARDC ?

Tout à fait, puisque depuis juillet, les 25 et 26 juillet, les incidents qui ont fait finalement le tour du monde, il est clair que la relation telle qu’elle était auparavant s’est détériorée. Dans cette détérioration et les sentiments anti-Monusco, il faut quand même que nous, on continue à livrer le mandat.

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Des milliers de personnes sont décédées à Goma lors de différentes manifestations, des sanctions ont-elles été prises à cet effet contre ces bavures ?

…Je crois qu’il faut se rappeler l’environnement dans lequel nous sommes, où dans un contexte d’attaques directes contre la Monusco avec des morts de part et d’autre, des pillages, des incendies, c’est cet environnement dont il faut se rappeler. Nous avons une responsabilité en tant que Nations unies, en tant que Monusco, de faire des enquêtes approfondies, pour voir ce qui s’est passé, d’établir les faits. Et après, on prend les sanctions.

Un plan de retrait a été acté par rapport au départ de la Munusco et dans ce plan, figure le Programme Désarmement, Démobilisation, Relèvement Communautaire et Stabilisation programme (PDDRCS) pour les groupes armés de l’Est de la Rdc. L’on constate que des milices – sont de nouveau sur le champ de bataille, croyez-vous encore à ce projet ?

Le P-DDRCS est un programme central, important, sur lequel le pays a tiré des leçons de plusieurs programmes de désarmement-démobilisation-intégration et que les principes qui sont dans ce projet valent et méritent qu’on continue d’y croire. Parce qu’à moyen et long terme, qu’est-ce qu’il y a d’autres pour que les groupes armés à un moment donné se disent, il faut arrêter ? -. Mais dans cet environnement, même complexe que nous avons aujourd’hui, il y a également des opportunités.

Vous vous êtes rendue récemment dans la Province de Ituri où la situation humanitaire est catastrophique. Et selon les habitants, – des milices ou groupes armés continuent de massacrer les civils, presque dans l’indifférence générale, malgré la présence de la Minusco, quelles réponses donnez-vous à cette situation ?

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Je partage ce sentiment, on a normalisé quelque chose qui en fait est anormal. Donc, même avec les efforts qui sont faits par les Nations unies, par la Monusco et d’autres partenaires, ils ont le sentiment qu’ils ne sont pas suffisamment vus, qu’ils ne sont pas suffisamment entendus et ils ont l’impression que le monde les a abandonnés.

Peut-être ne se sentent-ils pas suffisamment protégés ?

C’est vrai que nous sommes là, présents et très souvent, j’entends ces griefs parce que la proximité semble être une proximité immédiate. Mais quand vous voyez les dispositifs et ce qu’il faut faire pour pouvoir protéger, ça n’est pas si facile. Donc, on les comprend.

Source : rfi.fr

N.B : Le titre est de la Rédaction d’afriquematin.net