Situation socio-politique/Lagou Henriette invite les acteurs à plus de responsabilité
Compte rendu de Brou François/afriquematin.net
Recevant la presse nationale et internationale le vendredi 18 janvier 2019 dernier au siège de son parti, la présidente de Rpc-Paix, Henriette Lagou a appelé, dans une adresse, les acteurs de la classe politique ivoirienne à épouser un comportement républicain. En présence des responsables de l’alliance politique qui a été scellée récemment avec le Rpc-Paix et les militants, la lecture de cette invite fait référence à l’atmosphère délétère tendant à nuire à la démocratie.
Restauration de la confiance, recours à la presse et aux hommes de médias.
« Avant tout propos, je voulais vous souhaiter la bienvenue et surtout mes vœux, les meilleurs. Nous vous remercions de nous avoir honorés de votre présence à ce point de presse. Ce n’est pas souvent que nous vous réunissons ainsi mais sachez que nous vous faisons confiance et avons à cœur d’avoir avec vous, une relation de partenariat.
Nous souhaitons également renforcer le contrat social établi avec les Ivoiriennes et les Ivoiriens. En effet, la relation de partenariat que nous souhaitons vise à faire en sorte que la quiétude des ivoiriennes et des Ivoiriens soit de mise dans cette période de grande incertitude et d’une inquiétude chaque jour grandissant. Nous vous sollicitons donc pour contribuer avec nous, à la restauration de la paix et de la stabilité. En outre, nous vous demandons de nous accompagner dans notre campagne pour la Réconciliation nationale et le Pardon. Dans le débat démocratique, les journalistes et membres des médias occupe un rôle de choix que nous devons tous contribuer à valoriser ».
L’irruption des armes dans la vie politique ivoirienne
« Au retour du multipartisme en 1990, nous avons tous salué l’avènement du pluralisme politique dans notre pays. Ce fût au lendemain du discours de la Baule. Lequel discours conditionnait l’aide au développement des pays Africains à la pratique de la Démocratie.
Le multipartisme venait ainsi de naître. Cette naissance occasionne la création de plusieurs partis politiques. Nous sortions donc de la démocratie à l’ivoirienne telle que prônée sous le Parti unique, à la démocratie pluraliste.
N’ayant pas su appréhender tous les mécanismes de ce nouveau système de vie, des tensions vont apparaître dans la sphère politique Ivoirienne. À la mort du Père de la Nation ivoirienne, des dissensions vont voir le jour entre les héritiers censés préserver l’œuvre du bâtisseur de la Côte d’Ivoire moderne. Cette inimitié, mêlé à la haine va conduire au 1er coup d’État militaire de l’histoire de la Côte d’Ivoire le 24 décembre 1999. La violence des armes venait ainsi de faire irruption dans le déroulement de la vie politique dans notre cher pays.
Disons-le tout net : la Côte d’Ivoire est divisée depuis la mort de Félix Houphouët- Boigny. La course au pouvoir a fini par détruire les bases de la cohésion sociale. Le coup d’Etat de 1999, la rébellion de 2002 et la crise postélectorale ont définitivement constitué le terreau de cette fracture sociale ».
Restauration de l’Etat de droit et 2020, le grand rendez-vous de l’histoire de la Côte d’Ivoire
« La Côte d’Ivoire s’apprête à aller, en 2020, à des élections importantes avec un fichier électoral national révisé à environ 6,2 millions de noms. C’est le plus grand rendez-vous des Ivoiriens après la crise postélectorale de 2010. Le monde entier regarde encore une fois le pays. Le scrutin de 2010 devrait permettre à la Côte d’Ivoire de se stabiliser et d’améliorer sa politique économique, mais surtout de tourner la page de la crise qu’elle connaît depuis des décennies. Hélas, nous y sommes encore avec de nouvelles dissensions et l’intolérance politique qui refait surface. La réconciliation a été un échec.
Aujourd’hui, tous les indicateurs sont au rouge et nous renseignent que le pays va tout droit vers l’abîme. Les conditions sont en train d’être créées pour aller à l’affrontement. Tout est fait pour ne pas accepter les résultats des urnes en ne créant pas les conditions d’élections crédibles et paisibles. Les techniques pour manipuler les résultats des urnes et entacher les élections d’irrégularités nous ont été présentées à la faveur des élections locales qui se sont déroulées à Port-bouët, Bassam et au plateau pour ne citer que ces localités. Ces agissements qui ne sont pas de nature à instaurer un environnement convivial appel de la part des Ivoiriens, un esprit de paix et de tolérance et surtout une acceptation de la différence et de l’alternance afin d’aller à la réconciliation nationale et au pardon ».
Epouser l’esprit de la préservation de la Paix
« Le Président Houphouët Boigny nous l’a enseigné des années durant : « La paix, ce n’est pas un vain mot, mais c’est un comportement ». Les Ivoiriennes et les Ivoiriens ont été éduqués à cette philosophie de la paix. Celle-ci, je veux parler de la Paix, est devenue pour nous, une seconde religion. Cela a permis de bâtir la Nation ivoirienne, creuset d’un rassemblement, non seulement, de tous les fils et les filles de ce beau pays, mais également de ceux qui ont trouvé refuge sur les bords de la lagune Ebrié. Il faisait bon vivre dans notre pays. Il nous faut donc nous ressaisir pour replacer au centre de nos intérêts communs, la sauvegarde de notre Pays.
Nous avons connu deux coups d’État dont l’un s’est mué en une longue rébellion ainsi qu’une guerre due à une simple contestation électorale. Le peuple en a souffert et souffre encore. Des personnes sont marquées à vie. Certains sont encore en train de subir des peines de prison quand d’autres peines à vivre dans un exil dommageable. Tout cela doit finir maintenant en étant tolérant ».
L’alternance politique, gage de tolérance
« Être tolérant, c’est accepter, sans contrainte aucune que chacun de nous puisse exercer librement ses activités politiques ou appartenir à un Parti politique ou même le quitter sans conséquence.
Être tolérant, c’est arrêter de mettre la pression sur les agents de l’État et les responsables administratifs des structures étatiques qui ne sont pas membres du Parti au pouvoir afin qu’ils en deviennent militants.
Être tolérant, c’est cesser les violences psychologiques et le harcèlement des populations qui ne partagent pas les points de vue des dirigeants.
Être tolérant, c’est arrêter de vendre des illusions à ses partisans pour les maintenir dans l’obscurantisme.
Être tolérant, c’est accepter sa défaite pour préparer sa victoire. C’est par cette attitude à la tolérance que nous allons rebâtir notre Paix et la préserver ».
Le respect de la voix du peuple
« Nous avons choisi comme système politique, la démocratie. Nous connaissons tous les définitions théoriques de la démocratie, donc, point n’est besoin d’y revenir. Ce qui est en jeu, ce sont ses caractéristiques qu’il faudrait promouvoir et son importance pour une société. En outre, elle est galvaudée, vilipendée et torturée de sorte que la dictature semble s’imposer. C’est parce que la démocratie est mise en mal que le pouvoir s’ingère dans les affaires des partis politiques.
La démocratie commande que l’on accepte la différence et l’alternance. Dans le système démocratique, il faut respecter le peuple car, il est souverain.
L’égalité, la liberté et la légalité ainsi que la justice sont des valeurs fondamentales de la démocratie. Il est inadmissible de les occulter et gouverner en frustrant une partie du peuple. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, il faut que nos gouvernants s’en souviennent et fassent attention à leurs agissements qui tendent à manquer de considération et de respect à ceux qui ne sont pas leur partisan.
C’est grâce au respect de la différence que nous nous acceptons mutuellement. Quand le jeu démocratique se fait par l’acceptation de la différence, cela grandit les peuples et élève les nations. Par contre, quand les frustrations sont légion, la compétition se fait jour et la belligérance à lieu ».
Par ailleurs, la démocratie nécessite l’acceptation de l’alternance. Une société sans alternance est sclérosé, insipide et sans saveur. Dans une société sans alternance, c’est le règne du statuquo et d’un conservatisme frustrant. L’ingéniosité du peuple est mise en veilleuse et rien n’avance. Elle est belle l’alternance car elle permet le renouveau de la société ».
La culture de Paix et l’Amour du prochain
« Le Renouveau pour la Paix et la Concorde (RPC-PAIX), par cette adresse, invite les Ivoiriennes et les Ivoiriens ainsi que nos dirigeants à la culture de la paix et de l’Amour du prochain. En tant que Parti centriste, nous exhortons le peuple et les dirigeants à se retrouver pour une gouvernance au centre. Il nous faut diffuser l’Amour en adoptant des attitudes qui favorisent et valorisent l’entente, la compassion et la compréhension mutuelle.
Ainsi :
- Le Renouveau pour la Paix et la Concorde (RPC-PAIX), convaincu de la capacité du peuple de Côte d’Ivoire à se rassembler et à se retrouver pour faire face à tous les grands défis de sa survie et du rayonnement du pays lance un appel national à la réconciliation et au pardon ;
- Le Renouveau pour la Paix et la Concorde (RPC-PAIX), soucieux de la nécessité de se réunir pour être fort, invite les Ivoiriennes et les Ivoiriens de tous bords, de toutes conditions, de toutes origines et partis politiques à le rejoindre dans une grande force nationale ;
Par ailleurs, le Renouveau pour la Paix et la Concorde (RPC-PAIX), afin de garantir la paix et préserver la stabilité demande :
- La mise sur pied du processus de réforme de la CEI ;
- Le rassemblement du peuple Ivoirien afin que, dans l’Amour, nous travaillons pour le changement et l’alternance.
- La libération des prisonniers militaires et politiques de la crise postélectorale ;
- la cessation des poursuites judiciaires aux relents politiques et électoralistes ;
- L’installation des Conseils municipaux dont les résultats sont connus et jugés ;
- Le respect et la séparation effective des pouvoirs de chaque institution constitutionnelle ;
- Le respect de l’immunité parlementaire octroyé au député par le peuple pour mieux le représenter ;
- Le rétablissement des relations de fraternité et d’amitié entre les présidents Bédié et Ouattara même s’ils ne sont plus ensemble dans le RHDP ;
- Le retour en terre Ivoirienne du Président Gbagbo et de Charles Blé Goudé ;
- L’arrêt des pressions, du harcèlement et du chantage fait aux fonctionnaires et agents de l’État, membres d’autres partis politiques ;
Il est temps d’adopter maintenant des comportements et attitudes qui vont nous permettre de sortir définitivement des crises que nous connaissons », a-t-elle conclu.