Réforme de la Cei : tant que Bédié gouvernait avec son jeune « »frère » Alassane, la CEI n’était pas un problème.
Par Christiane Djahuié – Afrique Matin.Net
Apres avoir soutenu la candidature d’Alassane Ouattara en 2010 puis en 2015, M. Bédié s’étonne à l’orée de 2020, du manque de transparence de la Commission électorale indépendante (Cei). Tant que le chef du Pdci gouvernait le pays avec son jeune »frère » Alassane Ouattara, un tandem qui a duré 7 ans, l’incompétence de la Cei n’était pas un problème.
Au contraire, M. Bédié a fermé les yeux sur les morts politiques qui depuis 2011, remplissent les cimetières du pays. En effet, tant que M. Ouattara respectait ses engagements vis-à-vis du Pdci, Henri Konan Bédié s’accommodait de la prodigieuse capacité de la Cei à diviser les Ivoiriens. Mais dès qu’il s’est agi de reconquête du pouvoir d’Etat en 2020 et récemment d’élections locales, M. Bédié a joint sa voix à celle de l’opposition pour réclamer la réforme de la Cei.
Cette démarche, un homme au Pdci l’avait déjà fait, c’est Konan Konan Bertin (KKB). En 2014, il disait « La Cei actuelle est une bombe à retardement » et en 2015 alors qu’il briguait le fauteuil présidentiel: « Rien ne m’arrêtera dans mon engagement. Et je préviens Alassane Ouattara. Cela fait plusieurs mois que je l’interpelle sur sa CEI de Youssouf Bakayoko mais il ne veut pas écouter. Je n’ai pas d’armes mais je ne laisserai personne me voler ma victoire ».
Le principe de la démocratie est d’organiser des élections pour que le peuple choisisse les dirigeants qui lui conviennent. Mais peut-on le faire avec une machine à frauder bien rodée et en connivence avec certains milieux politiques ? Après avoir participé à ce jeu, M. Bédié décide soudain d’y voir une forfaiture. Mais les conséquences pour 2020 sont déjà présentes : germes de division, de violence électorale, mort d’hommes en perspective… Cela dit, une réforme en profondeur et consensuelle de la Cei doit être opérée le plus rapidement possible