Réforme de la CEI : Georges-Armand OUEGNIN (EDS) préconise la concertation autour d’une table
Dans le cadre des échanges avec les acteurs politique en vue de la réforme de la commission électorale indépendante (CEI), annoncée par la chef de l’Etat, Alassane Ouattara, dans son message à la Nation le 31 décembre 2018, la plateforme politique «Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté »(EDS) a été reçu par le premier ministre Amadou Gon Coulibaly.
Nous vous proposons ci-dessous l’intervention du Professeur Georges-Armand OUEGNIN Président d’EDS.
« Excellence Monsieur le Premier Ministre
Mesdames et Messieurs les ministres
Mesdames et Messieurs les Responsables des partis et groupements politiques
Au nom de la Plateforme « Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté » (EDS) dont le référent politique est le Président Laurent Gbagbo, nous voudrions, avant tout propos, saluer cette décision du Gouvernement d’ouvrir les discussions sur la question de la Commission électorale indépendante, la CEI
Nous pensons, en effet, à EDS , que l’ouverture de ce dialogue et la décrispation du climat politique, amorcée depuis le 6 août 2018 et confortée par l’ acquittement le 15 janvier 2019 du Président Laurent GBAGBO et du Ministre Charles BLE GOUDE par la Cour Pénale Internationale , nous conduirons à n’en point douter à l’apaisement et à la réconciliation nationale que nous appelons de tous nos vœux depuis toujours en Côte d’ Ivoire, notre patrimoine commun.
Il est bon de rappeler, Excellence Monsieur le Premier Ministre, Mesdames Messieurs , que les partis politiques de l’opposition, dans leur ensemble, réclament depuis longtemps la refonte de la CEI et la mise en place d’un organe électoral consensuel, représentatif du corpus sociopolitique national qui rassure quant à sa capacité à organiser toutes les compétitions électorales avec équité, transparence et efficacité technique.
Par ailleurs, depuis novembre 2016, la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, comme le rappelle fort justement la lettre d’invitation que nous avons reçue, a enjoint l’Etat de Côte d’Ivoire de mettre en place une nouvelle Commission électorale.
Nous conviendrons au passage que cette décision de justice, rendue à la suite d’une plainte de l’ONG Actions pour la Protection des Droits Humains (APDH), est venue appuyer nos efforts dans l’opposition et nous conforter dans notre position.
La plateforme EDS, qui, depuis sa création le 20 avril 2017, a multiplié les appels en direction du pouvoir pour l’ouverture de discussions en vue de la refonte de la CEI et la mise en place d’une nouvelle commission consensuelle, ne peut donc que se réjouir de cette initiative du Gouvernement.
Nous pouvons affirmer ici, sans crainte d’être contredit, qu’au regard de notre histoire récente, la question de la CEI, et plus globalement celle du cadre juridique et institutionnel des élections, est devenue pour notre pays une question vitale.
En effet, de la crise dite post-électorale, consécutive à l’élection présidentielle de 2010, aux violences regrettables qui ont émaillé les dernières élections locales (municipales et régionales) d’octobre 2018, il a été démontré à suffisance que nous avons besoin d’aborder aujourd’hui, de toute urgence, avec courage et responsabilité, cette problématique des conditions d’organisation des compétitions électorales et de l’environnement sécuritaire des scrutins dans notre pays.
La plateforme EDS, à l’instar de tous les partis et groupements politiques, mais aussi de toutes les organisations et personnalités de la société civile qui se sont penchées sur le sujet, a évidemment des analyses et propositions à verser dans le panier des discussions.
Mais auparavant EDS souhaite partager avec les membres du gouvernement et les autres responsables politiques présents à cette importante rencontre de ce jour une préoccupation majeure.
OUI, si nous sommes d’accord que la réflexion sur le sujet de la CEI et sur toutes les autres questions connexes a besoin des analyses et contributions croisées des uns et des autres, quelle forme devrait alors prendre le cadre des discussions qui seront ouvertes à cette fin ?
Sera-t-il plus efficace au regard de l’objectif recherché que le Gouvernement consulte les différents acteurs politiques et la société civile en vue de recueillir leurs propositions ?
Ou bien devrions-nous plutôt privilégier l’idée d’une concertation, dans un cadre d’échanges, avec tous les acteurs autour d’une table, afin de se donner de meilleures chances de succès dans cette entreprise ?
Pour nous à EDS, le principe de la concertation, qui a l’avantage de confronter les analyses et les propositions dûment argumentées des différents acteurs, nous semble etre la meilleure option.
L’objectif du consensus préconisé par tous pour la mise en place d’une nouvelle CEI sera ainsi plus facile à atteindre.
Aussi La Plateforme EDS demande :
Que le principe de la concertation, à travers des discussions autour d’une table soit adopté et mis en œuvre
Que les organisations de la société civile qui ont marqué leur intérêt pour la question de la CEI en produisant des réflexions et des propositions concrètes soient formellement invitées à cette concertation
Pour la Paix et la Stabilité dans notre pays, il nous apparait d’une impérieuse nécessité de sortir, ici et maintenant, du cycle infernal des élections tumultueuses aux conséquences douloureuses pour les populations et pour la cohésion nationale.
Nous nous devons, par conséquent, de mettre à contribution, non seulement tous les partis significatifs de l’opposition, mais aussi les intelligences et la force de proposition de toutes les organisations et personnalités de la société civile, engagées dans la recherche de solutions pour des élections apaisées, justes libres régulières et transparentes en Côte d’Ivoire.
Excellence Monsieur le Premier Ministre
Mesdames et Messieurs les Ministres
Mesdames et Messieurs les responsables de partis et groupements politiques
Telles sont les quelques réflexions préalables que la Plateforme Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté (EDS) voudrait partager avec vous à cette rencontre, dont nous pensons qu’elle constitue l’acte d’ouverture des discussions pour la mise en place d’un cadre institutionnel consensuel pour l’organisation des élections dans notre pays.
Je vous remercie »
NB : les titres et le chapeau sont de la Rédaction