Café-Cacao : le syndicat National Agricole pour le Progrès en Côte d’Ivoire(SYNAP-CI) menace de grève face à l’inaction des autorités

 Réunis , les 18-19 février 2025 à Daloa, capitale de la région du Haut-Sassandra, les délégués et coordinateurs du Syndicat National Agricole pour le Progrès en Côte d’Ivoire (SYNAP-CI), représentant les principales régions productrices de café et de cacao, ont exprimé leur exaspération face à l’inertie des autorités.

Pendant deux jours de travaux, les membres du syndicat ont analysé l’absence de réponses aux revendications formulées lors de la conférence de presse tenue le 16 janvier 2025 à Abidjan par leur président national, M. Koné Moussa.

Cette situation, jugée alarmante par le SYNAP-CI, reflète, selon ses membres, un manque flagrant de considération envers les producteurs, pourtant acteurs essentiels d’une filière qui constitue l’un des piliers de l’économie ivoirienne.

Les participants ont unanimement dénoncé le déficit de dialogue entre le gouvernement, les gestionnaires de la filière café-cacao et les producteurs. Cette absence de concertation, ont-ils souligné, érode la confiance des cultivateurs envers les autorités et menace la stabilité de l’ensemble du secteur.

Président national du SYNAP-CI, M. Koné Moussa

« Si aucune mesure n’est prise rapidement, le secteur pourrait subir un ralentissement majeur, avec des conséquences graves pour l’économie nationale », a averti M. Koné Moussa.

Le SYNAP-CI a également mis en lumière les inégalités criantes dans la redistribution des revenus issus de l’exploitation du café et du cacao. Bien que les cours mondiaux aient enregistré une hausse significative, les producteurs continuent de percevoir des revenus insuffisants pour couvrir leurs besoins fondamentaux.

Des mesures exigées sous peine de grève

Face à cette situation critique, le SYNAP-CI a adopté une série de résolutions à l’issue des travaux de Daloa, témoignant de sa volonté d’obtenir des réponses concrètes des autorités compétentes. Ces résolutions incluent :

  1. L’envoi d’un courrier officiel aux gestionnaires de la filière café-cacao et au gouvernement ivoirien pour réitérer les revendications des producteurs, en exigeant un engagement clair et rapide.
  2. La demande de mesures concrètes pour améliorer les conditions de vie et de travail des producteurs, notamment une redistribution équitable des revenus issus de la filière.
  3. La menace d’une grève générale des producteurs en cas d’absence de réponses satisfaisantes dans les délais impartis. Un préavis de grève sera déposé pour accentuer la pression sur les autorités.
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Pour M. Koné Moussa, la situation est d’autant plus intolérable que les producteurs n’ont pas bénéficié des retombées de la hausse des cours mondiaux.

« Cette année, nous avons constaté une augmentation des prix du café et du cacao, mais, malheureusement, nos producteurs n’en tirent aucun profit », a-t-il déploré.

Lors de la conférence de presse du 16 janvier 2025, le SYNAP-CI avait déjà exhorté le gouvernement à revoir les mécanismes de redistribution des revenus. Le syndicat réclame désormais que 500 milliards de francs CFA soient reversés aux producteurs pour garantir une répartition équitable des bénéfices.

« Si nos revendications continuent d’être ignorées, nous n’aurons d’autre choix que de déclencher une grève générale », a prévenu M. Koné Moussa.

Le SYNAP-CI réaffirme sa détermination à défendre les intérêts des producteurs ivoiriens, véritables piliers de l’économie agro-industrielle du pays. Le syndicat appelle le gouvernement à prendre des décisions justes et rapides afin d’éviter une crise majeure dans la filière café-cacao.

Premier producteur mondial de cacao, la Côte d’Ivoire ne peut se permettre de négliger les voix de ceux qui, chaque jour, font vivre ce secteur stratégique. Alors que les producteurs attendent des réponses concrètes, tous les regards se tournent désormais vers Abidjan, où se joue l’avenir de milliers de familles rurales et, par extension, celui de l’économie nationale.