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Présidentielle 2025/Pdci-Rda, des soubresauts qui risquent…

Par Ablizangoh Wakatê/afriquematin.net

La succession du président Bédié à la tête du Pdci-Rda et la réélection de Tidjane Thiam ont plongé le parti historique ivoirien dans une crise profonde, marquée par des divisions internes, des contestations juridiques et des enjeux politiques cruciaux à l’approche de l’élection présidentielle de 2025.

Parti fondé par Félix Houphouët-Boigny, et dirigé pendant près de trois (3) décennies par Henri Konan Bédié, le Pdci-Rda a connu un bouleversement majeur après la mort du Sphinx de Daoukro. L’ancien ministre sous l’ère Bédié et ex-directeur général du Crédit-Suisse, Tidjane Thiam a émergé comme figure de proue du parti, élu au mois de décembre 2023. Cependant, son élection qui a suscité beaucoup d’engouement auprès d’‘une catégorie de personnes, en occurrence la jeunesse, ne gagne pas l’assentiment de certains caciques du parti, car voyant leur « mangement » s’effriter.

Le choix de Thiam par le président Henri Konan Bédié doit refléter la continuité générationnelle.

Des cadres historiques-, ont contesté le processus, certains se retirant ou refusant des postes de nomination. Valérie Yapo a ouvertement critiqué Thiam, estimant qu’elle avait plus « mérité » la présidence pour son engagement durant des années difficiles, et la question de sa double nationalité- a immédiatement été soulevée comme un pont de fiction.

La réélection de Tidjane Thiam à près de 99% des voix lors d’un congrès organisé après sa démission stratégique en ce mois de Mai n’a pas apaisé les tensions et plusieurs facteurs alimentent cette crise de légitimité.

D’abord, le processus électoral, ayant conduit à son élection initiale en 2023 a été critiqué « pour des irrégularités » présumées. Ensuite si Thiam bénéficie d’un soutien populaire, certain, les cadres du parti restent profondément divisés sur son leadership, considérant qu’il ne représente pas la continuité souhaitée.

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Ensuite, la question de la nationalité et la radiation de la liste électorale ; et cette bataille juridique autour de sa nationalité a exacerbé les tensions. Un tribunal d’Abidjan l’a radié des listes électorales au mois d’avril dernier, estimant également qu’il avait perdu sa nationalité ivoirienne en acquérant la nationalité française en 1987.

 Bien qu’il ait renoncé à cette nationalité française au mois de mars 2025, la justice a considéré son certificat de nationalité ivoirienne de 2020 comme caduc. Cette décision, présentée comme politique par le Pdci-Rda, a « privé » Thiam de sa candidature à l’élection présidentielle d’octobre 2025(!).

Face à ces crises, plusieurs courants se dessinent au sein du parti ; d’une part, plus de 95% des partisans de Thiam, majoritairement jeunes qui maintiennent un soutien indéfectible, dénoncent un braquage judiciaire, et d’autre part, une frange du parti envisage de ne pas participer à une élection jugée biaisée.

A ceux-ci, s’ajoute un enjeu générationnel, car cette crise au sein du Pdci-Rda revèle un clivage entre une vieille garde attachée aux méthodes traditionnelles et une nouvelle génération incarnée par Thiam.

Ces tensions internes ont des répercutions majeures sur le paysage politique ivoirien avec sa radiation et d’autres figures comme Laurent Gbagbo, l’opposition ivoirienne se trouve décapitée à l’approche des élections.

L’avenir du Pdci-Rda et de Thiam dépendra de plusieurs facteurs, en premier la capacité à surmonter les divisions internes et le citoyen lambda se demande si le parti pourra-t-il retrouver une unité minimale malgré les rancœurs persistantes ?, Thiam pourra-t-il également saisir des instances internationales, bien que  les chances de succès semblent « minces » ? Les manifestations et mobilisations pourraient-elles influencer le cours des évènements ?

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Le bruit au sein du Pdci-Rda, après la mort de Bédié et la réélection de Thiam reflètent une crise profonde qui dépasse les simples querelles de personnes. Elles mettent en lumière les défis de la succession dans un parti historique, les tensions entre ancienne et nouvelle générations ainsi que les pièges du système politique ivoirien où les questions de nationalités et « d’éligibilité » restent des armes redoutables. Et pourquoi tant de soubresauts qui risquent.

 Alors que la Côte d’Ivoire s’apprête à une élection présidentielle cruciale, l’avenir du Pdci-Rda et de son leader « contesté » reste incertain, avec des implications majeures pour la stabilité du pays.