Présidentielle 2025/Adama Bictogo et Ahoua Don Mello, des candidatures qui incarnent deux dynamiques
Par Brou François/afriquematin.net
La Côte d’Ivoire s’achemine vers une nouvelle élection présidentielle au mois d’Octobre 2025, dans un contexte politique marqué par des ambitions individuelles. Deux figures emblématiques de la politique ivoirienne, Adama Bictogo du Rdr-Rhdp et Ahoua Don Mello du PPA-CI envisagent de se présenter. Quelles sont leurs motivations ?
Cadre influent, président de l’Assemblée nationale depuis 2022, Adama Bictogo est un proche d’Alassane Ouattara. Son parcours politique et son ancrage au sein du Rhdp en font un potentiel candidat du pouvoir en 2025, surtout si le chef de l’Etat actuel décide (!) de ne pas se présenter.
Cependant, des tensions existent avec d’autres prétendants, parce que Bictogo est perçu comme un outsider face à des poids lourds comme le vice-président Tiémoko Meylet Koné et Téné Birahima Ouattara. Dans son plan de conquête, le potentiel candidat du Rdr-Rhdp va utiliser une stratégie électorale, en s’appuyant sur son bilan à l’Assemblée nationale, en profitant de sa connaissance des rouages administratifs et politiques, en bénéficiant de certains de ses réseaux au sein de sa famille politique mais, il doit devoir composer avec d’autres ambitions internes.
Quant à l’ancien directeur général du Bureau national d’études techniques et de développement (Bnetd) et ancien ministre de l’Equipement et de l’Assainissement dans le gouvernement Laurent Gbagbo, Ahoua Don Mello, veut s’imposer, parce que plusieurs de ses proches admettent qu’il incarne une ligne souverainiste et panafricaniste.
Le Vice-président du BRICS ambitionne offrir une alternative au Rhdp et au Pdci-Rda, vu que le PPA-CI cherche à capitaliser le mécontentement envers le pouvoir, notamment sur les questions de gouvernance et de justice sociale.
Homme influent, Ahoua Don Mello entend profiter des divisions dans l’opposition, avec l’affaiblissement du FPI et jouer un rôle de fédérateur. Sa stratégie électorale est de miser sur un discours anti-establishment et panafricain, tout en tentant des alliances avec d’autres petits partis d’opposition ; il peut aussi s’appuyer sur des réseaux militants et une base loyaliste.
Sur leurs différents enjeux et défis, Adama Bictogo est obligé de convaincre, surtout s’il y a plusieurs prétendants. Il doit aussi éviter une fracture au sein de la majorité présidentielle, faire oublier son manque de notoriété nationale comparé à d’autres figures du régime.
Il va falloir à Ahoua Don Mello de dépasser l’image d’un petit parti pour devenir une force crédible, éviter l’isolement face à des opposants plus structurés, trouver un financement pour une campagne nationale. La candidature de ces deux postulants reflète deux dynamiques, l’une dépendra des reconfigurations politiques à venir, notamment de la décision d’Alassane Ouattara et de l’autre côté, la capacité de l’opposition à s’unir. Cette présidentielle de 2025 s’annonce, comme un test de crédibilité pour ces deux hommes.
