Politique nationale/Ahoua Don Mello sans détours « Avant de militer au FPI, j’étais au parti communiste an France »

Accusé à tort ou à raison pour son choix politique, Ahoua Don Mello porte sa voix pour se faire entendre. Récit
« Il y a ceux qui viennent en politique parce que leur frère est dedans. Moi je suis rentré au FPI en 1983. Je n’avais pas de frères au FPI. Puisque nous étions les premiers en pleine clandestinité. On ne se connaissait pas du tout. C’était la clandestinité avec des pseudonymes. Moi, j’ai découvert des personnes avec leurs véritables noms par la suite et ça me faisait rire !

Quand nous sommes sortis de la clandestinité, en tout cas, avant 1990, on ne venait pas en politique parce qu’on pensait prendre le pouvoir. On venait simplement sur une base idéologique. C’était la seule raison qui pouvait amener quelqu’un à militer. Sinon il n’y en avait pas d’autres. On ne payait pas quelqu’un, et quand tu militais, on t’arrêtait et on te renvoyait ou on t’éliminait. Donc, ce n’est pas pour la recherche d’un poste que j’ai choisi de militer au FPI.

Avant de militer au FPI, j’étais au parti communiste an France. Mon rêve était de créer une société socialiste en Côte d’Ivoire. Et nos premières rencontres avec Gbagbo, c’était ça. Et des nuits durant, nous avons discuté à bâton rompu pour s’accorder sur l’idéologie qui a fondé le futur parti qu’il voulait créer avant que je n’accepte d’y militer.

C’était ça mon rêve politique. Attention, j’étais quand même l’un des premiers ingénieurs-docteurs de Côte d’Ivoire qui était aussi bien recherché par la France que par les Américains qui proposaient monts et merveilles pour travailler à des postes que vous voulez. Je n’avais pas mal de proposition à l’extérieur où c’est moi qui devait fixer mon salaire. Mais ce n’était pas ça mon objectif sinon je serais retourné en France ou aux USA ou au Canada où j’avais déjà des propositions. Ce n’est pas ça qui a motivé mon existence. Deuxièmement, je suis venu en Côte d’Ivoire, ce n’est pas parce que je cherchais un poste. Je suis venu en Côte d’Ivoire parce que j’avais deux raisons. Premièrement sur le plan idéologique, je voulais créer une société socialiste et sur le plan technique, je voulais prouver qu’on est capable d’inventions.

On est capable de sciences et de techniques et, on est capable de moderniser. Voilà les deux raisons qui ont fait que je suis revenu en Côte d’Ivoire et que je n’ai pas choisi d’aller dans n’importe quelle boîte. Je suis allé directement à l’ENSTP où j’avais le temps de faire mes recherches et le temps de faire de la politique. Créer une société socialiste sur la base d’un programme. C’était en 1990. Avant 1990, l’adhésion à un parti politique se faisait sur la base d’un programme. On est d’accord ou on n’est pas d’accord.

Si on n’est pas d’accord, on ne vient pas. Si on n’est d’accord, on se bat pour ce programme. Voilà pourquoi, j’ai adhéré au FPI. Evidemment, contre l’avis de tout le monde. Puisque pour tout le monde, c’était dangereux, c’était risqué. On parlait d’un poste juteux qui m’attendait au PDCI. Donc si je cherchais un poste, c’est en ce moment précis, puisque premier docteur ingénieur, j’allais courir pour être ministre. Les postes, je pouvais en avoir dans n’importe quel pays développé. Partout où je dépose mon CV, j’ai un poste avec un revenu  discuté ».

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