Opposition malienne : l’heure de la retraite pour Soumaïla Cissé ?
Il y a comme un air de résignation autour de Soumaïla Cissé. Une déception à la hauteur des espérances de celui qui se voyait déjà remplacer Ibrahim Boubacar Keïta à la présidence malienne. Abattu, le clan Soumaïla Cissé se déchire depuis plusieurs semaines à coups de défection. De quoi laisser penser à une fin de carrière pour l’opposant.
L’heure de la retraite pour Soumaïla Cissé ? A 69 ans, et après près de trente ans dans le marigot politicien, la question se pose. D’autant plus que le fiasco de la dernière présidentielle a laissé des traces au sein de sa formation politique, l’URD. Affaibli, usé et isolé, Soumaïla Cissé ne semble plus en état de peser dans la vie politique malienne.
C’est aujourd’hui un homme seul, abandonné sur l’autel des ambitions individuelles par la plupart de ses proches, qui ne croient plus en ses chances de conquérir le pouvoir et de représenter jamais autre chose que l’image d’un opposant incapable de fédérer au-delà de ses troupes. Et depuis plusieurs semaines, les rats quittent le navire en masse.
IBK, champion toutes catégories des débauchages opportunistes, est parvenu à décapiter l’état-major de l’URD et à isoler Soumaïla Cissé. Pas moins de trois de ses proches ont coup sur coup quitté le parti pour se rallier à la majorité présidentielle. Comme un symbole d’une fin de règne… ou tout au moins d’une fin de cycle.
Des défections qui font mal et qui pèsent, à l’image de la nomination de son directeur de campagne, Tiébilé Dramé, au poste de ministre des Affaires étrangères. La soupe politicienne malienne classique où chacun renie ses engagements de la veille en échange d’un poste. Kadidia Fofana, directrice adjointe de campagne, a elle trahi pour une place dans l’administration après avoir hurlé au scandale pendant des semaines pour dénoncer IBK.
L’ancien conseiller spécial de Soumaïla Cissé, Oumar Hamadoun Dicko, pourtant très proche du patron de l’URD, a également franchi le rubicond au mois de mai en rejoignant le gouvernement en qualité de ministre du Dialogue social et du Travail.
C’est donc à une vague massive de départs que doit faire face Soumaïla Cissé. Pas facile dans ce contexte de l’imaginer porter efficacement et durablement la voix de l’opposition pour créer les conditions de l’alternance au Mali.