La France a mené ses premières frappes en Syrie
L’armée française a mené de premières frappes en Syrie. Elles ont été annoncées officiellement par un communiqué de l’Elysée, dimanche 27 septembre au matin. François Hollande a ajouté dans l’après-midi que les frappes avaient visé un camp d’entraînement de djihadistes près de Deir Ezzor, dans l’est du pays.
Le chef de l’Etat a donné ces précisions, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, à New York :
« Nos forces ont atteint leurs objectifs : le camp a été en totalité détruit. Six avions ont été utilisés, dont cinq Rafale. Les cibles ont pu être identifiées grâce à des vols de reconnaissance mais aussi grâce à la coalition qui nous a fourni également des informations. »
Selon nos informations, des frappes auraient aussi eu lieu jeudi 24 septembre – ce que démentent formellement les autorités. Les cibles concernées se situeraient notamment à Rakka, la ville du centre du pays qui est considérée comme le fief de l’organisation Etat islamique (EI).
« Légitime défense »
« Nous frappons Daech en Syrie car cette organisation terroriste prépare les attentats vers la France depuis la Syrie, depuis ces sanctuaires (…). Nous agissons donc en légitime défense », a déclaré dimanche le premier ministre Manuel Valls.
Le président François Hollande avait annoncé le 7 septembre qu’après de premiers vols de reconnaissance en Syrie menés dès le lendemain, des frappes suivraient, justifiées par la légitime défense.
L’armée frappera « tous ceux qui menacent la France », avait pour sa part averti le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, dans un entretien au Monde le 18 septembre. Mais si l’armée de l’air française est intégrée au commandement américain pour frapper en Irak, Paris insiste pour dire que les opérations en Syrie sont menées en autonomie. « Nous sommes intégrés à la sécurisation du ciel syrien faite par les Américains, mais nous avons notre liberté d’appréciation, de nos cibles de renseignement et de nos actions », a précisé M. Le Drian au Monde.
Des centres d’entraînement visés
Seront ainsi visés dans les semaines qui viennent les centres de commandement, les camps d’entraînement et la logistique de l’organisation terroriste ; ce que les militaires nomment les « centres de gravité » de l’adversaire. Selon la défense, il ne s’agira pas d’une « campagne de frappes massive », mais de coups ciblés.
Source : lemonde.fr