Interview/ Alafé Wakili (Président du Comité scientifique des états généraux de l’Ujocci)

« L’Ujocci doit être au cœur des grandes activités culturelles en Côte d’Ivoire »

Par JM Tonga- Afriquematin.net

 

Président du Comité scientifique des états généraux de l’Union des journalistes culturels de Côte d’Ivoire (UJOCCI), Alafé Wakili, par ailleurs Directeur général de l’Intelligent d’Abidjan livre dans cet entretien, les priorités et les actions à mener par l’Union au sortir de cette activité qui se tiendra les 13 et 14 juin à l’hôtel Wharf de Grand-Bassam.

 

En novembre 2018, vous étiez le parrain de l’Assemblée générale élective de l’Ujocci. Les 13 et 14 juin prochains, vous allez présider à l’hôtel Wharf de Grand-Bassam le Comité scientifique des états généraux de l’Ujocci. Pouvez-vous nous dire en quelques mots les enjeux d’une telle activité ?Alafé Wakili

Les enjeux sont importants. Les journalistes de façon générale sont des acteurs importants dans la vie de nos sociétés et dans la vie démocratique en particulier. Malheureusement, souvent, on a tendance à ne considérer que les journalistes politiques alors qu’il y a des secteurs qui sont aussi bouillonnants et importants. Cela dit, notre appui à l’Ujocci vise à faire ressortir le fait que cette spécialisation est assez importante et qu’il convient de lui accorder une oreille attentive et prendre la culture dans sa globalité. Dans la culture, on retrouve beaucoup spécificités dont les arts, la littérature, la peinture, la mode, le cinéma, la musique au sein de laquelle on retrouve plusieurs autres spécialisations dont la musique classique, le jazz, le Zouglou. Pour dire que qui maitrise la culture maitrise beaucoup de choses. Je pense donc qu’il est important que les journalistes culturels soient bien outillés et disposent des instruments nécessaires pour mener à bien leurs missions. Et les états généraux qui arrivent doivent permettre de relever ce défi. D’où notre engagement dans l’accompagnement de l’Ujocci d’autant plus que j’ai moi-même commencé le journalisme par la culture. J’étais certes un passionné de sport mais ma porte d’entrée dans le journaliste a été la culture. C’est donc avec plaisir que je me retrouve auprès de l’Ujocci et de mes confrères qui s’occupent de la culture.

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Lors des états généraux, vous allez faire une communication autour du thème : « L’Ujocci de 1997 à 2019, quels bilans et quelles perspectives ? ». Selon vous, après une grande période de léthargie, l’Ujocci peut-elle encore avoir un apport significatif dans la promotion et valorisation de la culture ivoirienne ?

L’Union peut apporter beaucoup de choses et si vous vous rappelez bien, elle a déjà fait beaucoup de choses. L’Ujocci a organisé en son temps beaucoup de grands événements dont des cérémonies de récompenses. L’Union doit faire revenir tout cela et comme je le disais au président, l’Ujocci doit être au coeur des grandes activités culturelles en Côte d’Ivoire. J’ai proposé par exemple aux journalistes sportifs qu’ils se constituent en groupement d’intérêt au niveau de la FIF. Il y a pourtant des anciens joueurs, des arbitres, des médecins…mais pourquoi les journalistes sportifs ne peuvent pas constituer un groupement d’intérêt économique qui participe du choix du président de la FIF et de la gestion du football ivoirien ? Lorsque les journalistes culturels vont s’organiser davantage, dans la réforme du Burida aujourd’hui, les éditeurs y sont comme patrons de presse pour représenter le secteur des journalistes dans cette institution. Il est vrai que les éditeurs sont producteurs d’œuvres de l’esprit et qu’elles sont censées appartenir aux éditeurs donc aux patrons de presse mais les journalistes culturels à travers une association forte peuvent davantage peser sur la détermination de la politique culturelle dans le pays. Je pense donc qu’une Ujocci plus forte devra être le partenaire privilégié et essentiel du ministère de la Culture et de la Francophonie, des acteurs de la culture. Et c’est en ce sens que je félicite le Bureau exécutif de l’Ujocci pour son implication et son partenariat avec le Femua ayant permis de regrouper l’appui et la participation des journalistes. Il faut donc faire en sorte que l’Ujocci devienne l’interlocuteur des promoteurs culturels dont le Comici, le Palais de la Culture…C’est vers ce genre de choses que l’Ujocci doit aboutir. Ainsi, au sortir des états généraux, vous pourriez faire le tour des patrons de presse, des rédactions, des animateurs, des promoteurs d’événements culturels pour leur expliquer la vision de l’Ujocci de sorte à ce qu’ils comprennent que l’Ujocci est le principal interlocuteur en matière de journalisme culturel et de médiatisation de leurs activités.

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Au sortir donc des états généraux, quelles devront être les priorités de l’Ujocci ?

Renforcer l’impact et la crédibilité de sorte à se positionner comme l’interlocuteur principal voire unique des acteurs du monde culturel, c’est-à-dire que rien ne doit être fait sans que l’Ujocci ne soit partenaire ou impliquée. Cela doit avoir un prix. Et lorsque la confiance sera installée, il faut que le Bureau forme ses membres. Également, il faudra faire revenir les galas et les activités qui permettraient de mobiliser des ressources pour rendre autonome l’Union.