Indemnisation des victimes post-électorales: voici pourquoi prendre en compte les victimes de l’embargo sur les médicaments

Par Yves Kuyo

Le lundi 1er avril 2019, le président Alassane Ouattara dans son adresse aux députés à l’hémicycle répondait à une rumeur qui tendait  à faire croire que les victimes postélectorales seront  catégorisées dans l’indemnisation.

La  question qui se pose aujourd’hui est de savoir si les victimes de l’embargo sur les médicaments seront prises en compte par le ministère du Pr Marietou Koné.

L’esprit d’équité serait bien que les victimes de l’embargo sur les médicaments  soient aussi une priorité pour l’Etat.

En effet, le président Alassane Ouattara disait le 1er avril 2019 à l’hémicycle ceci et je cite : « l’indemnisation des victimes doit continuer de demeurer une priorité, car pour bon nombre de nos concitoyens, ces crises furent des moments difficiles, pénibles et choquants. S’il n’y a pas d’indemnisation des  victimes, il ne peut y avoir de réconciliation. L’Etat continuera d’apporter le réconfort et la solidarité de la nation aux victimes et à leurs familles. Dans ce cadre, des mesures additionnelles ont été prises aux plans matériel et financier  en vue de soutenir davantage toutes les victimes sans exception »fin de citation. ll est donc compréhensible et normal que les personnes qui ont trouvé la mort à un moment donné de la crise postélectorale parce qu’il n’y avait plus de médicaments et de matériels sur le marché pour cause d’un embargo soient prise en charge  par l’Etat.

 

Pourquoi doit-on inscrire sur la liste des victimes postélectorales les victimes de l’embargo sur les médicaments

Dès  le déclenchement de la crise, les ivoiriens se rendent compte que les stocks de médicaments dans les officines ne se renouvellent pas. C’est donc par la voix des pharmaciens que nous apprenons qu’un embargo sur les médicaments frappait la Cote d’ivoire. Ce fut la grande consternation. Ne pas renouveler les médicaments d’un hypertendu, d’un diabétique, d’un cardiaque, d’un asthmatique etc. Ne pas trouver des médicaments pour un accidenté de la voie publique ou pour un patient admis en réanimation.

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Beaucoup de familles ont été,  à un moment donné, de la crise postélectorale, confrontées à des cas similaires.

Elles ont vu leur parent trouvé la mort parce qu’il n’y avait pas de médicaments dans les officines pour cause d’embargo. Ces personnes mortes dans des conditions pareilles ne sont-elles pas des victimes de la crise postélectorale?

Ce fut le cas de l’Honorable DAGO KOUDOU, député de Yopougon à l’assemblée nationale, retiré à Bonoua pour des raisons sécuritaires, souffrant de l’hypertension artérielle et mis sous traitement, fut contraint d’interrompre son traitement par manque de médicaments; cette interruption a vu la complication de la maladie avec l’installation d’une insuffisance rénale suivie d’un coma puis la mort  s’en est suivie.

Ces cas sont nombreux et méritent d’être pris en compte dans l’indemnisation des victimes.

                                                   DR Simon Kacou Pierre

                                                                Consultant

                                                  Spécialiste en santé publique