FPI: l’émouvante lettre de démission de Paul Wood AGNERO
À l’attention du Camarade Pascal AFFI N’GUESSAN, Président du Front Populaire Ivoirien.
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Objet : Démission de la Direction du FPI.
Camarade Président,
Il me plaît de rompre le silence en ce jour et de marquer mon indignation quant aux déclarations tapageuses et incendiaires que tu as bien voulu prononcer publiquement à l’encontre du Président Laurent GBAGBO, à l’occasion du rendez-vous manqué de Bruxelles. Peu m’importe les arguments avancés, et dont j’ai des raisons objectives de douter. En mon sens, tu es allé trop loin. Je suis outré par tes propos irrévérencieux et je trouve ton attitude inacceptable. Un chef doit avoir un peu de retenue, prendre un peu de recul devant n’importe quelle situation et éviter de s’exhiber d’une telle manière. Compte tenu des manquements insoutenables envers celui que tu considères comme un simple Président Fondateur du FPI, et que tu sembles vouloir ranger au placard de l’histoire de notre pays, j’ai décidé à l’instant même, en ma qualité de Vice-Président chargé des Politiques Économiques et Financières, de rendre ma démission de la Direction du FPI que tu diriges.
La vérité historique révèle à tout le monde entier que le Président Laurent GBAGBO est la boussole du Front Populaire Ivoirien, la seule « coupe d’or » qui enivre tous les militants et sympathisants de son combat pour la liberté, la démocratie et la souveraineté, ultime combat pour lequel il vient de payer le plus grand prix. Il reste et demeure notre Leader Historique jouissant aujourd’hui plus qu’hier d’une légitimité incontestée et incontestable. C’est ce Chef hors pair, qui fait la fierté de toute l’Afrique, que tu t’es permis de railler et bafouer publiquement sous le regard hagard du peuple abasourdi. Je trouve cela inacceptable.
Pourquoi donc toutes ces déclarations fracassantes que rien ne justifie en réalité ? Est-ce vraiment pour le rendez-vous manqué de Bruxelles, rencontre que je croyais dénuée de tout juridisme étroit et inhibiteur ? Car, la question du leadership d’un Front Populaire Ivoirien réconcilié et rassemblé autour du Président Laurent GBAGBO ne souffre d’aucun débat ; elle ne devrait donc pas donner lieu à un tel débordement, encore moins à pareil agacement, quand bien même des contradictions fâcheuses ont pu, peut-être, apparaître dans le contenu d’une déclaration préalablement consentie au départ d’Abidjan. En plus de cela, dans ton point de presse mémorable, tu ne t’es même pas gêné d’annoncer maladroitement ta candidature à la candidature pour la présidentielle de 2020, en ta qualité de Président légal du FPI. C’était donc ça la source profonde de ta motivation pour le déplacement de Bruxelles ! La grille de lecture de tes déclarations intempestives renvoie dans l’opinion l’image et le son d’un homme qui ne souhaite pas la libération totale du Président Laurent GBAGBO et son retour en Côte d’Ivoire avant 2020. Le film de tes agitations place désormais chaque responsable du Parti au grand carrefour de la vérité. Tout se passe comme si tous ceux-là qui t’accusaient jadis de vouloir tourner la page GBAGBO n’avaient pas totalement tort ! Tu viens de leur donner raison par cet affront injustifiable. Pourquoi donc le gardien d’une maison rechignerait-il à en remettre les clés à son propriétaire ou à son patron à son retour de voyage ? Au nom de quelle illégalité qu’un congrès unitaire extraordinaire ne pouvait régler de bonne foi ? Je voudrais exprimer ici toute ma solidarité et tout mon soutien indéfectible au Président Laurent GBAGBO pour l’inadmissible injure à lui faite par toi et une certaine caisse de résonance du Secrétariat Général précipitamment convoquée à cet effet, laquelle s’est livrée sans discernement à la triste besogne.
Pour ma part, je reste convaincu que l’unité du FPI se fera avec toi à l’aune de la force du « Label GBAGBO », plus que jamais auréolée par le scandale de sa déportation à la CPI, par l’effondrement de la justice internationale tout au long d’un procès surréaliste, et par son acquittement salutaire mué en une résidence surveillée tout aussi rocambolesque.
Que DIEU soit en aide au FPI pour que règne la paix en Côte d’Ivoire ! Dans cette attente, je te prie de croire, Camarade Président, en mon profond respect.
Paul WOOD AGNÉRO.
VICE-PRÉSIDENT DU FPI CHARGÉ DES POLITIQUES ÉCONOMIQUES ET FINANCIÈRES