FANY KARIM Maire d’Issia: »Que 2020 que tout le monde semble redouter tant vienne nous surprendre agréablement »
Par MORRYS OUAYOU- Afriquematin.net
Les élections sont terminées, les discours d’adversité aussi. Quels sont aujourd’hui vos rapports avec vos adversaires d’hier, et avec la population d’Issia ?
Très bien, les élections sont terminées avec tous les corolaires d’invectives inhérentes aux campagnes. Une parfaite relation entre les populations et moi. D’ailleurs, les résultats de l’élection en témoignent. Moi, je suis un Maire résident. Ce qui justifie que je sois au quotidien avec les populations et je reste à leur écoute. Mes adversaires d’hier sont aujourd’hui mes partenaires, parce que représentées dans le Conseil municipal de par la proportionnelle. Moi je m’inscris dans une logique de collaboration. Mes adversaires ont battu leur campagne autour d’un projet de société pour Issia comme moi. Et aujourd’hui, Ginette ROSS a six (06) conseillers dont elle-même, Olibé Tazere, trois (03) conseillers dont elle-même, dans le Conseil municipal. De sorte que les idées qu’elles ont tant défendues lors de la campagne puissent servir à enrichir et à étoffer le projet de société qui a couronné notre campagne. C’est dans cette logique que je suis avec nos partenaires aujourd’hui au sein du Conseil municipal. Et j’en appelle à tous de s’inscrire dans la même logique parce que leurs idées sont utiles pour la réussite de notre mission à nous tous : le développement d’Issia et le bien-être de toutes ses populations. Le Conseil municipal étant l’instance suprême de la prise de décisions dans la gestion d’une collectivité territoriale de type Mairie.
Vous êtes aujourd’hui Maire élu d’Issia. Nous voulons savoir : Devenir Maire, un rêve d’enfant ?
Est-ce un rêve d’enfant ? Je ne dirais pas oui ; je préfère garder la tête sur les épaules. Je suis peut-être arrivé à ça du fait que de toute la vie j’ai vite épousé la lutte syndicale. Déjà lorsque j’étais au campus, je n’ai pas été leader d’un groupe ou membre d’un bureau national de la FESCI, mais je faisais partie de ceux qu’on mobilisait facilement pour faire les manifestations des étudiants. Je me suis fait arrêter plusieurs fois pour l’école de police avant d’être relâché après. Et quand je suis devenu fonctionnaire, enseignant, dès mon premier poste, je suis devenu membre du bureau local du SYNESCI. Mais bien avant, à l’ENS, c’est nous qui avions installé la FESCI qui n’y existait pas. Et lorsque je suis sorti de l’ENS, nous avons créé la CESDCI pour enclencher la lutte de profil de carrière dont bénéficient aujourd’hui les enseignants. Et donc quand tu sors de tout ça, la porte de la vie politique peut s’ouvrir à toi à tout moment, pourvu que tu aies en toi les atouts nécessaires. Et l’histoire montre que les grands hommes syndicalistes en Côte d’ivoire ont fini par entrer dans la politique. Je peux donc dire que c’est de là que tout est parti. Quand je suis arrivé à Issia en tant que fonctionnaire de l’Etat, je me suis mis à la disposition de mon Parti pour lequel j’ai travaillé tout le temps, et les choses ont évolué. Voici donc que je suis Maire. Et je dis grand merci à Dieu.
Les Filles et Fils de la Cité du ZAGOTE de la Diaspora unis au sein de l’Association ISSIA LE ROCHER avec à sa tête le Président Désiré GUEDE se mobilisent pour apporter un soulagement à leurs parents en organisant très bientôt l’Opération 1952 AGIR POUR ISSIA qui consiste non seulement à faire un important don de matériel à l’hôpital, mais à y bâtir un grand préau. Vos impressions, M. le Maire.
Je tiens vraiment à féliciter mes frères et sœurs d’Issia de la Diaspora, d’entrée de jeu. Mais est-ce que vous pensez vraiment que ces frères et sœurs de la Diaspora ont besoin de nous Issia pour mener une vie aisée là-bas ? Non ! Mais si malgré ça, ils ont décidé de se mettre ensemble et de se souvenir du village, de leurs parents, moi aujourd’hui, en tant que Maire et agent de développement local, je fais partie de ceux qui sont restés derrière eux ici au village. Je ne peux que m’en féliciter. Moi, j’ai toujours résumé l’aventure en une seule phrase : Vous vous réveillez un matin, vous appelez votre père et votre mère, vos frères et sœurs, et vous les faites asseoir pour leur dire «Donnez-moi la route, je vais là où je ne connais pas pour chercher fortune. Si ça marche, je reviens pour investir et pour vous soulager de ce que nous vivons aujourd’hui». C’est ça l’aventure ! Mais le retour des enfants du ZAGOTE n’est pas individuel. C’est un retour collectif avec ISSIA LE ROCHER. Mes frères et sœurs ont décidé de se mettre ensemble pour faire ce retour au village. Moi, je suis le plus heureux pour ça. Je crois que ça devrait vraiment faire école. Pas seulement ceux d’Issia, mais ceux des autres communes de la Région. Je tiens à féliciter tous les frères et toutes les sœurs qui sont au cœur de ce grand projet pour notre commune. Et je demande à tous ceux qui hésitent encore de rejoindre ISSIA LE ROCHER. Mais je voudrais dire à mes frères et sœurs d’ISSIA LE ROCHER et de toutes les autres Associations et Organisations de la Diaspora, que chaque fois qu’ils auront des actions à mener à Issia, qu’ils nous prennent pour partenaire, et nous seront bienheureux de les accompagner. Nous sommes leurs tuteurs.
Une année s’est achevée, nous vivons les premiers jours de la nouvelle. M. le Maire, quels sont les vœux que vous formulez pour les populations d’Issia en particulier, et pour la Côte d’ivoire en général ?
Nous voici en 2019 qui nous mène droit vers 2020, une sorte de croisée de chemins comme toutes les fins et tous les débuts de décennies l’ont été de 1960 jusqu’à aujourd’hui. Mes vœux les plus ardents donc, c’est que l’Eternel notre Dieu puisse garder notre pays la Côte d’ivoire dans la paix, dans le calme. Et que 2020 que tout le monde semble redouter tant vienne nous surprendre agréablement et que nous puissions entrer tranquillement dans la nouvelle décennie. Mais pour que cela soit, je prie Dieu que dans sa grande magnificence permette que chacun d’entre nous puisse être témoin de l’année 2020. C’est dire que Dieu puisse nous garder en bonne santé jusqu’à 2020. Le peuple ivoirien est un peuple travailleur ; et donc je me dis que si le pays est stable et qu’il y a partout la paix, les Ivoiriens, en bonne santé, vont se mettre au travail et chacun pourra aboutir à son bonheur personnel en s’investissant personnellement. Bonne et heureuse année 2019 à toute la rédaction de ce grand journal Afriquematin.net, et à tous les Ivoiriens !