Entreprenariat/Le concepteur de la marque automobile « Kpandji » se fait découvrir

Entretien réalisé par Brou François/afriquematin.net

Dans un paysage automobile dominé par les grandes marques internationales, une initiative ivoirienne fait sensation. Benjamin Kouamé N’da N’goran, entrepreneur chevronné de son état, vient de relever le défi en créant « Kpandji ».  Une marque automobile locale qui incarne l’innovation, l’identité culturelle et l’industrialisation de la Côte d’Ivoire. Il nous parle de son parcours, des valeurs de cette marque et des ambitions de son entreprise.

Pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel et de ce qui vous a inspiré à créer Kpandji ?

Je suis Kouamé N’da, chef d’entreprise avec plus de quinzaine d’années d’expérience dans l’entrepreneuriat. Mon parcours a débuté dans la communication, avant de m’orienter vers le bien-être et la santé, puis vers le coaching et la motivation. J’ai ensuite exploré les secteurs du BTP et du transport. Face aux défis du transport en Côte d’Ivoire, j’ai ressenti le besoin d’apporter une solution innovante. Ainsi est née Kpandji, une marque conçue pour répondre aux attentes des usagers locaux tout en valorisant le savoir-faire ivoirien.

Quelles sont les valeurs qui définissent la marque Kpandji ?

« Nous avons le savoir-faire, et l’avenir de l’industrie automobile en Côte d’Ivoire est prometteur si nous unissons nos efforts », dixit Benjamin N’da N’goran.

Avant tout, je tiens à rendre hommage au peuple ghanéen, qui m’a adopté et permis d’acquérir des connaissances essentielles dans l’industrie automobile. Kpandji repose sur des valeurs profondes ; à savoir l’authenticité, le respect des traditions et le vivre-ensemble. Le logo de notre marque, inspiré du tabouret africain, symbolise ces principes. Issu d’une famille paysanne, j’ai grandi avec des valeurs de travail, de résilience et de solidarité que je souhaite transmettre à travers cette marque.

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En termes de design et de technologie, qu’est-ce qui distingue vos véhicules ?

 Nous nous appuyons sur des technologies déjà existantes que nous adaptons aux besoins du marché ivoirien. Notre priorité est d’offrir des véhicules robustes, confortables et répondant aux exigences climatiques et routières de notre pays. Nos matériaux sont soigneusement sélectionnés pour garantir une durabilité optimale, et nous visons à offrir une expérience de conduite agréable et sécurisée.

Comment percevez-vous la concurrence sur le marché automobile ?

Nous respectons toutes les grandes marques déjà présentes. Cependant, l’arrivée de Kpandji est perçue comme une avancée majeure pour l’industrie automobile en Côte d’Ivoire. Nous sommes les pionniers d’une production locale, ce qui renforce la fierté nationale. En termes de qualité et de performance, nos véhicules rivalisent avec les standards internationaux. Notre objectif est également d’encourager l’industrialisation locale en incitant les entrepreneurs ivoiriens à fournir des composantes pour nos véhicules.

Bénéficiez-vous d’un soutien de l’État ivoirien ?

L’État avait déjà mis en place des mesures incitatives pour le développement de l’industrie automobile. Cependant, il fallait des acteurs pour concrétiser cette vision. Nous avons reçu un appui institutionnel qui nous permet d’opérer sereinement et de gagner la confiance de nos partenaires. Bien que le chemin ait été semé d’embûches, le gouvernement nous a toujours manifesté son soutien, ce qui renforce notre détermination à valoriser le « Made in Côte d’Ivoire ».

Selon Benjamin N’da, « à court terme, nous visons à stabiliser et augmenter le nombre d’emplois directs ».

Quels sont vos objectifs à court, moyen et long terme ?

À court terme, nous visons à stabiliser et augmenter le nombre d’emplois directs. À moyen terme, nous souhaitons lancer la production locale de certaines composantes, comme le caoutchouc, qui est essentiel dans la fabrication automobile. À long terme, notre ambition est d’installer, dans les cinq prochaines années, une usine ultramoderne de production locale. Nous avons le savoir-faire, et l’avenir de l’industrie automobile en Côte d’Ivoire est prometteur si nous unissons nos efforts.

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A l’endroit des jeunes entrepreneurs ivoiriens et africains quel est le message que vous pouvez leur adresser ?

Mon message s’adresse à tous les entrepreneurs africains, il est crucial d’avoir un projet personnel en parallèle de son activité principale. Ailleurs, un entrepreneur peut exercer une activité annexe pour assurer sa survie en attendant que son projet décolle. Chez nous, cela reste rare. Il faut donc se préparer à faire face aux défis et être stratégique pour atteindre le succès. La Côte d’Ivoire et l’Afrique regorgent de talents, et nous devons nous approprier notre développement industriel pour bâtir un avenir prospère.