Entre «confrontation» et «entente» stériles avec Merkel, Macron précise sa vision de leur relation
Après que la chancelière allemande a affirmé avoir «une relation conflictuelle» avec Emmanuel Macron, ce dernier a répondu en précisant qu’il ne croyait «ni à la confrontation stérile ni à l’entente stérile» mais plutôt à «la confrontation féconde» afin de trouver des «compromis» à l’échelle européenne.
Le Président Macron a donné sa vision sur ses rapports avec Angela Merkel qui ne sont ni une «confrontation stérile» ni une «entente stérile». Il s’agit plutôt d’une «confrontation féconde» qui permet de «bâtir un compromis» au niveau européen, a déclaré le chef de l’État au cours d’une conférence de presse à l’Élysée.
«Nous devons accepter des désaccords momentanés, de ne pas totalement être d’accord sur tout», a affirmé M.Macron, interrogé sur des propos de la chancelière allemande reconnaissant des rapports «conflictuels» avec lui.Pour Macron, Angela Merkel «a dit la même chose» que ce qu’il avait dit lors de sa conférence de presse du 25 avril à l’Élysée, «en parlant d’une confrontation féconde».
«Dans une relation, en particulier celle de la France et de l’Allemagne, quelles sont les options? Il y a la confrontation stérile: on n’est pas d’accord et on n’arrive pas à aller au-delà de nos désaccords. On a connu ça dans le passé et ça peut conduire au pire. Soit à l’impuissance, soit à la guerre», a-t-il précisé.
Un autre scénario, c’est une «entente stérile»: «c’est-à-dire qu’on veut tellement ne pas laisser dire qu’on puisse être en désaccord qu’on ne décide plus rien. Ça aussi, on l’a connu par le passé. On fait des conférences de presse inutiles et on laisse l’Europe s’endormir», a poursuivi le Président de la République.
«Je ne veux croire ni à la confrontation stérile ni à l’entente stérile, je crois à la confrontation féconde. C’est à dire: on propose, on teste le partenaire et on essaie ensemble de trouver un compromis.»Cette méthode a, selon lui, permis d’«arriver à l’accord de Meseberg» conclu entre Paris et Berlin en juin 2018 pour faire avancer l’Union européenne et, notamment, créer un budget de la zone euro.
«Ce qui est attendu de la France en Europe, c’est de dire quelles sont ses ambitions et ensuite de construire un compromis avec l’Allemagne pour pouvoir avancer. C’est ça notre histoire, c’est le cœur de notre relation», a-t-il conclu.
Auparavant, la chancelière allemande a reconnu dans une interview accordée au journal allemand Süddeutsche Zeitung avoir «une relation conflictuelle» et des «différences de mentalité» avec le Président français.
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